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Marie Brizard, Fleuron En Péril

Capture d’écran

Dans l’attente du produit des cessions d’actifs et à la recherche d’un nouveau partenaire, l’entité Marie Brizard Wine & Spirits (MBWS) a conclu un prêt relais de 25 millions d’euros auprès de son premier actionnaire, Compagnie Financière Européenne de Prises de Participations (COFEPP). Une « modalité technique » qui va offrir une marge de manœuvre financière à l’entreprise en attendant une « nouvelle stratégie » qui sera dévoilée au cours du premier trimestre. 

Pas de trêve des confiseurs pour Marie Brizard. Alors que les marchés actions de la place parisienne –et plus largement européens – tournent au ralenti en cette veille de Noël, Marie Brizard Wine & Spirits (MBWS) se distingue en voyant son action dégringoler de près de 22% en milieu d’après-midi.  Dans l’attente du produit des cessions d’actifs, le groupe français, notamment propriétaire de la liqueur éponyme ou encore du whisky William Peel et de la vodka Sobieski a, dès lors, fait appel à son premier actionnaire à hauteur de 29,4%, la Compagnie Financière Européenne de Prises de Participations (COFEPP), afin que celui-ci lui accorde un prêt relais de 25 millions d’euros, censé lui offrir un peu d’oxygène avant de reprendre une marche en avant trop souvent contrariée.  Comme rappelé par Reuters, MBWS, qui a accusé une perte nette de 35,6 millions d’euros au premier semestre, pour un chiffre d’affaires de 190 millions, est endetté à hauteur de 51,7 millions d’euros. Pas de quoi pavoiser. Surtout que le groupe a, dans la foulée de cette annonce, révisé, ce lundi, son objectif d’excédent brut d’exploitation. Ce qui a de facto déclenché le courroux des investisseurs.

Invoquant une dégradation des conditions de marché en France et aux Etats-Unis ainsi qu’un retard dans la mise en œuvre de son plan de redressement en Pologne, Marie Brizard Wine & Spirits, propriétaire de la liqueur éponyme, avait initialement dit tabler sur une perte d’Ebitda (excédent brut d’exploitation) comprise entre 20 et 25 millions d’euros en 2018. Mais MBWS a dû revoir cet objectif, évoquant désormais une perte comprise entre 25 et 28 millions d’euros sur l’année. Un nouveau coup dur en bourse pour le titre MBWS qui, en trois ans, a vu sa valeur divisée par trois. Dans l’attente de « jours meilleurs », la COFEPP (par ailleurs propriétaire de La Martiniquaise, un groupe de vins et spiritueux qui détient notamment les marques St-Raphaël et Porto Cruz, ainsi que les whiskys Label 5 et Glen Turner) a injecté 25 millions d’euros dans les caisses d’un groupe en plein brouillard. Dans un communiqué publié avant l’ouverture de la Bourse, MBWS précise que les discussions avec ses banques n’ont pas abouti et qu’une nouvelle stratégie devrait être présentée par le nouveau directeur général, Andrew Highcock, dans le courant du premier trimestre.

« Nécessaire de trouver une solution »

« Nous sommes très heureux d’être parvenus à un accord avec COFEPP. Confrontés à une situation financière dégradée, une trésorerie nette en retrait et la difficulté de faire aboutir rapidement les discussions avec nos partenaires bancaires, il devenait nécessaire de trouver une solution pour nous permettre de poursuivre nos activités », a abondé Andrew Highcock. Dans le détail, ce prêt, d’échéance avril 2020, devrait être remboursé par anticipation après la réalisation d’une augmentation de capital de 37,7 millions d’euros réservée à COFEP,  via l’émission de 9,4 millions d’actions à un prix de 4 euros par action. A l’issue de cette opération, la participation de COFEPP dans le capital de MBWS serait de l’ordre de 37 à 47%, en fonction de l’exercice de bons de souscription d’actions (BSA).Comme expliqué par Reuters, si cette option ne pouvait pas être mise en oeuvre – elle doit notamment être validée par l’AMF et par les autorités de la concurrence française et polonaise – une seconde option serait proposée à l’AG, reposant sur une augmentation de capital de 35 millions d’euros avec maintien du droit préférentiel de souscription (DPS).

Un épisode supplémentaire dans l’histoire tourmentée de Marie Brizard. Et le groupe devrait faire face, selon toute vraisemblance et bien qu’il soit encore trop tôt pour se prononcer définitivement, à une érosion de son chiffre d’affaires au quatrième trimestre à cause des mouvements sociaux ayant jalonné la fin d’année en France. Ce qui devrait avoir un certain impact sur le secteur de la distribution. Une fin d’année à oublier pour Marie Brizard qui espère néanmoins repartir du bon pied en 2019. Mais le chemin s’annonce particulièrement long et escarpé. La pente sera raide pour l’un des fleurons des spiritueux français afin de renouer avec son lustre passé.

 

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