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Dakota du Nord : l’insoupçonné.

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État du Midwest américain, voisin du Montana, du Dakota du Sud  et du Minnesota, le Dakota du Nord demeure encore confidentiel auprès des voyageurs français. Le benjamin des grandes plaines du Wild West possède pourtant des atouts incontestables et quelques noms évocateurs résonnent dans l’imaginaire collectif : Fargo, Theodore Roosevelt National Park, les Badlands, Lewis & Clark… Ses panoramas, ponctués de rivières, canyons et étendues sauvages, subjuguent le visiteur.  Sa faune, dont le bison est roi, évolue en liberté sur le territoire. De son charme singulier émane une authenticité qui colle à la peau des habitants : Stetson vissé sur la tête, rire jovial et sourire sincère, l’accueil sera toujours chaleureux, il en va de l’honneur de la population. Au-delà de l’expérience de voyage typiquement western, l’histoire de l’État est profondément liée aux brassages de cultures, notamment français et scandinaves, mais surtout à celle des Nations Amérindiennes, encore très présentes aujourd’hui. Dakota signifie d’ailleurs « Ami » en langue Sioux. Un simple mot, fort et fraternel, venant du cœur et résumant parfaitement l’état d’esprit qui règne ici… À tous, nous souhaitons la bienvenue dans le Dakota du Nord.

Originellement peuplé en majorité par les Nations Amérindiennes Mandan et Hidatsas vivant de chasse, pêche et commerce d’échanges, le Dakota du Nord, qui faisait alors partie du territoire de la grande Louisiane française, était à la fois connu pour sa beauté sauvage et l’aridité de ses plaines. Ce n’est qu’au début des années 1700 que le premier trappeur canadien français Pierre Gaultier de La Vérendrye vint y faire commerce de fourrures avec les amérindiens. Au tout début du 19ème siècle, le Dakota du Nord fit partie de la vente de la Louisiane par Napoléon aux États-Unis. En 1804, Lewis & Clark, missionnés par le Président Thomas Jefferson, dont l’expédition avait pour ambition de relier l’ouest américain au reste du pays en découvrant des voies commerçantes et navigables vers le Pacifique, établirent leur campement quelques mois dans le Dakota du Nord. C’est d’ailleurs ici, à Fort Mandan, que les explorateurs rencontrèrent l’amérindienne Sakakawea, signifiant femme-oiseau en langue Hidatsa, figure féminine historique et native de la Nation Shoshone, qui servit de guide et d’interprète à l’expédition.

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Fort de sa riche histoire, l’État gagna définitivement ses lettres de noblesse grâce l’affection que lui porta plus tard Theodore Roosevelt. En effet, le 26ème Président des Etats-Unis, passionné de chasse au bison, découvrit pour la première fois les Badlands en 1883. S’extasiant devant la beauté et le mystère des paysages extrêmes creusés par l’érosion, il tomba amoureux du territoire et y établit même sa demeure, l’Elkhorn Ranch, lorsqu’il était en voyage ici et qui est toujours visible. Durant tout son mandat et sa vie, le Président revint régulièrement dans les Badlands et devint leur plus fervent défenseur en matière de conservation du territoire et d’environnement. Voilà pourquoi aujourd’hui, en son hommage, le magnifique Theodore Roosevelt National Park porte son nom et reste à ce jour le seul parc national des États-Unis à être nommé d’après un homme.

Le parc national Theodore Roosevelt préserve et abrite le territoire mystique des Badlands. Ses grandes plaines contrastent avec son relief extrêmement accidenté, alternance de canyons, collines, prairies et rivières. Sa beauté insolite et son atmosphère mystique ne laissent aucun voyageur indifférent quelle que soit la saison : lunaire dans son manteau d’hiver, le parc national est aveuglément vert au printemps, devient désertique en été et se pare d’une lumière dorée et flamboyante à l’automne. Ses 285km2 abritent une faune incroyable pour le plus grand plaisir des visiteurs, troupeaux de bisons bien sûr, mais aussi chiens de prairies, mouflons, coyotes et mustangs sauvages chevauchant en hardes majestueuses. Le parc se visite en voiture, à pied lors de promenades ou randonnées sur les nombreux sentiers accessibles à tous niveaux, de balades à cheval et même en VTT. D’ailleurs en 2022, l’association internationale de mountain biking a reconnu le Maah Daah Hey Trail, sentier principal du parc, parmi les meilleurs parcours du pays et lui a accordé le trophée dans la catégorie « bijou caché » des États-Unis. Lors de ses découvertes, le voyageur se pâmera devant les couleurs changeantes selon la luminosité de Painted Canyon. Au nord du parc, la très belle route panoramique Theodore Roosevelt North Unit Scenic Byway offre des points de vue incroyables et permet d’admirer la beauté magnétique de ces paysages naturels, traversés par la rivière Little Missouri.

North Dakota Office of Tourism

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À l’entrée sud du parc, se trouve la bourgade de Medora. Fondée en 1887 par un français, le Marquis de Morès, la ville fût nommée en souvenir de sa défunte épouse. La demeure qu’il habita, le Chateau de Morès, est d’ailleurs classée site historique d’État. Située au sud de la ville et composée de 26 pièces, elle se visite toujours et permet de mieux comprendre comment un noble à l’esprit aventurier s’installa ici et voulut faire fortune dans le commerce de viandes et de fourrures. Aujourd’hui, Medora charme le visiteur par son identité western, l’hospitalité de ses habitants et ses sites culturels. Ici, la Theodore Roosevelt Medora Foundation a pour mission la préservation de l’héritage historique, culturel et naturel de la bourgade western. Créer des liens à travers des expériences authentiques humaines ou artistiques permet à la fois de favoriser les échanges entre les habitants et les voyageurs et de conserver de merveilleux souvenirs pour tous. Il est possible d’assister, par exemple, au show Medora Musical, spectacle western en live et plein air, rendant hommage à l’héritage de la ville et de l’État. Les férus d’histoire se rendront au North Dakota Cowboy Hall of Fame, centre culturel retraçant l’histoire des Nations Amérindiennes et des pionniers, ainsi que des modes de vie western et rodéo. Medora a aussi tous les aspects dynamiques d’une petite ville américaine :  sa scène culinaire permet aux voyageurs de se régaler de burgers juteux, de viande barbecue et d’essayer le fameux Pitchfork Steak Fondue, revisite western de notre fondue bourguigonne en version américaine et portions géantes ! Les gourmands iront se régaler d’une fameuse glace chez Sheriff Bear’s Ice Cream ou de douceurs chocolatées chez Medora Fudge and Ice Cream Depot. Enfin, pour rapporter un souvenir de voyage unique dans sa valise, rendez-vous dans le petit magasin vintage Rough Riders Gift ou la boutique très coquette Lily and Zella’s.

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À 2h de route à l’Est de Medora, au centre du North Dakota, se trouve Bismarck. Capitale d’État fondée en 1873 dès l’arrivée du chemin de fer, la ville est longée par le Missouri et ses ponts qui enjambent le fleuve relient la ville voisine de Mandan. Toutes deux sont considérées comme lieux historiques et comptent parmi les points stratégiques de la conquête de l’Ouest. En effet, les voyageurs y découvrent Fort Mandan, réplique du fort historique établi ici par Lewis & Clark, ainsi que Fort Abraham Lincoln State Park, qui fut le point de départ du Général Custer vers Little Big Horn, son ultime bataille durant laquelle il tomba au combat. Fort Abraham Lincoln s’étend sur 400 hectares et est aujourd’hui classé parc d’État. Il permet aux visiteurs de comprendre l’histoire amérindienne et pionnière de la région et la visite de la Custer House par des guides en costumes d’époque finit d’immerger les voyageurs dans l’importance du lieu. En ville, le North Dakota Heritage Center and State Museum complète la découverte. Le musée retrace l’histoire de l’État et des Grandes Plaines, des origines de la vie à notre ère contemporaine. À travers les galeries, les visiteurs découvrent des artefacts préhistoriques comme fossiles et ossements dont un mastodonte vieux de dix mille ans, et des expositions sur l’innovation, l’industrie ou l’énergie. La nature en ville permet aux amateurs de sports de profiter également de toute une panoplie d’activités de plein air : balades à cheval, randonnées, golf, canoë, kayak et pêche. Les voyageurs seront séduits par l’architecture de style pionnier et l’atmosphère plaisante du centre-ville de Bismarck et par les restaurants et brasseries locales artisanales, très appréciées des habitants. L’occasion de se mêler à la population sympathique et toujours encline à entamer la conversation avec les visiteurs de passage ! Chaque année en septembre a lieu le United Tribes International Pow Wow évènement culturel qui rassemble soixante-dix grandes Nations des États-Unis et du Canada. Les passionnés de culture amérindienne peuvent alors se mêler aux milliers de spectateurs venus admirer les représentations de chants, musiques et danses traditionnelles des quelques 1500 artistes et musiciens, vêtus de leurs tenues d’apparat aux couleurs chatoyantes. Pour conclure la découverte, les passionnés d’histoire et de grandes épopées ne manqueront pas la visite du Lewis & Clark Interpretive Center, situé à 45 minutes de route au nord de Bismarck à Washburn. Le centre culturel et d’interprétation se concentre sur la période entre 1804 et 1805 et l’hiver que les explorateurs passèrent dans la région, à Fort Mandan. Dès l’arrivée au centre, les visiteurs sont accueillis par trois statues de bois sculpté, hautes de près de 4 mètres, représentant Lewis, Clark et Sheheke, Chef Amérindien Mandan. Parmi les objets et archives sont visibles, entre autres, des tenues en peau de bison, un authentique canot en bois de peuplier ou encore l’un des berceaux-paniers dans lequel Sakakawea transportait son bébé.

En continuant vers le Nord de l’État, deux sites totalement différents sont recommandés pour compléter la découverte, tout en contrastes. Au sein du territoire amérindien de Fort Berthold, se trouve la petite ville de New Town. Ici, sur les rives de la baie de Four Bears, a ouvert en 2021 le MHA Interpretive Center. Consacré principalement aux trois Nations Amérindiennes Mandan, Hidatsa et Arikara, ce centre culturel permet aux visiteurs de mieux comprendre et assimiler l’histoire, les traditions et la vie quotidienne passée ou contemporaine de ces Nations. Plusieurs espaces composent le centre dont un musée immersif, une salle de conférences, un auditorium. Des salles éducatives accueillent des activités traditionnelles amérindiennes comme confectionner des bijoux et ornements en perles, tanner des peaux ou tisser des lainages. De quoi passer un moment authentique et en immersion. L’autre curiosité se trouve à l’extrémité nord de l’État. L’International Peace Garden, situé à la frontière des États-Unis et du Canada, a été conçu comme symbole de paix entre les deux pays voisins. Établi d’une part et d’autre des frontières, débordant à la fois sur les terres du Dakota du Nord et de la Province du Manitoba, ce domaine de 930 hectares est à la fois un jardin botanique, un parc paysager, un site culturel et d’activités de plein air. Les visiteurs auront l’embarras du choix entre flâner paresseusement dans les allées boisées et fleuries, partir en VTT, en canoë ou visiter la chapelle et les mémoriaux. Une découverte unique en son genre !

Enfin, direction le sud-est de l’État car aucune visite dans le Dakota du Nord ne serait complète sans découvrir Fargo. Immortalisée au cinéma par le génie loufoque des frères Coen et plus récemment dans la série décalée éponyme, son nom est désormais célèbre aux quatre coins de la planète. Plus grande ville de l’État, son atmosphère mêle habilement architecture pionnière et héritage Art-Déco à un dynamisme urbain, notamment grâce à la présence de plusieurs universités. Située sur la Red River qui marque la frontière d’État avec le Minnesota, Fargo fut fondée en 1871 sous le nom originel de Centralia, puis renommée en hommage à William Fargo, riche homme d’affaires américain. Elle est aujourd’hui en réalité constituée de 3 villes regroupées : Fargo et West Fargo, toutes deux dans le North Dakota, et Moorehead, située elle dans le Minnesota. À elles trois, ces villes constituent la grande agglomération de Fargo-Moorehead comme l’indique d’ailleurs l’office de tourisme à l’entrée de la ville, stop hautement recommandé à tout visiteur tant l’accueil est chaleureux.

Selon ses goûts et ses envies, le voyageur décidera des lieux et du ton donné à sa découverte : plutôt hollywoodienne, sur les traces du célèbre film et des différents sites de tournage ; historique, à la découverte du village pionnier de Bonanzaville ou du Hjemkomst Center, dédié à l’héritage scandinave et norvégien très présent dans la région ; culturelle grâce aux visites de différents musées. Le Plains Art Museum, plus grand musée d’art de l’État, expose des artistes locaux y compris amérindiens, nationaux et internationaux. Le Fargo Air Museum est consacré à l’histoire de l’aviation et ses deux grands hangars abritent autant les avions de chasse de l’US Air Force que des aéronefs du début du 20ème siècle. Dans le centre-ville, le charme des édifices historiques à l’instar du Fargo Theater, superbe théâtre Art-Déco datant de 1926, finira de séduire les voyageurs. Les gourmets et épicuriens quant à eux, ne seront pas en reste : la scène culinaire et gourmande de Fargo comblera toutes les envies. Du food-truck à la mode au restaurant branché, en passant par les brasseries artisanales ou distilleries locales, coffee-shops et glaciers, il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. De quoi passer plusieurs nuits à Fargo sans s’ennuyer.

En résumé, si pour un prochain voyage vous désiriez de l’authenticité et de l’originalité, rêviez d’une découverte insolite, riche en contrastes et en paysages de toute beauté, laissez-vous tenter par le Dakota du Nord, encore insoupçonné…

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