logo_blanc
Rechercher

Entretien Avec Reiner Hoeps, Président de Mercedes France

Photo by Chesnot/Getty Images

Forbes : Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?

Reiner Hoeps : Bonjour, je suis Reiner Hoeps. J’ai 52 ans, je suis marié et j’ai 2 fils. Je suis Allemand et depuis le 1er octobre 2017, je suis président de Mercedes-Benz France. J’ai travaillé pendant 30 ans chez Mercedes et exercé différentes fonctions.

Forbes : Vous avez fait toute votre carrière chez Mercedes ?

R.H : Tout à fait, cette entreprise m’a permis de travailler dans beaucoup de pays et continents différents. Oui, j’y ai fait toute ma carrière.

Forbes : Vous présidez Mercedes France depuis presque un an. Deux jours avant l’ouverture du mondial de l’automobile, qu’avez-vous de plus magique à présenter ?

R.H : Cette année, nous sommes assez fiers de pouvoir présenter beaucoup de nouveautés ici à Paris. Tout d’abord, c’est la première fois que nous montrons le tout nouvel EQC dans un salon. C’est notre première Mercedes 100% électrique. Il y a quelques semaines, nous avons fait la présentation mondiale à Stockholm. C’est la première fois que nous présentons cette voiture à un si grand public. Il y a deux ans, nous présentions ici notre stratégie en ce qui concerne les voitures électriques avec la nouvelle marque EQ. Deux ans après, en 2018, nous présentons déjà la voiture. Nous avons également d’autres voitures, dont toutes les Classes B qui seront en vente à partir de l’année prochaine. Nous présentons le nouveau GLE, un SUV produit aux États-Unis. Ensuite, nous avons plusieurs versions, comme la Classe A berline et la Classe A 35 AMG, qui possède seulement 300 chevaux (rires). Nous avons beaucoup de nouveautés, nous avons la GT 43, un Coupé 4 portes. Nous l’avions déjà présenté dans sa version 63 et 63 S. Elle est aujourd’hui présentée dans sa version 43.

Reiner Hoeps, Président de Mercedes-Benz France Crédits : Mercedes-Benz France

 

Forbes : Vous pouvez m’en dire plus sur l’EQC ?

R.H : C’est un SUV 100% électrique. Le plus important pour ce type de voiture est l’autonomie ; celle-ci dispose d’une autonomie entre 400 et 450 km. Je pense que c’est un chiffre adéquat pour une voiture de cette gamme. Nous avons choisi un SUV « midsize » car c’est vraiment la tendance. C’est le segment qui croît le plus dans beaucoup de pays européens. C’est une voiture très polyvalente. Elle s’adresse aux familles mais aussi aux personnes dans le business qui veulent beaucoup d’espace. C’est pour cela que nous lançons nos voitures électriques dans ce segment.

Forbes : Vous parliez de 400 à 450 km d’autonomie, à quelle vitesse en moyenne ?

R.H : Une vitesse normale, c’est-à-dire en respectant les limitations. Nous n’avons pas encore toutes les données, il faut l’essayer.

 

Crédits : Mercedes-Benz France

 

Forbes : Quand sera-t-elle commercialisée et à quel tarif ?

R.H : Au début de l’année prochaine. Nous n’annonçons pas encore le tarif. Ce segment de voiture est une déclinaison de notre SUV GLC, imaginez-vous plus ou moins le prix d’un GLC avec une belle motorisation.

Forbes : Continuez-vous sur la voie des hybrides rechargeables ?

R.H : Bien sûr, la stratégie chez Mercedes, c’est d’offrir à chaque client un choix idéal en fonction de ses besoins. C’est pour cela que Mercedes développe des voitures qui utilisent toutes les énergies différentes, essence, hybride, électrique… Nous prévoyons de déployer plusieurs hybrides dans les prochaines années et dans presque toutes les gammes que nous offrons. L’autonomie sera plus importante. Le nouveau GLE sera en vente en hybride également, il aura une autonomie jusqu’à 100 km.

Forbes  : Quel est votre stratégie concernant le diesel ?

 R.H : Mercedes investit dans différentes technologies, personne ne sait aujourd’hui comment sera le monde dans 50 ans. Nous avons toujours voulu offrir la meilleure solution, pour tout le monde. Nous investissons donc dans toutes les énergies, dont le diesel. De manière factuelle, c’est une technologie absolument propre. Depuis quelques temps, beaucoup d’experts et de scientifiques nous certifient que les nouveaux moteurs sont absolument en dessous des taux d’émission de particules fines autorisés. En termes de CO2, la motorisation diesel est mieux que l’essence dans tous les cas. Nous croyons en l’avenir du diesel. Nous avons donc investi 3 milliards d’euros dans le développement de la nouvelle génération de moteurs diesel.

Forbes  : Vos confrères ont annoncé qu’ils arrêtaient le diesel, qu’en pensez-vous ?

R.H : Je pense que chacun a le droit de choisir son chemin. Nous pensons qu’on ne devrait pas prescrire aux clients comment consommer. Personnellement, je pense que la politique devrait donner des limites et définir un cadre juridique. Aujourd’hui chez Mercedes, nous recherchons les meilleures solutions techniques et nous sommes convaincus qu’avec le diesel, on peut parfaitement remplir ces objectifs et ces règles.

Forbes  : Anne Hidalgo prévoit d’interdire les véhicules diesel dans la capitale, qu’en pensez-vous ?

R.H : Il y deux niveaux de discussion lorsqu’on parle du diesel. D’un côté, il y a la réalité technique. Aujourd’hui, nous sommes convaincus que les moteurs diesel sont propres. On peut le vérifier et le tester. Bien sûr, d’un autre côté, il faut reconnaître qu’il y a des problèmes. C’est notre devoir de mieux expliquer la réalité technique. Mais nous n’offrons pas seulement des voitures diesel, on offre également des essences, des hybrides et des électriques. La meilleure solution technique dans chaque cas dépend vraiment des besoins de chacun. Si un client souhaite circuler en ville, sur de courtes distances, la tendance ne sera pas la même que pour un client qui doit faire 300 km par jour. Tout dépend des besoins et des préférences des clients.

Forbes  : Concernant les besoins du client, comment vous positionnez-vous sur le car-sharing ?

R.H : Nous sommes absolument favorables. Aujourd’hui, notre Président, Dieter Zetsche, a annoncé l’introduction du car-sharing d’ici la fin de l’année avec «car2go», pour des Smart électriques à Paris. Nous aurons quelques 400 Smart électriques dans la ville à la fin de l’année. Nous avons déjà lancé ce projet avec des Smart thermiques dans 25, 30 villes en Europe et en Amérique du Nord. Dans trois de ces villes, nous avons déjà des voitures 100 % électriques. Paris sera la quatrième ville avec une flotte 100 % électrique.

Forbes : Où seront rechargées ces voitures ?

R.H : Je ne peux pas encore entrer dans les détails. Nous travaillons avec ce système dans d’autres villes, comme Madrid par exemple. Le système de rechargement des voitures y est assez innovant. Les utilisateurs ne se préoccupent pas de la recharge. Notre système contrôle l’état de chargement des batteries. Si une voiture possède moins de X % de charge, nous la cherchons pour la recharger. Nous commençons donc avec 400 voitures d’ici la fin de l’année, et nous prévoyons d’étendre le nombre de voitures à 1000 d’ici 2019.

Forbes  : Seront-elles donc également en « flee-floating » ? Et comment s’effectuera le paiement ?

R.H : Exactement, elles seront disponibles dans un périmètre défini. Je ne peux pas encore faire de commentaires sur le paiement. Mais en principe, étant donné qu’il s’agit de voitures électriques et qu’elles ont beaucoup d’avantages, les utilisateurs ne paieront que le prix de «car2go» et pas le stationnement. La tarification se fait à la minute mais je ne connais pas encore le tarif exact. Il sera communiqué dans les semaines à venir.

Forbes  : Quand sera installée la première voiture ?

R.H : La première est sur le stand Smart. Pour le grand public, la première utilisation se fera à la fin de l’année. Pour nous, tout ceci prouve qu’en France, le marché est très important. C’est le troisième pays d’Europe dans lequel Mercedes réalise le plus de ventes, derrière l’Allemagne et l’Angleterre. L’année dernière, nous avons vendu quelques 68 000 voitures en France. Mais ce n’est que le début. Il y a à peu près trois mois, nous avions annoncé l’investissement de 500 millions d’euros dans notre usine de Smart à Hambach en Lorraine pour y produire une Mercedes 100 % électrique. C’est donc en France que la première Mercedes 100 % électrique sera produite. Nous avons aujourd’hui annoncé l’introduction de «car2go» à Paris, qui est la ville d’Europe la plus importante pour notre projet. Ces exemples montrent notre engagement avec le marché français.

Forbes  : Pourriez-vous définir Mercedes en trois mots ?

 

Crédits : Mercedes-Benz France

R.H : Innovation, électrification, et proximité avec nos clients. Électrification en guise d’exemple pour ce qui est à venir, pas seulement les voitures 100 % électriques mais aussi toute la gamme de voitures hybrides. Je rajouterais sympathie (rires). J’aimerais également vous remercier pour l’intérêt que vous portez à notre marque.

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC