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Intégrer les CIO et CTO au sein des cercles de décision : une nécessité pour toutes les entreprises

Les métiers ne peuvent plus évoluer si le numérique ne suit pas. Devenu la clé de voûte de toutes les activités de l’entreprise, le numérique doit être pris en compte dès l’élaboration de la stratégie de l’entreprise. A ce titre, les CIO et CTO doivent intégrer le comité exécutif aux côtés des autres directions métiers (Marketing, Commercial, RH, Financière, Logistique, etc.).

« Trouvez le technologue le plus intelligent de l’entreprise et faites-en un PDG ! » Pour Marc Andreessen, inventeur de Netscape aujourd’hui à la tête du puissant fonds Andreessen Horowitz, le problème et sa solution sont limpides : les entreprises sont perdues dans le numérique, il faut donc un technologue à leur tête. Simpliste ? Oui, mais pas totalement faux non plus.

 

Télétravail, enseignement à distance, e-commerce, la pandémie a mis le numérique au cœur de l’activité économique et sociale de toutes les entreprises. En quelques jours, les CIO et CTO sont passés de l’ombre à la lumière, du statut de support des métiers à celui de clé de voûte du business de l’entreprise. Là où les directions générales ne s’intéressaient guère à l’aspect technologique, elles ont pris soudain conscience de l’importance de se reposer sur des infrastructures informatiques performantes, agiles, évolutives, pour poursuivre leurs activités et soutenir leurs organisations.

 

La connexion entre l’IT et le business est devenue évidente

 

Le passage au numérique a accentué la concurrence en matière d’innovation. L’économie de mouvement découlant de cette numérisation fait peser de lourdes contraintes sur les entreprises qui n’ont pas encore effectué ce tournant. Elles perdent en attractivité du point de vue du business et du recrutement, mais aussi du point de vue des concurrents qui, eux, gagnent en vitesse. Toutes les activités des directions métiers reposent sur une informatique robuste, performante, évolutive et innovante. L’informatique est devenue si vitale aux métiers qu’ils ne peuvent plus envisager l’exécution de leurs activités sans intégrer ce paramètre. Une situation qui offre désormais aux CIO et CTO toute la légitimité de rejoindre les Directions Finances, RH, Clients, Marketing ou Logistique au sein du comité exécutif (Comex). CIO et CTO ne deviendront peut-être pas CEO, mais ils doivent impérativement intégrer le Comex afin d’expliquer les enjeux du numérique, de démontrer le rôle et les capacités des nouvelles technologies. 

La transformation des entreprises va bien au-delà de la technologie

En impactant les produits et les processus de l’entreprise, mais aussi les rôles et les compétences des collaborateurs et parfois le business model, la numérisation est bien plus qu’une transformation technologique. Si nous prenons le cas d’une enseigne commerciale décidée à devenir une plateforme, cette évolution n’est pas qu’un simple enrichissement technologique. C’est une nouvelle activité avec ses propres règles de production, de communication et de commercialisation. 

De la transformation au mouvement continu

Parler de transformation numérique implique de passer d’un état à un autre. Or, notre économie va très vite, les cycles se succèdent et nous ne sommes pas à l’abri de voir émerger de nouveaux paradigmes dès lors que nous penserons avoir achevé notre transformation. Ce qui importe aujourd’hui est plutôt de donner à l’entreprise la possibilité d’être en perpétuel mouvement, en concevant des infrastructures sécurisés, frugales, robustes et agiles, en adaptant les processus et les organisations, et en formant les collaborateurs, de façon continue. Il faut développer une culture de liberté et de responsabilité, amenant à plus de prises d’initiative. CIO et CTO doivent porter ce discours au Comex et même, pourquoi pas, co-présider les entreprises. Il faut créer une entreprise compatible avec le futur.

Tribune rédigée par Didier Girard, co-CEO du Groupe SFEIR

 

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