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La micro-usine urbaine facilitatrice de succès industriels !

micro usine@GettyImages

La crise de la Covid a mis en exergue la difficulté des entrepreneurs à concevoir, industrialiser et produire des produits électroniques sur le sol français, et ce, pour plusieurs raisons, notamment l’externalisation de la conception et de la production auprès d’acteurs étrangers. Plus proches, plus distribuées, plus flexibles, plus agiles, les micro-usines urbaines permettraient d’endiguer le phénomène de fuite à l’étranger, mais également de maintenir l’innovation sur le sol français, et ainsi de soutenir l’industrie.

 

Dans la conception de produits électroniques, les projets débutent toujours de la même façon : d’une feuille blanche/ POC (preuve de concept), ou d’un produit existant que l’on souhaite faire évoluer. Ensuite, c’est un ensemble de synergies qui se mettent en place, de la conception du produit (électronique, mécanique et logicielle) à la production grande série chez un industriel. La clé du succès industriel se trouve alors dans une équation inévitable : coût, qualité, délai. Le coût ou comment produire à un coût cible en intégrant des contraintes industrielles parfois fortes (écoconception, made in France…) ? La qualité ou comment trouver l’équilibre entre un coût acceptable et une qualité cible en ayant un produit fiable ? Le délai ou comment réduire le time to market pour diminuer le coût de conception et les risques de concurrence ? Cette équation cristallise en partie les problèmes d’industrialisation : comment s’assurer que les porteurs de projets rencontrent les bonnes personnes au bon moment, disposent d’un ensemble d’expertises nécessaires et des moyens matériels pour mener à bien leur projet dans un temps donné ?

 

La micro-usine urbaine semble être une réponse adaptée à cette problématique. À la croisée du lab d’innovation, du bureau de conception et d’une ligne d’assemblage, la micro- usine est entendue ici comme un espace compris entre 700 et 1 200 m2, implantée dans les villes. Il ne s’agit pas de produire en tant que tel (pas de moules d’injection, ni de machines d’usinage, par exemple), mais bel et bien de travailler sur la conception d’un produit, son test, son assemblage, du prototype à la présérie ; et de maîtriser le passage de la R&D à un produit productible. En amont de l’usine finale, les micro-usines se veulent proches de leurs clients, et fonctionnent en harmonie avec leurs écosystèmes locaux. Distribuées sur le territoire, les ingénieurs y conçoivent les pièces et les cartes électroniques sur ordinateur, qu’ils commandent ensuite à leurs partenaires industriels locaux. Puis ils utilisent la micro-usine pour assembler, débuguer l’assemblage (appréhender les volumes réels et se rendre compte des erreurs), produire les gammes d’assemblage (vulgairement un plan de montage Ikea), tester les configurations de lignes de production à échelle réduite (comme une maquette d’architecte) jusqu’à la constitution de la touche finale : le dossier d’industrialisation complet remis à l’industriel final et conçu pour limiter les risques.

 

Parmi ses avantages :

La proximité qui permet aux clients de participer activement à la conception de leur produit.

L’agilité qui permet des itérations rapides, réduisant alors le time to market et ainsi le coût de conception et les risques de concurrence.

La flexibilité, permettant de tester toutes sortes de configurations de conception et d’assemblage, optimisant la production à venir.

La fiabilité : les produits sont optimisés et sécurisés pour la production.

 

Ces micro-usines urbaines sont un catalyseur d’innovation et un accélérateur de production sur le territoire. Elles permettent aux porteurs de projets de développer leurs produits plus localement, plus rapidement, et aux industriels de produire mieux. Elles participent, à leur échelle, à l’effort de relocalisation de la production, et permettent, dans le même temps, la valorisation des savoir-faire et de la capacité d’innovation, et la transmission des compétences. Elles représentent donc un modèle hybride, entre l’atelier et l’usine, qui saura trouver sa place comme facilitateur dans le paysage industriel et innovant français.

 

Cet article a été écrit par : NATHALIE CHEVALLIER, ASSOCIÉE ET MANAGING PARTNER KICKMAKER

 

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