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TGV / InOui : Ou Le « Naming » Raté De La SNCF

Davantage qu’une nouvelle appellation, le groupe de transports affirme nommer une offre qui, aujourd’hui, est dépourvue d’identité. « Le TGV reste le nom du train et du système, on continuera à dire : « Je suis dans le TGV », souligne la SNCF© Getty Images

La SNCF a levé le voile sur la nouvelle appellation de son offre TGV qui répondra désormais, par souci d’harmonisation avec ses offres autocar (OuiBus) et location de voiture (OuiCar), au « doux nom » de « InOui ». Une nouvelle dénomination qui a suscité une pluie de critiques sur les réseaux sociaux.

Ne dites plus TGV, dites désormais « InOui ». Ce sont en ces termes – ou presque – que la SNCF a dévoilé le nom pour le moins « étonnant » de son offre TGV. Davantage qu’une nouvelle appellation, le groupe de transports affirme nommer une offre qui, aujourd’hui, est dépourvue d’identité. « Le TGV reste le nom du train et du système, on continuera à dire : « Je suis dans le TGV ». Ce qu’on fait simplement c’est qu’on baptise un service qui aujourd’hui n’a pas de nom », a développé Guillaume Pepy, président de la SNCF. InOui, qui promet wifi, wagon bar et voitures plus confortables, se veut le pendant premium de Ouigo, la marque de train low-cost de la SNCF lancée en 2013. Mais sans pour autant voir ses prix décoller. « On va « passer un cap de qualité de service », a promis le président de la SNCF, évoquant un « chantier industriel, un chantier de transformation ». Et donc de rassurer sur les tarifs en vigueur qui ne varieront pas, selon lui, d’un iota. « C’est sans augmentation de prix, il ne s’agit pas d’en faire un produit de luxe », a ajouté le patron du groupe.

Dans le détail, les nouvelles rames doivent être présentées officiellement lundi après-midi à la gare Montparnasse. Elles seront, par ailleurs, inaugurées le 1er juillet, en même temps que les lignes à grande vitesse du TGV Atlantique reliant Paris à Rennes et Bordeaux, a souligné la SNCF. En outre, le déploiement des nouvelles rames se fera « progressivement » d’ici à la fin de l’année 2018. Même le site voyages-sncf.com, premier site d’e-commerce français, va faire peau neuve et « suivre le mouvement » en devenant oui.sncf.com. Une « cure de jouvence » qui doit permettre à la SNCF de faire face à la concurrence.

Fin d’un monopole

En effet, la SNCF va perdre son monopole sur les lignes TGV en 2021, et s’échine à redorer son image. Le groupe public va donc investir 2,5 milliards d’euros à l’horizon 2020. En plus de l’achat récemment annoncé de nouvelles rames TGV Océane (d’un coût de 1,5 milliard à lui seul), elle a planifié un programme de rénovation des trains, l’installation de portes d’embarquement à quai pour libérer du temps au chef de bord qui n’aura plus à contrôler les passagers, la formation des agents et de nouveaux services numériques, notamment le Wifi, comme évoqué en préambule.

Une modus operandi baptisé « rebranding » et qui permet à une marque dont l’image a parfois été écornée de s’offrir une « seconde vie » à moindre frais. Récemment, SFR, également par soucis d’harmonisation avec sa maison-mère Altice, s’est plié au jeu du « rebranding » en devenant Altice France. Une stratégie risquée mais qui peut marquer « l’acte fondateur » du renouveau de SFR. Et les exemples – réussis ou mitigés – sont légion.

Les internautes s’en donnent à cœur joie

Si Orange a superbement pris le relais de France Telecom, ou encore Airbus Group a permis d’estomper le parfum de scandale autour de EADS, en politique par exemple, le rebranding n’est pas toujours synonyme de succès. L’exemple le plus marquant est à aller chercher du côté du RPR qui avait changé d’appellation en 2002 pour devenir l’UMP, mettant ainsi un terme aux différentes affaires ayant empoisonné la vie du parti et irrémédiablement abîmé son image… Avant que l’UMP, ébranlée, à son tour, par le scandale Bygmalion, ne soit contrainte de « tirer sa révérence », pour laisser la place aux Républicains. Prochainement, dans le même ordre d’idée de vouloir « gommer » une appellation devenue trop lourde à porter, c’est le Front national qui pourrait, sous l’impulsion de Marine Le Pen, changer de nom. Une manière de rompre avec l’héritage de son père.

Des considérations à mille lieux des internautes – et par extension usagers – qui ont fait preuve d’une bonne dose de créativité sur les réseaux sociaux pour faire part de leur « incompréhension » et de leur « circonspection » par rapport à cette nouvelle appellation InOui. Petit florilège.

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