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Jeux Olympiques 2024 : Paris Seule En Lice, Mais À Quel Prix ?

[Mise à jour du 1er août] Lundi 31 juillet, Los Angeles a déposé sa candidature pour l’organisation des jeux de 2028. Paris est désormais seule en lice pour les Jeux Olympiques de 2024. Il faudra encore attendre le 13 septembre prochain et la 131ème session du CIO à Lima, au Pérou, pour la signature tripartite entre le CIO, Los Angeles et Paris qui validera cette double attribution. 

[12 juillet] Alors que Los Angeles et Paris ferraillent dur pour l’obtention des Jeux Olympiques 2024 – avec ce matin, un grand oral des deux villes hôtes devant le CIO –, le vote, à l’unanimité, pour l’attribution simultanée des deux prochaines éditions, 2024 et 2028, a permis à chacune des deux villes d’y trouver son compte… et offrir un moment de répit au Comité olympique alors que les candidatures se font de plus en plus rares. En cause : des frais organisationnels exorbitants.

Un dispositif gagnant-gagnant. Si Paris – avec en VRP de luxe, le président de la République Emmanuel Macron – et Los Angeles ont passé ce matin avec brio leur grand oral devant les membres du CIO, l’essentiel était ailleurs et la véritable question de la journée – même si le suspens n’est pas vraiment de mise – concernait l’officialisation de l’attribution simultanée, finalement votée ce mardi soir. Ainsi, le CIO choisit… de ne pas choisir et offre, via ce modus operandi, « une seconde chance » à l’une des deux candidatures non retenue pour 2024 d’organiser ce grand raout quatre ans plus tard. Si officiellement la qualité des dossiers des deux prétendants a permis d’aboutir à ce consensus, la raréfaction des candidatures pourrait également expliquer cette volonté du CIO de mettre en branle cette attribution double. Même si Paris ne cache pas sa préférence pour 2024. « Notre équipe est ici pour organiser les Jeux de 2024, nous sommes venus ici avec cet objectif unique », a souligné Tony Estanguet, co-président du comité de candidature de Paris. Et d’ajouter « Nous avons confiance, nous pensons avoir convaincu le CIO que Paris est le meilleur choix pour 2024 ».

 Il n’empêche. Si Paris était défaite pour l’édition tant convoitée, la Ville Lumière pourrait se consoler lors de la session suivante. Une façon de récompenser les « bonnes volontés » car, dans le cas contraire, et une défaite de Paris, il semblait peu probable que la capitale française – après trois candidatures infructueuses – se porte à nouveau candidate à l’avenir. D’où la détermination de l’état-major français et la présence d’Emmanuel Macron ce matin à Lausanne. Une implication qui rappelle celle du premier ministre britannique, Tony Blair, en 2005 lors de l’attribution des JO 2012 à Londres. Se mettre à dos Paris – ou Los Angeles – pour les éditions suivantes ne serait pas le meilleur signal envoyé par le CIO pour l’avenir. Surtout que les candidatures ne sont pas légion. Doux euphémisme.

Seulement 5 villes initialement candidates pour 2024

Hambourg (après référendum), Rome et Budapest (qui a abandonné la course après une pétition ayant recueilli 200 000 signatures), initialement sur la ligne de départ pour l’édition 2024 (la règle de la double attribution n’étant pas effective le 15 septembre 2015, date limite du dépôt des dossiers), ont rapidement renoncé à poursuivre leur rêve de grandeur. Avec cinq villes au total pour 2024, il s’agit du plus faible chiffre de villes candidates depuis le début des Jeux Olympiques de l’ère moderne. En cause : la défiance, de plus en plus croissante, de l’opinion publique envers les coûts engendrés par un tel événement, aussi emblématique soit-il. Ainsi, le budget alloué aux olympiades de 2020 à Tokyo a littéralement crevé le plafond. Initialement de 2,3 milliards d’euros, les coûts sont désormais hors de contrôle et sont en passe d’atteindre les 13,8 milliards soit plus de six fois l’enveloppe initiale.

Seules les grandes mégalopoles, à l’instar de Tokyo, semblent désormais en mesure d’assurer de telles dépenses. C’est en ce sens que le Comité International Olympique (CIO) a opté pour Pékin pour l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver 2022, après les défections initiales de Stockholm, Cracovie et Lviv. La ville chinoise devient ainsi la première à avoir organisé à la fois des olympiades en été et en hiver. Mais comme sa grande sœur estivale, les JO d’hiver ont un coût, et le dernier hôte, la Russe Sotchi en 2014, peut en témoigner : avec 36 milliards d’euros, il s’agit ni plus ni moins des Jeux Olympiques les plus chers de l’Histoire, dépassant allègrement Pékin et ses 26 milliards en 2008. Alors que Vancouver n’avait déboursé que 1,4 milliard d’euros pour accueillir les jeux d’hiver en 2010.

Paris a déjà ses infrastructures        

Mais la station balnéaire de la Mer Noire, chère à Vladimir Poutine, ne disposait d’aucun – ou quasi – équipement susceptible d’accueillir un tel événement planétaire. D’où des travaux d’infrastructures colossaux. Un problème que Paris devrait contourner sans dommages… ni dépassement de budget. Le coût de l’organisation des JO à Paris a été évalué à quelque six milliards d’euros (trois milliards pour l’organisation, 3,2 milliards pour les infrastructures) et près de 40 sites ont été sélectionnés. La capitale française pourra s’appuyer sur des infrastructures rénovées à l’occasion de l’Euro de football, organisé en France du 10 juin au 10 juillet 2016. C’est d’ailleurs « le point fort » de la candidature française comme le souligne le Président de la République en personne.

En effet, le chef de l’Etat, qui veut marcher sur les pas de Tony Blair, comme évoqué plus haut, qui par son implication en 2005 aurait selon la légende – ou pas – renversé le cours des choses et permis l’attribution des JO 2012 à Londres au détriment de Paris, estime que la force de la capitale française est de « s’appuyer » sur ce qui existe déjà. « Ce projet, ce qui fait sa force, c’est qu’il s’appuie sur ce qui existe. 95% des structures sont des structures existantes temporaires (…) donc le coût budgétaire est extrêmement limité ». Et d’ajouter. « Les Jeux sont également « très bons pour l’attractivité du pays, touristique et économique ». Dans sept ans ou dans onze, une chose est désormais certaine, Paris aura bien le droit à ses Jeux.  

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