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Petits weekends parisiens entre amis (entre amoureux ?)

Pour un touriste, ou pour un provincial, venir à Paris est souvent une fête. On ne vit pas la capitale de la même façon, profitant de ce qu’elle offre de meilleur, à commencer par son hôtellerie et sa gastronomie. Quelques idées de séjours agréables à vivre intensément.

Par Bernard Van de Kerckhove 

 

Acte I : Le Norman***** et son restaurant, Thiou

Nous sommes à 200 m des Champs Elysées, et autant de l’Arc de Triomphe, dans une petite rue tellement tranquille que l’on oublie très vite le défilé continuel de voitures de l’une des plus belles avenues du monde et de sa place infernale. L’établissement cossu occupe un angle, entre la rue Balzac et celle de Châteaubriand, et offre ainsi la particularité d’avoir des suites à chaque étage, s’ouvrant largement  sur l’extérieur grâce à ses verrières toutes en rondeur et ses balcons verdoyant,  avec une belle luminosité. Le nom de l’hôtel fait référence à Norman Ives, peintre et graphiste américain, éditeur de beaux livres, professeur de design graphique à Yale. Très influencé par le Bauhaus, il fait partie des figures majeures du modernisme du milieu du XXème siècle. Son goût pour la couleur, la simplicité, la fonctionnalité et l’harmonie des formes a inspiré Thomas Vidalenc, l’architecte  décorateur rendant hommage à sa créativité et à sa personnalité. La première des particularités de cet hôtel tient cependant à son accueil, exemplaire. Un concierge Clef d’Or pour commencer, et toute une équipe souriante pour le seconder efficacement.

Seulement 37 chambres, dont huit suites, à l’image de celle que j’occupe, au second étage, les plus chanceux ayant le choix entre deux  autres suites au-dessus offrant pour la plus élevée une vue sur la Tour Eiffel. Elles  déclinent toutes les mêmes matériaux que les espaces de vie, avec un mobilier dessiné sur mesure, enrichi de quelques pièces chinées. La noblesse du bois de palissandre des têtes de lit répond à la douceur des lourds rideaux de laine naturelle, ici et là des détails de cuir ajoutent une touche de raffinement. Tapis aux motifs géométriques sur le sol en parquet, ingénieuse structure de rangement avec caissons en chêne et espace mini-bar intégré… L’atmosphère invite à la détente. La salle de bain garde le même esprit, entre mosaïque de faïence au mur et vasque de marbre sur meuble de toilette en palissandre, verre et inox. Partout, des tableaux abstraits d’inspiration moderniste, clin d’œil au style emblématique de Norman Ives.

L’hôtel, comme une belle maison privée,  fait de l’intimité un luxe ultime et on se sent rapidement chez soi, chacun a droit à une attention toute particulière, un service hautement personnalisé, discret mais toujours très attentionné, et ce ne sont pas de vains mots.

restaurant

 

Le bar à cocktails et le restaurant Thiou : rencontres privilégiées

Les résidents alentours, et même les femmes et hommes d’affaires du quartier, apprécient eux-aussi cet accueil comme le cadre du rez-de-chaussée pour prendre un petit-déjeuner tranquille et généreux, un verre au calme, et plus encore quand le restaurant est propice à des déjeuners plaisants, des dîners à l’image. Il faut dire qu’une fois passé le rideau de velours du lobby  pour entrer dans le vaste salon bibliothèque avec cheminée, c’est un autre monde.  Les canapés vintage, les objets choisis, les œuvres d’art éclectiques, les décennies se télescopent dans un joyeux mélange, parfois disparate mais tellement authentique : le design brésilien côtoie des pièces de mobilier fifties, les imprimés géométriques voisinent avec des tableaux américains des années 70…  La lumière naturelle rayonne par les immenses baies vitrées, et les grandes tables d’hôtes comme  les banquettes invitent à s’installer confortablement pour des moments que l’on pressent vraiment différents et en tout état de cause hautement conviviaux.

Si chacun s’attarde volontiers au bar, à toute heure de la journée, le restaurant Thiou, ouvert au déjeuner comme au dîner, est lui aussi un haut lieu de rencontres, éminemment gourmandes. Adresse mythique de la rive gauche pendant des décennies, le restaurant de Thiou a longtemps été « la » référence de la gastronomie thaïlandaise dans la capitale. De le voir renaître ici, avec un concept fusion food particulièrement réussi, est une excellente nouvelle. La cheffe signe une cuisine gourmande, toute en délicatesse, mixant avec subtilité les inspirations de sa Thaïlande natale et sa passion pour la cuisine française.

À la carte, les Mini nems aux langoustines et basilic thaï, sauce chili font de la concurrence aux Ravioles de crevettes, crème de coco parfumée à la citronnelle, à moins de leur préférer le Maki croustillant au saumon et œufs de Tobiko, cébettes (Excellent) pour des entrées pleines de couleurs et de saveurs. La suite est en harmonie avec le Thon extra snacké, sauce aux sésames, riso poêlé, ou le Must« Phad Thaï » aux crevettes, soja, ciboulette thaï mayonnaise au sriracha, même si le Tigre qui pleure de Thiou reste « le » plat qu’il faut un jour découvrir. C’était généreux, bon et seule la gourmandise m’a autorisé à finir par quelques Mini nems au chocolat en regrettant (à peine) la Mangue fraîche, sticky rice au lait de coco qui aurait été plus raisonnable.

restaurant

 

L’espace bien-être et le Spa by Omnisens

Si le Norman, son bar et son restaurant ont  tout pour combler, prendre soin de son bien-être physique est tout à fait bienvenu.  L’espace fitness est équipé d’un large choix de machines. Après une bonne séance de sport, il ne reste qu’à rejoindre le spa. Le décor épuré favorise le lâcher prise et l’apaisement, dans un univers minéral doux et ultraconfortable. Selon ses envies, on choisit entre le large bassin et le sauna pour se détendre et recharger ses énergies. Juste à côté, deux cabines de soin accueillent les massages et protocoles personnalisés Omnisens, marque française de cosmétique réputée pour son approche holistique du bien-être.

Chambres à partir de 365 €. Restaurant Thiou : Déjeuner (12h-14h30) et dîner (19h-22h30) du lundi au samedi (Fermé le dimanche) : Entrée/plat ou plat/dessert : 36 €, Entrée+ plat + dessert : 44 €. Service voiturier.

9, rue Balzac 75008 Paris www.hotelnorman.com

 

Acte 2 : le Château des Fleurs et le restaurant Oma

Je suis passé de l’autre côté de l’Avenue des Champs Elysées, parcourant à peine quelques centaines de mètres dans le même quartier pour rejoindre un autre 5 étoiles, ce très attractif Château des Fleurs ouvert il y a quelques mois dans cette rue Galilée qui accueille aussi les bureaux de Forbes. J’ai changé d’hôtel, mais pas de groupe hôtelier : cette nouvelle entité appartient, comme le Norman, mais aussi comme le Relais Christine ou encore le somptueux Saint James, au Groupe Bertrand qui s’apprête à ouvrir en juin un autre 5 étoiles attendu, le Balzac, dans la rue éponyme, toujours dans le même quartier proche des Champs Elysées.

Comme le Norman, l’hôtel occupe un immeuble élégant, encore une fois à l’angle de deux rues, Galilée et Vernet, avec cette particularité commune de présenter des chambres ou des suites s’ouvrant sur un angle à 180°. Comme son grand frère, il réunit  37 chambres, un bar restaurant, une salle de sport et un spa, pensés comme lui comme un lieu de vie pour les voyageurs de passage mais également les Parisiens en quête d’un havre de paix pour déjeuner, dîner ou prendre un verre. La même philosophie –et c’est bien ainsi- mais pourtant deux univers très différents pour deux expériences qui se complètent.  L’équipe à l’accueil était totalement différente et pourtant les mêmes louanges prévalent.

Ce Château des Fleurs se présente dans un décor « néo Art Nouveau » imaginé par Quintana Partners, agence d’architecture barcelonaise récente (2015) qui signe ici son premier établissement parisien. Pour ressusciter ce bâtiment du début du XXe siècle, elle a puisé dans la riche iconographie d’un Paris raffiné et ludique, sophistiqué mais joyeux, l’esprit Art Nouveau, dans la lignée du Belge Victor Horta et de l’Ecossais Charles Rennie Mackintosh, s’ancrant dans la modernité. Un « Nouvel Art Nouveau » comme le duo d’architectes  l’a baptisé, évoqué dès la façade avec ses vitraux rappelant les motifs végétaux emblématiques de ce courant stylistique. Clin d’œil à ce Paris d’une autre époque, le nom de l’hôtel reprend celui d’un merveilleux jardin, propriété du roi des fêtes parisiennes, Victor Mabille, situé dans la même rue et où la belle société du XIXème siècle se mêlait aux noctambules.

On ne manquera pas de constater, dans les couloirs des cinq niveaux, que les portes en bois des 37  chambres, toutes avec un dessin différent, troquent la rigueur des lignes droites pour des courbes sinueuses qui évoquent le style d’Antoni Gaudí, chantre catalan de l’Art Nouveau. A l’intérieur, l’atmosphère se veut cosy avec des lignes arrondies pour les têtes de lit, les tables de chevet comme les reliefs du plafond tandis que les lampes en verre de Murano dessinées en exclusivité par Quintana Partners apportent des touches de couleurs. Près de la fenêtre, une méridienne imaginée sur mesure permet de lire à la lumière du jour, de regarder la télévision mais aussi de ranger sa valise ou d’attraper un rafraîchissement dans le mini bar caché. Moquette au motif cannage, tomettes dans la salle de bain, volets parisiens et jardinières luxuriantes habillant toutes les fenêtres, l’univers est vraiment cosy.  Pour vivre une autre expérience très parisienne,  choisissez l’une des Junior Suites en duplex installées au 5e étage sous les toits mansardés.

A l’entrée, le  lobby devient tout de suite un lieu de vie, baigné par la lumière émanant des grandes fenêtres et se reflétant sur les murs en bois texturé. Derrière le discret comptoir en bois habillé d’un rideau, le réceptionniste et le concierge sont des hôtes parfaits et diligents. Jouxtant la réception, l’imposant bar carré en marbre veiné et bois sombre avec étagères en laiton est entouré de pièces précieuses mêlées à des références plus rustiques, à l’image des banquettes en velours qui contrastent avec les tomettes au sol, des suspensions en verre de Murano dessinées sur-mesure qui côtoient le mobilier chiné dépareillé.

Tout de suite la réception devient salon, tranquille et raffiné, avec ses fauteuils à frange qui invitent à s’éterniser dans leur confort moelleux,  sa bibliothèque bordée de boules en bois, ses tapis persans et sa cheminée dont le cuivre rappelle le travail du Belge Victor Horta.  Pour la carte du bar, Julien Quettier, le chef barman,  imagine des cocktails sur-mesure dont le Spritz des fleurs avec sirop de jasmin, infusion de thé et fleurs de bleuet (cocktails à partir de 15€). Ce cadre chaleureux et feutré, qui sert aussi aux petits déjeuners,  va devenir, midi et soir,  le restaurant de la cheffe coréenne Ji-Hye Park : on reste dans le registre de la  cuisine asiatique savoureuse et enlevée. Elle conserve ici le nom et  l’âme de  son adresse du 9ème arrondissement,  OMA, élaborant une cuisine à mi-chemin entre Paris et Séoul, simple, authentique et réconfortante. Ceviche de bar, ponzu, citron, huile de sésame, radis marinés, sarrasin, ou Yukhué tartare de bœuf coréen, pain brioché aïoli, parmesan, la fraîcheur est au rendez-vous, les saveurs aussi. Dans le registre, le Mulhué, poissons crus de saison, légumes, bouillon glacé pimenté, citron confit, mélisse citron était aussi excellent tout comme le Poulpe –cuit à la perfection- chutney de kimchi. Le gâteau au chocolat Oma s’impose.

Côté bien-être, pour aménager la salle de sport, devant les machines Technogym et le sac de boxe au cuir patiné, Quintana Partners a abandonné l’habituelle couleur blanche et l’acier pour un sol en liège, de petits carreaux graphiques noirs et rouges ainsi que du mobilier en bois. L’éclairage se fait également à contre-courant avec des lampes style Art Nouveau. Au même étage, le spa, comme au Norman,  s’associe à Omnisens et invite à prendre un moment pour soi. Grâce à ses équipes d’experts beauté et soins du corps, la marque répond aux aspirations et besoins de chacun, des soins du visage personnalisés au massage signature Châteaux des Fleurs sur-mesure. Le sur-mesure est bien l’expression qui s’impose partout dans cet hôtel de luxe et de charme.

37 chambres à partir de 495€. Restaurant ouvert du mardi au samedi, midi et soir. Carte : 50/60 €

Château des Fleurs 19 rue Vernet 75008 Paris www.chateaudesfleurs.paris/fr/

 

À lire également : La Pépinière à Paris : un monde festif de couleurs, d’odeurs et de saveurs

 

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