logo_blanc
Rechercher

La Russie au cœur d’un nouveau scandale de dopage olympique

DopageL’un des membres de l’équipe de patinage artistique du Comité olympique russe a été testé positif lors d’un dépistage antidopage. | Source : Getty Images

DOPAGE | Un membre de l’équipe de patinage artistique du Comité olympique russe (ROC) a échoué à un contrôle antidopage, plongeant la Russie dans un nouveau scandale de dopage olympique.

 

Mercredi 9 février, plusieurs sources ont affirmé qu’un membre de l’équipe de patinage artistique du ROC, qui a remporté la médaille d’or, a échoué à un contrôle antidopage. Cette nouvelle plonge à nouveau la Russie au cœur d’un scandale de dopage, alors que le pays et le sport international ont tenté de régler le problème ces dernières années.

En 2014, le radiodiffuseur allemand ARD a réalisé un documentaire révélant l’existence d’un programme de dopage soutenu par l’État au sein de l’organe directeur du sport russe, remontant au moins à 2012. Ces révélations ont déclenché une enquête de l’Agence mondiale antidopage.

En 2015, une commission indépendante de l’Agence mondiale antidopage a publié un rapport de 300 pages détaillant une « culture de la tricherie profondément ancrée » et impliquant des athlètes, des entraîneurs, des médecins et certaines institutions russes au sein d’un programme de dopage soutenu par l’État.

Selon le rapport, des membres des services secrets russes se seraient fait passer pour des ingénieurs de laboratoire aux JO de Sotchi en 2014 et auraient intimidé des employés pour dissimuler les résultats de tests de dépistage positifs. Des athlètes auraient utilisé d’autres identités pour éviter des tests et plusieurs responsables sportifs auraient soumis de faux échantillons pour des athlètes dopés. La Russie a toujours démenti ces accusations.

L’Agence mondiale antidopage a imposé plusieurs sanctions à la Russie à la suite de ce rapport. Tout d’abord, les athlètes ne peuvent pas représenter la Russie lors d’évènements sportifs internationaux. Par ailleurs, les uniformes ne peuvent pas arborer le drapeau russe ou d’autres symboles nationaux. De plus, le drapeau russe ne peut pas être arboré à titre officiel et les représentants du gouvernement n’ont pas le droit d’assister à des évènements sportifs internationaux, à moins que le chef d’État du pays hôte ne leur ait adressé une invitation. Enfin, l’hymne national russe ne peut pas être joué lors d’évènements sportifs internationaux. Durant les cérémonies de remise de médailles des JO de Tokyo et de Pékin, c’est le Concerto pour piano no 1 de Tchaïkovski qui a été joué à la place.

Le Tribunal arbitral du sport a confirmé ces sanctions en 2020, mais a ramené de quatre à deux ans l’interdiction de la Russie de participer à des manifestations sportives internationales. Aux JO de Pékin, les athlètes russes concourent en tant que partie neutre et représentent le ROC, comme ce fut le cas aux JO de Tokyo.

Dans un documentaire de 2017 baptisé Icare, le cinéaste Bryan Fogel explore la manière dont le dopage pourrait améliorer les performances dans une compétition cycliste non olympique. Bryan Fogel est entré en contact avec le Dr Grigory Rodchenkov, l’ancien directeur du laboratoire de l’Agence mondiale antidopage de Moscou, pour l’aider à créer un plan de dopage qui échappera à la détection des tests de dépistage. Tout au long du documentaire, le Dr Grigory Rodchenkov parle à Bryan Fogel du programme de dopage d’État de la Russie.

Selon le Times, des dizaines d’athlètes russes qui ont concouru à Sotchi, dont au moins 15 médaillés, faisaient partie d’un programme de dopage d’État. L’Agence mondiale antidopage a créé une autre commission indépendante pour enquêter sur le rapport du Times de 2016. La commission a ainsi trouvé des preuves d’un dopage d’État généralisé des athlètes russes aux JO de Sotchi.

Pour revenir aux JO de Pékin, qui se déroulent actuellement jusqu’au 20 février, un membre non identifié de l’équipe du ROC aurait été testé positif après un contrôle antidopage, retardant la cérémonie de remise des médailles prévue mardi 8 février au soir et plongeant les épreuves de patinage artistique dans le chaos. Mark Adams, porte-parole du Comité international olympique (CIO), a déclaré lors d’une conférence de presse qu’« une situation s’est présentée à brève échéance qui nécessite une consultation juridique », et a ajouté que « les athlètes qui ont remporté des médailles » sont concernés.

Le patinage artistique est depuis longtemps une source de scandales aux JO. Lors des JO de Salt Lake City en 2002, les Russes ont été accusés d’avoir fait pression sur un juge français pour qu’il donne de meilleures notes à deux patineurs russes. La Russie a remporté la médaille d’or, malgré une performance quasi parfaite des patineurs canadiens. Quelques jours après la publication de rapports sur le trucage des votes, le CIO a également attribué la médaille d’or aux Canadiens, les mettant ainsi à égalité avec les Russes.

Enfin, en 1994, la patineuse artistique américaine Tonya Harding a été impliquée dans un scandale lorsqu’un homme a attaqué sa concurrente et rivale, Nancy Kerrigan, quelques semaines avant le début des JO. Les autorités ont découvert que l’agresseur avait été engagé par l’ex-mari de Tonya Harding et son garde du corps pour casser la jambe de Nancy Kerrigan avant les Jeux. La jeune femme a tout de même pu participer à la compétition, remportant la médaille d’argent, tandis que Tonya Harding a terminé à la 8e place. Durant des années, Tonya Harding a affirmé qu’elle n’était pas au courant du complot, mais en 2018 la patineuse est revenue sur ses déclarations et a indiqué qu’elle était au courant du plan pour attaquer Nancy Kerrigan.

 

Article traduit de Forbes US – Auteure : Anna Kaplan

<<< À lire également : JO de Tokyo 2020 : Le nageur américain Ryan Murphy remet en cause les performances d’Evgeny Rylov >>>

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC