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Préparer le futur avec conviction et sans compromis : 4 faits marquants sur la gestion de patrimoine au féminin

Durabilité, actifs non cotés, transmission… Quelles sont les attentes des femmes investisseuses en 2023 en matière de gestion de patrimoine ? Une étude récente de la banque Lombard Odier apporte un éclairage en 4 enseignements.

Par Cécile Friedrich-Vuillemin, banquière senior chez Lombard Odier à Paris.

 

40 % :  c’est la part de la richesse mondiale détenue aujourd’hui par des femmes. Un chiffre qui devrait encore augmenter dans les années à venir, comme le rappelait Martina Cheung, la présidente de S&P Global Ratings, lors du dernier Forum économique mondial de Davos.

 

Une présence considérable qui ne se reflète pourtant que très peu dans les études sur l’investissement et la finance, des domaines traditionnellement très masculins. D’où la réalisation de cette enquête* sur les aspirations et les attentes de femmes investisseuses de pays francophones (Suisse romande, France, Belgique, Luxembourg) en matière de gestion de patrimoine, sous l’impulsion de LO Women, le cercle de réflexion de Lombard Odier animé par ses banquières européennes pour ses clientes et prospectes. Quatre faits marquants se détachent de cette étude :

 

 

1- Le désir de jouer un rôle actif dans leur gestion de patrimoine

 

Les répondantes s’investissent pleinement dans leur gestion de patrimoine, mais sous différentes formes.

Un quart d’entre elles le gère avec l’appui d’un conseiller, un autre quart s’en occupe de manière totalement indépendante et plus d’un tiers fait confiance à sa banquière ou son banquier en la matière, par exemple via un mandat de gestion discrétionnaire. Le solde correspond à de la gestion ségréguée, c’est-à-dire qu’une majorité de leurs actifs est gérée par un professionnel de la finance et une partie par elles-mêmes, ou de manière concertée avec leur conjoint(e) ou en famille. Seulement une infime proportion indique que la gestion de leur patrimoine est assurée par leur conjoint(e).

 

A noter quelques disparités selon les pays : les Françaises gèrent en majorité leur patrimoine de manière autonome, en Belgique c’est plutôt le mandat de conseil qui a leur faveur, tandis qu’en Suisse, une préférence se dégage pour la gestion de portefeuille discrétionnaire.

 

Par ailleurs, les femmes consultent régulièrement la performance de leurs investissements : près de 40 % sur une base trimestrielle, près de 30 % mensuellement et 10 % toutes les semaines.

 

« Ces résultats montrent la diversité des attentes et des besoins des femmes vis-à-vis de leur patrimoine et je reconnais dans ces chiffres les profils de clientes entrepreneures ou Business Angels. Après avoir déterminé ensemble et de manière approfondie leur stratégie d’investissement, les femmes délèguent ensuite la gestion de l’essentiel de leurs avoirs financiers à leur banquier/ère. Elles en dédient par ailleurs une partie pour faire elles-mêmes des investissements plus personnels, par exemple dans des start-up ou des projets qu’elles veulent soutenir  » constate Cécile Friedrich-Vuillemin, banquière senior chez Lombard Odier à Paris.

 

2 – Un grand besoin de pédagogie sur les actifs non cotés

 

Près d’une femme interrogée sur trois (29 %) souhaite augmenter la part de son patrimoine dans les actifs privés, qui regroupent notamment les actions d’entreprises non cotées en Bourse (start-up ou grandes entreprises), la dette privée (obligations) ou des projets d’infrastructure et d’immobilier.

« Investir dans les actifs non cotés n’est probablement pas destiné à tous les profils. Mais l’on perçoit un besoin grandissant d’informations de la part de nos clientes sur les opportunités qu’ils représentent », remarque Cécile Friedrich-Vuillemin.

En effet, si 17 % des répondantes connaissent très bien cette classe d’actif (avec une sur-représentation chez les femmes de 40 à 60 ans ayant participé à notre étude), la grande majorité exprime un besoin de pédagogie et d’éducation financière pour ce sujet auquel elles se disent prêtes à accorder du temps.

 

 

3 – Les questions d’héritage, de donation et de transmission ne sont pas taboues

Voici un sujet moins délicat qu’il n’y paraît. Plus de la moitié des répondantes ont déjà abordé la question de la transmission de leur patrimoine de manière transparente avec leur conjoint(e) et/ou leurs enfants. Seulement 20 % ne l’ont pas encore fait. Preuve que cet enjeu est loin d’être tabou pour elles.

« La transmission d’un patrimoine sur plusieurs générations est une expertise majeure de notre activité. Ces résultats démontrent que les femmes fortunées sont pleinement actrices et conscientes de ce sujet, ce qui est une excellente nouvelle pour la pérennité de leurs actifs », indique Cécile Friedrich-Vuillemin.

 

4 – La priorité donnée à la croissance à long terme de leur patrimoine… et à la durabilité !

Les priorités des femmes en matière de gestion de patrimoine ? Sa préservation à long terme, la transmission à la génération suivante et la construction d’un monde dont hériteront leurs enfants.

Un objectif de durabilité qui se reflète dans leur stratégie d’investissement. Pour 23 % d’entre elles, les investissements durables sont une priorité, tandis que 59 % essaient de les privilégier dans la mesure du possible. « Il est clair qu’il n’est plus suffisant de proposer une stratégie de gestion basée uniquement sur des critères financiers. Pour autant, on aurait tort de croire que les femmes sont prêtes à sacrifier la performance. Pour elles, ce qui est durable doit aussi être rentable pour s’envisager sur le long terme », relate Cécile Friedrich-Vuillemin.

Cette ambivalence est néanmoins vécue avec optimisme par les répondantes : la moitié (51 %) considère que les investissements durables vont générer des rendements similaires aux placements classiques à un horizon de 5 ans, tandis que près d’un tiers estime même que leur rendement sera supérieur. De quoi répondre à leur ambition et aspirations en matière de durabilité, qu’il s’agisse de climat et de leur patrimoine.

 

* Méthodologie : Cette enquête a été conduite en ligne, en février 2023, auprès des clientes, prospects et relations d’affaires de Lombard Odier, disposant de plus d’un million d’actifs investissables, en Suisse romande, en France, en Belgique et au Luxembourg. 200 femmes ont répondu au questionnaire. Près de 50 % d’entre elles résident en Suisse, le solde se répartissant essentiellement entre la France (30 %) et la Belgique (20 %). En termes d’âge, 15 % des participantes ont entre 20 et 40 ans, 50 % entre 40 et 60 ans et 35 %, plus de 60 ans.

 

Contribution de Cécile Friedrich-Vuillemin, banquière senior chez Lombard Odier à Paris.

 

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