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TotalEnergies : les 4 start-up de la GreenTech que le géant vient de racheter

L’incubateur de start-up ‘Station F’ dans un ancien dépôt de fret ferroviaire (halle Freyssinet) le 9 janvier 2023 à Paris. (Photo by SAVIKO/Gamma-Rapho via Getty Images)

Le géant du pétrole se met au vert. Si l’on sait que depuis quelques années, TotalEnergies cherche à accélérer dans les énergies vertes, le groupe de Patrick Pouyanné prend les devants en rachetant quatre jeunes start-up de la greentech incubées à Station F, renforçant sa volonté d’innover dans le secteur.

Depuis 2022, TotalEnergies On, l’accélérateur de start-up dédié à l’électricité du groupe éponyme, prend ses quartiers au cœur du plus grand incubateur de start-up au monde, Station F. Ce mardi, le groupe dirigé par Patrick Pouyanné « récolte son dû » en rachetant quatre jeunes pousses issues de son accélérateur. Un « montant global de quelques dizaines de millions d’euros », selon François Badoual, en charge de l’engagement avec les start-up pour la branche gaz, renouvelable et électricité de TotalEnergies, dans des propos recueillis par nos confrères des Échos.

Cette « collecte » de start-up s’inscrit dans la stratégie de diversification de TotalEnergies. Bien souvent pointé du doigt par les organisations écologistes, étant l’un des plus gros groupes pétroliers du monde, le groupe accélère en parallèle dans les énergies vertes. Vers un objectif bien défini : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Quatre jeunes pousses prometteuses, dont deux françaises

Des quatre pépites collectées par TotalEnergies, deux sont bien de chez nous. Parmi celles-ci, Dsflow propose une solution logicielle permettant aux grands consommateurs d’électricité multisites de piloter leurs actifs en temps réel pour optimiser leur stratégie d’approvisionnement. La start-up française, fondée en 2020, fait partie des dernières lauréates de Future 40, l’indice des start-up les plus prometteuses de Station F. Dsflow propose un logiciel moderne de gestion de portefeuille énergétique destiné aux commerçants, acheteurs ou producteurs d’énergie modernes. La start-up fondée par Alexis de Choulot fournit une application de comptabilité énergétique universelle et élégante à tous les acteurs du marché de l’énergie, tout en proposant une approche d’intégration générique pour les sources de données externes.

La deuxième jeune pousse tricolore recueillie par TotalEnergies, c’est Time2plug. Mais ce n’est pas un rachat total, puisque le groupe pétrolier a acquis 56% du capital de la start-up. Celle-ci, née en 2022 des soins d’Édouard Héripret, installe des bornes de recharge sur des sites professionnels en France. Ses clients peuvent obtenir des devis instantanés sur sa place de marché et faire appel à un réseau d’installateurs certifiés grâce à un processus digitalisé. Time2plug propose donc des solutions de recharge de véhicules électriques personnalisées et clé-en-main à destination du marché des particuliers et des entreprises. Son objectif est de proposer une expérience client 100% digitale pour permettre à chacun de trouver facilement et rapidement la solution de recharge qui lui convient. Sa mission : permettre à chacun de devenir rapidement acteur de sa transition électrique.

TotalEnergies a également racheté NASH Renewables, une pépite allemande créée en 2022 par Daniel Luecht qui a mis au point une plateforme permettant aux développeurs de projets d’énergies renouvelables en Europe de l’Ouest d’optimiser leurs paramètres de conception et d’exploitation en s’appuyant sur les prix marchands horaires de l’électricité. La mission de NASH Renewables est d’optimiser les paramètres de conception et d’exploitation de ses projets renouvelables, dans une approche design-to-value. En tenant compte de l’impact des spécificités géographiques des sites sur les prix marchands effectivement capturés, cette plateforme permettra à TotalEnergies d’améliorer sa rentabilité, contribuant ainsi à l’objectif du groupe d’atteindre une rentabilité de l’ordre de 12 % d’ici 2028 pour ce secteur d’activité.

La dernière start-up à rejoindre le portefeuille du géant pétrolier est Predictive Layer. Plus aguerrie que ses consœurs, cette start-up suisse fondée en 2014 par Serge Rigori est spécialisée dans les solutions d’apprentissage automatique et d’intelligence artificielle sur mesure. Installée à Rolle, la startup fournit à sa clientèle des services de pointe en matière d’analyse prédictive automatisée: à base d’intelligence artificielle et de machine learning, elle traite les données de ses clients énergéticiens, industriels, distributeurs ou actifs dans le transport, en les corrélant avec des données open data, puis établit des prévisions à court terme précises et de fiabilité industrielle.

 

TotalEnergies, un appétit grandissant pour les start-up

Au total, les quatre sociétés acquises par TotalEnergies cumulent une cinquantaine de salariés, venant renforcer les rangs du géant du pétrole. Elles viennent apporter leur expertise sur des technologies qui étaient déjà testées dans les départements du groupe dédiés aux énergies renouvelables, ce qui devrait faciliter leur future intégration. « En étant chez nous, elles bénéficient de notre puissance de feu et ont accès à des données utiles pour leur activité », précise Antoine Delafargue, en charge du M&A pour la branche gaz, renouvelable et électricité de TotalEnergies.

Le groupe de Patrick Pouyanné, appuyé par ces acquisitions, ne cesse de montrer son appétit pour les start-up. En septembre, il rachetait notamment Ombrea, une entreprise spécialiste de l’agrivoltaïsme. Cette offensive intervient alors que le géant du pétrole a pris la surprenante décision, en juin dernier, de céder son fonds corporate à Aster Capital. TotalEnergies assurait que ce virage tenait à une volonté de privilégier l’accélération de start-up, non moins d’une trentaine ayant été accompagnée depuis 2022 au sein de Station F. Mais outre ces rachats, « 10 start-up issues de l’accélérateur ont conclu un contrat commercial avec TotalEnergies », rappelle Thibault Flichy, directeur du programme TotalEnergies On. Un bon résultat alors que l’arrivée de l’accélérateur du groupe français avait suscité le vif mécontentement d’une partie des résidents de Station F à cause d’un projet controversé d’oléoduc mené par le géant pétrolier en Ouganda.

 

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