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Une Europe Vierge Comme Un Désert Numérique

Une chose est certaine : la Chine et les USA croisent leurs intérêts pour se partager le monde.

Cherchez les entreprises européennes dans ce casino mondial. Quelques pauvres licornes font les choux gras d’une presse trop nationale pour prendre la mesure de la situation ; des conférences mimétiques qui nous refourguent en boucle les mêmes histoires de succès nationaux ; des politiques qui se contentent d’avoir quelques start-up à visiter avant qu’elles ne meurent ou se délocalisent.
La vérité, c’est que nous avons de beaux acteurs, oui. Critéo. Vente et Show Room privés, Oscaro, Talend, Spartoo et Sarenza. Oui, oui-oui, oui, oui, oui et oui. Et c’est tout. Pas l’or noir de demain. La data. La recherche. La logistique. Nous avons quelques petites plantes, car nous sommes vraiment brillants, créatifs, inventifs et têtus. Nous avons Sigfox, Withings (devenu Nokia), Stuart (en partie la Poste). Mais c’est trop peu. Trop loin du but. Trop petit. Combien d’articles qui nous assurent que nous allons dominer le monde grâce à Blablacar ! Franchement…

Le risque. Pour avoir un avenir, il faut prendre des risques, protéger puis défendre ses investissements. Ramenés au nombre d’habitants, les montants investis en Israël sont 100 fois plus importants qu’en France ou en Allemagne. Les USA, pour une population d’à peine 6 fois la France, investissent près de 50 fois plus dans le capital risque. Comme en Chine, l’argent y coule à flot pour le digital, pendant que nos gentilles start-up peinent à lever 150K€ au démarrage, se battent avec les Urssaff et le fisc dès qu’ils ont touché un petit CIR (dans 53% des cas), ne trouvent pas en France les investisseurs pour assurer leur expansion mondiale et doivent les chercher ailleurs.
Il faut donc risquer. Gros. Vite. Fort. Quel risque à s’offrir un avenir indépendant et rentable ? On nous parle de plan Juncker à 100 milliards. Allez l’expliquer à ces dizaines de milliers de start-up, qui en cherchent désespérément la trace en France. Perdu dans les limbes de mesures illisibles et inconnues, livré par des collectivités territoriales, qui font écran de leur administration pléthorique et de leur incompétence, pour ne pas dire incontinence numérique. Il est plus facile de faire croître le nombre d’emplois publics territoriaux que d’investir dans le digital.

Il faut mettre 100 à 200 milliards sur la table, tout de suite ; les confier à ceux qui savent faire – les fonds, du « seed » au développement – et mettre ce paquet au profit de champions européens. Une partie partira en fumée, mais la petite partie qui réussira le fera à l’échelle européenne, avec l’aide des entreprises et des Etats, qui leur mettront le pied à l’étrier en leur fournissant des clients, en plus du financement.

La stratégie : Protéger. Comme les Chinois et souvent, comme les Américains, qui ne sont pas toujours les libéraux que l’on croit. Il faut accepter un coup de canif dans les règles de la concurrence mondiale, plutôt que de continuer à prendre des coups de poignard dans le dos ! Notre naïveté et notre orthodoxie, est tout à fait louable dans la Bible, et constitueraient un outil intéressant pour accéder en VIP chez St Pierre, mais pas dans la vie des affaires. Nous voulons concurrencer toujours plus blanc et finissons dans le rouge. Vidés. Dépassés. Il faudra protéger et donner à la préférence à nos entreprises, le temps qu’elles aient la taille européenne. Et ainsi, si nos « filles » se vendent un jour, ce sera au prix de négociation en faveur de l’Europe, comme la Chine le fait si bien. La loi du Talion, parfois, a du bon. D’ailleurs, cela rime !

La nature, à nouveau, doit être la référence. Les animaux, comme les hommes, ne lâchent leur progéniture que lorsqu’elle est en âge, en force et en état de prendre toute sa place et de se battre. Nous avons oublié cela. On peut être libéral et protecteur. Un libéral respectueux du droit ne lâche pas son fils ou sa fille de 10 ans dans la nature pour le plaisir de la voir disparaître.

La transition digitale, je ne sais pas ce que c’est, mais je vois ce que cela nous coûte. Notre indépendance. Notre autonomie. Notre libre-arbitre. Il n’en tient qu’à nous. Aux armes Européens ! Les migrants sont un problème bien mineur par rapport à l’asservissement qui nous guette et la disparition qui dérobe sous nos pieds, nos beaux tapis. Réveillons-nous avant de sombrer dans le coma.

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