Comment vous y prenez-vous pour choisir les big boss participants ?
“Un décideur qui n’a signé aucun contrat à l’issue de l’édition précédente ne sera pas prioritaire pour celle d’après”
En étant sélectif ! On a cette année reçu près de 800 candidatures pour 250 participants. La sélection se fait au regard de quatre critères : la taille du budget digital, qui doit être supérieur à 1 million d’euros, le niveau d’autorité, qui doit être a minima celui d’un manager, les besoins, qui doivent être liés à l’offre de nos prestataires, et la taille de société, qui doit être reconnue sur son marché. On fait, bien sûr, des exceptions, mais c’est un moyen de nous assurer d’avoir un casting de qualité avec, c’est le plus important, des profils susceptibles de faire affaire avec nos prestataires. D’ailleurs, nous regardons avec attention le comportement des décideurs avant d’accepter ou non de les faire revenir l’édition d’après. Un décideur qui n’a signé aucun contrat à l’issue de l’édition précédente ne sera pas prioritaire pour celle d’après.
Qu’avez-vous appris du confinement, qui vous a contraint à revoir complètement la manière avec laquelle vous faisiez de l’événementiel BtoB ?
Que le digital et le présentiel sont extrêmement complémentaire et qu’il n’est, à ce titre, plus possible d’envisager l’un sans l’autre. Le digital, c’est du ROI. Ça permet aux gens de se retrouver sans trop de contraintes et sans perdre de temps dans les déplacements. C’est idéal pour le volet business, qu’il s’agisse du dating entre décideurs et prestataires ou des conférences. Et c’est pratique pour ceux qui n’ont pas le temps ou l’envie. C’est aussi beaucoup plus rentable pour nous qu’un événement physique. D’ailleurs quand il a vu les chiffres, mon investisseur m’a dit d’arrêter le physique ! Mais ce serait une erreur car le présentiel, ça permet de crédibiliser une relation. Et c’est du ROE, un retour sur l’émotion que le digital ne peut pas apporter. On le voit bien avec cette nouvelle Summer Edition, les gens sont heureux de renouer avec le présentiel pour aller plus loin dans l’informel. Parce qu’un réseau, ça se construit aussi par la rencontre physique.
Comment faites-vous évoluer votre offre ?
On va garder la dimension présentielle pour nos principaux événements, qui rassemblent entre 50 et 500 personnes. En revanche, on planche sur un format 100% digital, baptisé BigBoss 365, pour permettre à notre communauté de créer des interactions en ligne à la demande. Prenons un décideur qui, au sortir d’une réunion, réalise qu’il a une problématique data. Il pourra se rendre sur la plateforme pour échanger avec ses pairs sur le sujet, voir ce qui a déjà été fait et, bien évidemment, être mis en relation avec notre réseau de partenaire. L’outil sera live en 2022 et nous permettra de brasser une audience élargie, en allant, côté décideur, toucher des fonctions plus spécialistes de l’entreprise. Un chef de projet SEA qui a un besoin bien spécifique plutôt qu’un directeur marketing. Un responsable formation plutôt qu’un responsable des ressources humaines. Ou même un top dirigeant qui n’a pas envie de se déplacer le temps d’une journée ou d’un week-end sur un événement BtoB.
Quel est le modèle économique ?
C’est gratuit pour les décideurs, car c’est facturé au prestataire à qui, comme nous le faisons pour les événements physiques, nous allons garantir un nombre de rendez-vous visio dans l’année. Sans doute qu’au début, nous n’allons pas aller trop loin dans nos engagements, mais ce sera le même principe car nos données nous permettent d’identifier les thématiques du moment et les fonctions qui sont demandeuses. On réfléchit aussi au prix par rendez-vous, qui pourrait être plus élevé que pour nos événements physiques. Car lors de ces derniers, chaque décideur doit caler une quinzaine de rendez-vous par édition, même s’il n’a pas 15 projets concrets. Les chances de signer sont donc plus faibles pour le prestataire. Alors que sur le digital, on sera sur une problématique bien spécifique, avec un intérêt très fort de la part du décideur et une probabilité de faire affaire qui l’est aussi.