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Elon Musk, America Great Again, Green Day et nouvel an

Green DayBillie Joe Armstrong, leader du groupe Green Day. | Source : Getty Images

L’une des chansons les plus populaires du Green Day a fait l’objet d’un changement de paroles controversé lors de la prestation télévisée du groupe à l’occasion du Nouvel An dimanche soir. Le chanteur Billie Joe Armstrong s’en est pris à l’ancien président Donald Trump et à ses partisans, suscitant rapidement une réaction sur les réseaux sociaux qui a attiré l’attention d’Elon Musk.

Article de Mary Whitfill Roeloffs pour Forbes US – traduit par Flora Lucas

 

Elon Musk a accusé le groupe Green Day d’être passé « de la rage contre la machine à la rage sans filtre pour la machine » après que le leader du groupe, Billie Joe Amstrong a changé une phrase de la chanson « American Idiot ». Au lieu de chanter « I’m not part of a redneck agenda » (littéralement, « Je ne fais pas partie d’un programme redneck »), terme « redneck » étant utilisé pour désigner une personne blanche considérée comme pauvre et sans éducation, en particulier une personne vivant à la campagne dans le sud des États-Unis et pétrie de préjugés, le leader de Green Day a modifié les paroles : « I’m not a part of the MAGA agenda » (littéralement, « Je ne fais pas partie du programme MAGA »). Ce changement a suscité la fureur sur les réseaux des partisans de l’ancien président américain Donald Trump, qui a inventé l’expression « Make America Great Again » (MAGA) lors de sa campagne présidentielle de 2016.

Green Day se produisait à Los Angeles, lors d’un concert diffusé sur ABC dans le cadre de l’émission Dick Clark’s New Year’s Rockin’ Eve. Il s’agit de la dernière manifestation en date du groupe contre le parti républicain. Le titre « American Idiot » visait à critiquer la « confusion » du monde lors du gouvernement George W. Bush en 2004.

 

L’ère de la paranoïa 

Green Day était donc tout naturellement en top tweet sur X lundi matin. Certains utilisateurs ont accusé le groupe de « se vendre » pour se « conformer à la DNC » et Citizen Free Press, un site d’information de droite, estime que Billie Joe Armstrong n’est pas « un punk, mais un simple instrument fatigué et apathique pour du grand agenda politique ». Cependant, cette manifestation politique est loin d’être une première pour le groupe. Green Day a profité d’une prestation aux American Music Awards, qui s’est déroulée quelques jours après la victoire de Donald Trump à l’élection de 2016, pour scander « No Trump ! No KKK ! No fascist USA ! » (littéralement, « Non à Trump ! Non au KKK ! Non à l’Amérique fasciste ! ») sur scène. En 2020, Billie Joe Armstrong a accusé Donald Trump de « tenir la moitié du pays en otage » et en août de la même année, le groupe a sorti une édition limitée de produits dérivés comprenant la photo d’identité judiciaire de l’ancien président et le qualifiant de « Nimrod ultime », un rappel de la pochette de l’album Nimrod du groupe en 1997.

Le groupe Green Day s’est d’abord fait connaître dans les années 1990 avec des albums comme Dookie, Insomniac et Nimrod avant de conquérir un public plus jeune avec les albums American Idiot (une critique de « l’ère de la paranoïa » créée par les médias américains, qui ont inspiré Billie Joe Armstrong avec la couverture médiatique à sens unique de l’invasion de l’Irak) et 21st Century Breakdown, tous deux sortis au début des années 2000. Une adaptation théâtrale d’American Idiot a été présentée à Broadway en 2010 et a été nommée pour trois Tony Awards. Le groupe a été intronisé au Rock and Roll Hall of Fame en 2015 et a obtenu 20 nominations aux Grammy Awards au cours des dernières décennies. American Idiot a valu au groupe le Grammy du meilleur album rock. Green Day a sorti un album en 2020 intitulé Father Of All Motherf**kers et a déclaré à Steve Baltin, collaborateur de Forbes, que si l’album n’est pas ouvertement politique, il évoque l’opinion selon laquelle « Trump essaie délibérément de diviser le pays ». Au total, l’album American Idiot a atteint les 12 millions de ventes dans le monde.

« Je déteste tellement Donald Trump », a déclaré Billie Joe Armstrong à la foule lors d’une performance aux Cannes Lions en 2018. « J’avais l’habitude de crier que je détestais George Bush. Mais [Donald Trump] est un légèrement différent. Il est mauvais, c’est comme de l’acide qui tourne mal ».

Elon Musk, qui a fondé les sociétés Tesla et SpaceX, est l’homme le plus riche au monde avec une fortune nette estimée à 251,3 milliards de dollars (en date du 1er janvier 2024). Il est également propriétaire de la plateforme X, anciennement connue sous le nom de Twitter, qu’il a acheté pour 44 millions de dollars en avril 2022.

Dans le milieu artistique américain, les membres de Green Day ne sont pas les seuls à modifier les paroles de leurs chansons pour refléter la société actuelle. Taylor Swift a fait la une des journaux cet été après avoir modifié les paroles de sa chanson « Better Than Revenge », qui avaient été critiquées pour sa misogynie et son caractère « honteux » (elle a également modifié une phrase de sa chanson « Picture to Burn » de 2008, qui avait été qualifiée d’homophobe). En 2022, Elvis Costello a déclaré qu’il n’interpréterait plus jamais la chanson « Oliver’s Army », un hymne politique inspiré par le conflit en Irlande du Nord, qui contient la phrase suivante : « Only takes one itchy trigger; One more widow, one less white nigger » (littéralement, « Il suffit d’une gâchette qui démange ; Une veuve de plus, un nègre blanc de moins »). Lil Wayne a promis à la famille d’Emmett Till d’abandonner la phrase controversée « Beat the pussy up like Emmett Till » (littéralement, « Lyncher la chatte comme Emmett Till ») dans le remix de « Karate Chop » de Future, et les Black-Eyed Peas ont changé le single populaire « Let’s Get Retarted » en « Let’s Get It Started » en 2004.

 

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