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Salaire : les femmes gagnent en moyenne 23,5% de moins que les hommes

Société | Cet écart se réduit à 14,9% à temps de travail équivalent, les femmes disposant d’un moindre volume annuel de labeur. La fracture tombe à 4% quand les deux sexes occupent un même poste au sein d’une même entreprise. 

 

De prime abord, la différence peut paraître abyssale. A juste titre. En 2022, le revenu salarial moyen des femmes était inférieur de 23,5% à celui des hommes dans le secteur privé selon les données publiées mardi 6 mars par l’Insee. Cela équivaut à un écart financier de 6 000 euros, les émoluments annuels du personnel féminin s’élevant à 19 980 euros contre 26 110 euros pour les hommes. 

Si les inégalités salariales persistent à un niveau assez élevé, l’institut de statistique souligne que la marge se réduit en moyenne de 0,5 point depuis le début des années 2000. A cette époque, les femmes gagnaient près de 34% fois moins que le sexe opposé. Reste qu’à ce rythme, il faudrait attendre plus de 50 ans pour obtenir l’égalité salariale. 

Néanmoins, la réduction – bien que relative -, de l’écart constatée par l’Institut de statistique ne résulte pas uniquement d’une hausse de salaire de l’effectif féminin. Le temps de travail des femmes a également augmenté sur la même période, réduisant pour partie cet écart. Pour autant, ce moindre volume de labeur annuel reste un facteur important des inégalités qui perdurent actuellement, les femmes étant toujours « à la fois moins souvent en emploi au cours de l’année, et davantage à temps partiel », note l’Insee. 

 

Plafon de verre 

A temps de travail équivalent, la différence de salaires se réduit, mais reste à un niveau élevé, aux alentours de 15% en raison d’une « répartition genrée des professions ». En clair, les femmes sont surreprésentées dans certaines professions, pareil pour les hommes. Par exemple, environ 5% des travailleuses sont secrétaires, et 95,1% des postes de secrétaire sont occupés par des femmes. « Les femmes n’occupent pas le même type d’emploi et ne travaillent pas dans les mêmes secteurs que les hommes et accèdent moins aux postes les plus rémunérateurs», souligne l’INSEE. 

Ainsi, elles ne représentent qu’un tiers des 10% des salariés les mieux rémunérés (soit percevant un salaire d’au moins 4 160 euros nets mensuels) alors que les femmes occupent 41,8% des emplois salariés dans le privé. Le taux chute à 18% lorsqu’il s’agit des 0,1% des employés avec les plus hauts salaires. A l’inverse, le personnel féminin représente 54,6% de la population émargeant aux alentours de 1 340 euros net par mois, soit environ le niveau du Smic fin 2022. 

A poste comparable, soit un même métier dans une même entreprise, la fracture se réduit drastiquement. Les femmes touchent en moyenne 4% de moins que les hommes (contre 4,3% en 2021). L’institut signale que « cet écart de salaire à poste équivalent ne peut s’interpréter comme une mesure de la discrimination salariale dans les entreprises, car il n’est pas corrigé de différences de caractéristiques non observées ici comme l’expérience, l’ancienneté dans l’entreprise ou le diplôme, différences qui peuvent l’affecter à la hausse comme à la baisse ». 

 

Un écart de 29,5% pour les parents de trois enfants 

Par ailleurs, les données publiées par l’Insee démontrent que les inégalités de salaires vont croissant avec l’âge. En équivalent temps plein, la différence en défaveur des femmes s’établit à 4,7% chez les moins de 25 ans, contre 19,9 % chez les quinquagénaires, et même 26,1 % chez les 60 ans et plus. Et ce, alors même que le volume de travail est inférieur de plus de 20% chez les moins de 25 ans contre 9 à 10% une fois ce seuil dépassé. 

Autre point de vigilance, « les écarts de revenu salarial entre femmes et hommes sont encore plus marqués entre parents », observe l’Institut de statistique. Comme on pouvait s’y attendre, l’écart de volume de travail est plus prononcé entre les mères et les pères que parmi les autres employés. Mais cela n’explique pas tout. En isolant cet aspect, la différence femmes-hommes est toutefois multipliée par près de cinq, passant de 6,1% entre les employés sans enfants à 29,5% entre les parents de trois enfants ou plus. « Ces différences proviennent à la fois de la baisse de salaire observée après la naissance mais aussi des carrières durablement ralenties des mères » soulève l’Insee. 

 


 

 

 

 

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