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Lutter contre le stress oxydant de manière personnalisée : le défi de demain

Kondree est une start up créée en vue d’industrialiser et d’exploiter un savoir-faire unique au monde porté par le professeur Dalila Laoudj-Chenivesse. Cette société se concentre sur la prise en charge personnalisée du stress oxydant des patients atteints de Myopathie FSH, reposant sur une supplémentation ajustée en vitamines et oligo-éléments aux analyses biologiques propres à chaque patient. 

Si Kondree a d’abord pour vocation de rendre accessible cette innovation à travers le monde, elle a aussi pour objectif d’élargir son domaine de compétences à d’autres pathologies associées au stress oxydant. 

En compagnie du Professeur Dalila Laoudj Chenivesse, enseignante-chercheuse (PHYMEDEXP) et de Claire Lefranc, présidente CEO de Kondree, focus sur la corrélation entre le stress oxydant et le développement de certaines pathologies. 

 

Professeur Laoudj, pouvez-vous nous expliquer la genèse du projet ? 

Il y a 20 ans, à l’occasion de mon post-doctorat réalisé au Généthon, le directeur scientifique de l’AFM m’a proposé de mener un projet sur la Myopathie Facioscapulohumérale (FSH). La Myopathie FSH est une maladie musculaire héréditaire se caractérisant par une faiblesse musculaire progressive, généralement aux niveaux du visage, des bras et de la ceinture scapulaire. La FSH est causée par des anomalies génétiques qui conduisent à la dégénérescence progressive des muscles. Les symptômes varient d’une personne à l’autre limitant parfois leur mobilité et leur capacité à effectuer des tâches quotidiennes.

Depuis 2005, les propres données de mon groupe de recherche sont en faveur de l’implication forte d’un stress oxydant. En effet, nos travaux ont permis de montrer notamment que la plupart des patients présentaient au niveau systémique un déficit en certaines vitamines et oligo-éléments associé à une augmentation des dommages oxydatifs, corrélés de façon significative à des altérations de la fonction musculaire des patients atteints de FSHD.

L’identification de ces cibles thérapeutiques potentielles a conduit à  une étude clinique randomisée en double aveugle visant à évaluer les effets de ces vitamines et oligo-éléments chez 53 patients atteints de FSHD pendant 17 semaines dans le département de Physiologie Clinique du Pr. J. Mercier au CHU de Montpellier. Cet essai a ainsi permis de montrer une augmentation significative de la force des quadriceps dont l’atteinte est considérée comme un marqueur de la sévérité de la maladie, corrélée à une diminution du stress oxydant et une augmentation des défenses antioxydantes chez les patients. 

Ces améliorations sont également associées à une augmentation de la masse et de la qualité musculaire, de la réduction de la masse grasse ainsi que d’une amélioration de la capacité à effectuer des tâches quotidiennes. Toutefois, cet essai a également souligné la nécessité d’adapter les doses en antioxydants.  Aussi, mon groupe de recherche et l’équipe clinique du Pr J. Mercier avec le Dr. F. Portet, neurologue, ont mis en place en 2015 au sein du CHU de Montpellier une consultation spécialisée et personnalisée dans le cadre de soins courants afin d’analyser les effets à long terme de la prise de ces vitamines et oligo-éléments ajustés aux analyses propres de chaque patient. Plus de 200 patients ont suivi cette prise en charge. À l’issue de cette étude, un arbre décisionnel a été élaboré et breveté, permettant de personnaliser la supplémentation en antioxydants des patients en fonction de leurs analyses biologiques. 

 

Quels sont les résultats de cette supplémentation en vitamines et en oligo-éléments sur les patients atteints de Myopathie FSH ? 

Les données obtenues dans le cadre des soins courants montrent une augmentation significative de la force des quadriceps et de la masse musculaire, une amélioration globale de la qualité de vie permettant à certains patients de poursuivre dans de meilleures conditions leur activité professionnelle voir même pour certains de reprendre un travail.

 

Madame Lefranc, comment le dispositif médical développé par Kondree permet-il de prendre en charge de façon personnalisée le stress oxydant des patients atteints de Myopathie FSH ? 

La société Kondree s’est vu transférer la propriété intellectuelle des découvertes du Professeur Laoudj par le biais de la SATT AxLR.

Ensemble, nous développons une expertise unique consistant à adapter la posologie d’une supplémentation en antioxydants au cas par cas en fonction des résultats sanguins des patients. Pour cela, Kondree propose à la fois un logiciel (dispositif médical numérique) pour accompagner les praticiens dans la prescription personnalisée et ajustée et également une gamme de molécules antioxydantes spécifiques pour répondre aux prescriptions ajustées. 

La différence entre nos molécules antioxydantes, commercialisées sous la marque Ogynutrition, et des compléments alimentaires traditionnels réside dans la pertinence de nos dosages. Ces derniers sont ajustés en vitamines et en oligo-éléments pour une efficacité à la fois ciblée, personnalisée et optimale, pour éviter un éventuel surdosage. Le tout contrôlé par un praticien de santé en fonction des bilans biologiques.

 

Quels sont aujourd’hui les objectifs de Kondree ?

La Myopathie FSH est la première aire thérapeutique prise en charge par notre expertise. Notre défi est de transposer notre méthodologie développée pour la Myopathie FSH sur de nouvelles aires thérapeutiques. Très prochainement, avec le concours et la collaboration de l’équipe du Professeur Laoudj-Chenivesse, nous allons lancer un nouveau programme de recherche concernant le vieillissement. 

Pour chaque nouvelle aire thérapeutique, des phases de recherches et de développements cliniques sont nécessaires afin d’identifier des cibles thérapeutiques potentielles impliquées dans le stress oxydant, d’évaluer les effets d’une supplémentation antioxydante et d’élaborer un arbre décisionnel propre à chaque maladie pour ajuster les dosages. 

Nous amorçons une première levée de fonds très prochainement et recherchons des fonds d’investissements afin d’ouvrir notre savoir-faire unique à de nouvelles aires thérapeutiques, qui sont potentiellement très nombreuses : cancers, vieillissement, Alzheimer, Parkinson, diabète, allergies, hypertension…

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