Apple : Recul Surprise Des Ventes d’iPhone Au Deuxième Trimestre

La firme de Cupertino a fait état d’une surprenante baisse des ventes de son produit phare au deuxième trimestre de son exercice fiscal. Une contre-performance qui a surpris, jusque dans les rangs des analystes.

Fer de lance de la marque à la pomme depuis bientôt 10 ans, l’iPhone connaîtrait-il un petit coup de mou à l’approche de ce glorieux anniversaire ? Toujours est-il que le smartphone vedette d’Apple s’est bien moins écoulé lors de ce deuxième trimestre de son exercice fiscal – qui correspond au premier trimestre calendaire – par rapport à l’an passé à pareille époque. Dans le détail, Apple a vendu 50,76 millions exemplaires de l’iPhone au cours des trois premiers mois de l’année contre 51,19 millions un an auparavant. Soit largement en deçà des estimations des analystes du consensus FactSet qui tablaient sur des ventes dépassant les 52,27 millions d’unités. Une contreperformance, disons-le, qui interpelle, mais l’état-major d’Apple n’a pas tardé à riposter afin d’apaiser les marchés qui pourraient potentiellement sanctionner le titre à l’ouverture à Wall Street, l’action Apple reculant d’ailleurs de près de 2% dans les transactions après-Bourse.

Ainsi, le groupe, par la voix de son directeur financier, Luca Maestri, a relativisé la baisse du nombre d’unités vendues en mettant en exergue les spécificités de comptabilisation de ses ventes par Apple. Comme rappelé par Reuters, le groupe fait état des ventes dites « sell-in » qui correspondent au nombre d’exemplaires de l’iPhone vendus aux distributeurs plutôt que les ventes dites « sell-through », c’est à dire effectivement réalisées avec les consommateurs finaux. Suffisant pour expliquer cette baisse ?  Un autre élément « factuel » peut également expliquer le fait que les ventes s’enrayent : le lancement prochain de l’iPhone 8 attendu de pied ferme autant par les aficionados de la marque que par les investisseurs.

L’iPhone 8 dans toutes les têtes

Une nouvelle gamme particulièrement attendue, en effet, car comme évoqué en préambule il s’agira d’une version « anniversaire », ce qui devrait permettre de donner un coup de fouet aux ventes et espérer ainsi combler le « contrecoup » de ce premier trimestre. En effet, Tim Cook et ses équipes lancent généralement leurs nouveaux modèles de l’iPhone en septembre et les ventes bondissent ensuite en période de fin d’année avant que la demande ne ralentisse, les acheteurs attendant le renouvellement suivant.

Une thèse accréditée par de nombreuses analystes même si certains préconisent tout de même de faire montre de prudence. « Il y a un ralentissement général de la demande de téléphones avec lequel il faut composer et des anticipations d’améliorations majeures, tout cela atténue le choc du ratage de ce trimestre », abonde, dans un premier temps, James McQuivey, analyste chez Forrester Research cité par Reuters. Et d’ajouter, tout de go. « Si nous voyons Apple minimiser les attentes avant le prochain cycle d’améliorations, cela pourrait signifier que le groupe n’est pas confiant dans sa capacité à les dépasser ».

Un chiffre d’affaires en progression, des prévisions frileuses

Maigre éclaircie pour Apple, la progression du chiffre d’affaires de l’iPhone, en dépit de la baisse de ses ventes en volume, grâce notamment à un prix moyen unitaire plus élevé. Concernant les perspectives globales de la firme de Cupertino, là encore, l’état-major d’Apple brille par sa prudence pour ne pas dire sa frilosité. En effet, celui-ci vise un chiffre d’affaires compris entre 43,5 et 45,5 milliards de dollars, soit inférieur donc au consensus Reuters estimé à 45,6 milliards.

Pourtant les ventes totales d’Apple ont dépassé les attentes au deuxième trimestre, ces dernières s’élevant à 52,90 milliards de dollars sur le trimestre contre 53,02 milliards en moyenne attendu par les analystes. Concernant plus spécifiquement les prévisions en matière de ventes d’iPhone, les analystes tablent sur des ventes dépassant les 42,31 millions d’exemplaires. Apple est prévenu. Pas sûr qu’un « deuxième ratage » en deux trimestres soit de nature à apaiser les craintes naissantes des marchés à ce sujet.