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Comment la ville du quart d’heure aidera à repenser la mobilité urbaine ?

Le concept de « la ville du quart d’heure », décrit par le chercheur Carlos Moreno en 2016 invite les pouvoirs publics à organiser leurs territoires de façon à rendre l’ensemble des besoins des administrés (travail, école, commerce, …) accessibles en moins de 15 minutes sans voiture. Les exigences en matière de mobilité urbaine évoluent au fur et à mesure que les villes se transforment. A cela s’ajoutent les problèmes climatiques qui contraignent des millions de personnes à travers le monde à revoir la façon dont ils se déplacent et voyagent, y compris au sein de leur propre ville. Dans cette réflexion, les services de micromobilité représentent une réelle opportunité pour repenser l’espace urbain, en complément des transports publics traditionnels. Cela devrait permettre une meilleure circulation, des villes plus agréables à vivre, moins de congestion et de pollutions (sonores, atmosphériques…).

 

Du concept à une application concrétisée de mobilité propre

 

Les exemples d’actions offensives et d’objectifs ambitieux de la part de décideurs de toute l’Europe pour l’environnement et les transports ne manquent pas. Sur toute l’Union Européenne, l’objectif est clair : à l’horizon 2035, plus aucun véhicule thermique ne devra être proposé à la vente. Ce projet ambitieux doit amener à des changements rapides. Et les villes deviennent dès lors des laboratoires pour mener à bien cette transition. A Lyon par exemple, la municipalité a lancé en 2022 son projet de zone à faible émission mobilité (ZFE-m). Celui-ci inclut, en plus de l’interdiction d’accès aux véhicules les plus polluants d’ici 2026, de nombreux investissements sur la mobilité verte comme des aides individuelles, la réfection des trottoirs ou encore l’accélération de la mise en place de pistes cyclables.

 

Ces mesures risquent toutefois d’entraîner une frustration : les voitures restent le moyen de transport privilégié de bien des ménages. Sur un parc automobile de près de 40 millions de véhicules en France, 93 % sont détenus par les ménages. Et c’est ici qu’il y a embouteillage. D’une part les citoyens sont à la recherche de praticité, et d’autre part les demandes de mobilités dans les territoires urbains ne cessent d’augmenter.

 

Des alternatives à apprivoiser et encourager

 

Avec une urbanisation croissante, et par conséquent une forte pression sur les réseaux de mobilités et de transports, proposer des solutions alternatives doit devenir la priorité. On peut noter des initiatives chocs, notamment à Paris avec la fermeture des voies sur berge. Si celle-ci a pu ravir les citadins, certaines recherches soulignent qu’elle a déplacé la pollution vers des zones d’habitation de la ville. Bannir les véhicules thermiques va dans le sens de l’histoire. Cependant, il faut réfléchir à une transition certes efficace, mais avant tout évolutive.

 

L’offre d’alternatives en termes de mobilités douces croît depuis plusieurs années. Les citadins en sont convaincus et prêts à faire de nombreux efforts, appuyés par des villes qui proposent des espaces dédiés pour ce type de déplacement, comme, par exemple, les 540 km de pistes cyclables cumulées sur la ville de Lyon. Avec le temps, les répercussions n’en seront que plus bénéfiques, réduisant les trajets en voitures, et faisant baisser les niveaux de pollutions atmosphériques et sonores.

 

Un modèle multimodal pour répondre aux différents besoins de mobilités

 

La micromobilité joue un rôle essentiel en complément des transports publics pour créer un système de mobilité fonctionnel et efficace à long terme. Aujourd’hui déjà, un nombre important de citadins utilisent des mobilités dites douces (véhicules non thermiques) en complément des transports publics. C’est d’ailleurs le cas en région Auvergne Rhône-Alpes, comme le révélait une étude de l’INSEE en 2021, pointant que les trajets de proximité montent jusqu’à 23 % chez les actifs qui travaillent dans leur commune, et qu’ils ont lieu à pied ou en vélo.

 

Les micromobilités partagées sont entrées dans les usages. Les communes peuvent ainsi mieux harmoniser ces offres alternatives avec les transports publics classiques, en les incluant par exemple dans les abonnements, afin de permettre aux individus de se déplacer de manière efficace et durable dans les centres-villes et les zones urbaines étendues.

 

La transition vers des transports urbains durables nécessite des changements systémiques. Il faut pour cela exploiter le potentiel qu’offre la combinaison de la micromobilité partagée et des transports publics. Cela permettra d’inverser la dépendance aux véhicules thermiques dans nos villes.

 

Tribune rédigée par Noemi Moya, Head of Public Affairs for Southern Europe chez Voi Technology.

 

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