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Données de santé : une révolution nécessaire

Face à l’urgence sanitaire, les données apparaissent comme une source d’espoir. Un espoir cependant contrarié par la faible valorisation de ces informations cruciales pour la recherche et le fonctionnement des services médicaux. Une entreprise française a décidé de prendre le problème à bras le corps et porte un projet ambitieux pour y remédier.


 

A l’heure où le big data prend ses quartiers dans des pans entiers de l’économie, le monde de la santé reste, pour sa part, un géant endormi. En 2020, le secteur a produit plus de 2500 milliards de gigaoctets de donnée. Pas moins que la capacité de stockage de 100 millions d’ordinateurs dernier cri. Une quantité pharaonique et inédite en grande partie due à l’émergence du Coronavirus et la mobilisation des personnels médicaux dans la recherche d’une solution viable pour affronter la crise. Établissements, praticiens, services internes, intermédiaires… Chacun des acteurs du secteur amasse des informations, mais les traite unilatéralement. Il en résulte une disparité des livrables. Morcelé, dispersé, mal formaté, ce flux d’information est difficilement exploitable à l’échelle d’une étude mondialisée et d’une action d’envergure. Au quotidien, c’est une efficacité moindre qui attend les praticiens. Elle s’exprime dans le traitement des dossiers et des prescriptions, dans la facturation et la gestion comptable ainsi que, bien évidemment, la relation avec les patients qui se trouve encombrés par des gestes et des procédures devenues envahissantes. Pour les patients eux-mêmes, cette sous-exploitation des données entraîne également des procédures rébarbatives, des dossiers qu’il faut remplir en double ou triple exemplaire, des approches différentes et, parfois, des incompréhensions entre différents acteurs du monde médical.

 

La blockchain au secours de la santé

Sur le papier, l’affaire paraît compliquée. Comment unifier les codes et les usages en termes de data médicales ? Comment s’affranchir des distances et des contraintes techniques pour donner un plein accès aux différentes parties prenantes ? Depuis cinq ans, Galeon tente de trouver la solution de cette équation si complexe. Pour ce faire, cette entreprise française fondée en 2016 par une poignée de spécialistes mise sur la blockchain et l’émergence d’un outil spécialement dévolu à l’enrichissement et la valorisation des données. Un outil qui, comme l’assurent ses créateurs, dresse des passerelles entre les établissements, les professionnels et les patients. Médecin anesthésiste-réanimateur et président de la structure, Loïc Brotons pointe le constat que « les professionnels souffrent d’un enclavement technologique et d’un matériel inadapté aux impératifs de la médecine actuelle ». En filigrane, le fondateur de Galeon décrit la nécessité d’une nouvelle approche. Une approche plus transversale et, surtout, décentralisée qui changerait radicalement la donne. « Très concrètement, cela permettrait à tous les acteurs de coconstruire une base de données élargie et valorisée qui profiterait à l’ensemble du secteur », assure-t-il.

 

Un outil flexible pour les praticiens

Lancé en 2016, Galeon offre aujourd’hui des outils aux professionnels de la santé ainsi qu’aux établissements publics. Trois structures de grande envergure ont déjà lié des partenariats avec la start-up. Outre le CHU de Caen, l’hôpital du Nord Essonne et les services de l’Hôpital Pierre Rouquès les Bleuets à Paris se sont lancés. Médecin anesthésiste, le docteur Ghossen Hamdi s’appuie sur la plateforme de Galeon au quotidien. À ses yeux, l’outil est avant tout un bienfait pour la qualité du service rendu au patient. « Je n’ai plus à chercher dans de nombreux dossiers pour trouver une information. En premier lieu, cela permet d’augmenter le temps de contact avec les gens que l’on reçoit. On peut les écouter un peu plus et discuter avec eux. », assure-t-il. S’il confie volontiers ses premières appréhensions et la peur de voir débarquer une usine à gaz des plus compliquée, le praticien a finalement pris en main un outil qu’il juge « simplissime ». Sage-femme hospitalière, Justine Paineau Rimaud s’est, elle aussi, procuré Galeon. Elle évoque le cas de ces patientes qui se présentent parfois avec de nombreuses pathologies et que les options de la plateforme aident à gérer. « Pour moi, cela garantit une meilleure prise en charge des patientes, un suivi des dossiers plus rigoureux », conclut-elle.

 

Vers une donnée structurée

Face au risque sanitaire, l’un des enjeux centraux réside dans la valorisation de données désormais structurées. En lieu et place des amoncellements hétéroclites d’informations aux nomenclatures approximatives, il convient désormais d’unifier les dénominations et les définitions mêmes de chaque cas. Pour cela, l’intelligence artificielle doit jouer un rôle central. « La donnée structurée, c’est le véritable carburant de l’intelligence artificielle », insiste Loïc Brotons. Il en va de la puissance de calcul et de mise en corrélation des informations globales. Les outils développés par Galeon permettent, selon ses fondateurs, de générer une grande quantité de données structurées qui, une fois partagées dans le réseau, permettront de produire des études de cas, des analyses, des recoupements et des statistiques essentielles dans une approche scientifique dédiée, par exemple, à la lutte contre le coronavirus.

 

L’engagement d’une communauté

Au-delà des luttes immédiates contre la pandémie actuelle, la blockchain sur laquelle s’appuie Galeon permet d’autres évolutions. Un DAO est adossé au projet central et permet de construire une communauté engagée. Une communauté qui détient des tokens estampillés $Galeon et qui, de fait, peut faire entendre sa voix et ses convictions en contribuant au financement de projets de recherche.  « L’idée est d’offrir aux détenteurs du token $Galeon la possibilité de voter pour le financement de projets à but non lucratif », insistent les fondateurs du concept. Ils précisent également que des ICO spécifiques seront, à leur tour, présentés sur la plateforme centrale de Galeon et pourront donc se nourrir de l’engagement des membres de la communauté.

 

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