Spécialisée dans le transport d’œuvres d’art à travers le monde, Convelio accompagne chaque année de nombreux clients en leur apportant des solutions logistiques sur mesure à travers des devis et des réservations accessibles en quelques clics. Interview avec Édouard Gouin, cofondateur de la société.

 

Comment présenteriez-vous l’activité de Convelio ?

Édouard Gouin : Convelio est un commissionnaire de transport digital qui est spécialisé dans le transport d’œuvres d’art, d’antiquités, et de mobiliers haut de gamme. Notre société travaille en BtoBtoC, nous travaillons rarement avec les collectionneurs directement, mais plutôt avec les institutions culturelles ou commerciales dans le monde de l’art ou de l’antiquité, comme les maisons de vente, les galeries d’art, les antiquaires, les designers d’intérieur ou encore avec des développeurs immobiliers et des plateformes de e-commerces pour gérer la logistique et l’envoi de leurs commandes. Nous collaborons avec plus de 1 600 clients répartis aux quatre coins du monde, avec deux pôles principaux aux États-Unis et en Europe.

 

Quelles caractéristiques permettent de vous démarquer sur ce marché ?

Édouard Gouin : Avec mon associé, nous venons du monde des nouvelles technologies. En arrivant sur ce marché, nous avons pu identifier trois problématiques : tout d’abord, il fallait au moins 48 heures pour obtenir un devis de transport, ce qui ne correspondait plus au besoin d’un marché en pleine digitalisation et, donc, à la recherche de plus d’instantanéité. Deuxièmement, nous avons pu constater que, de par sa structure oligopolistique, les prix étaient très opaques et souvent gonflés sans raison. Cela est en premier lieu dû au fait que les acteurs historiques sont consolidés par région. Généralement, seules quelques sociétés par pays sont en mesure de transporter des marchandises de haute valeur. Si une de ces sociétés expédie une peinture de Paris à New York, elle devra s’appuyer sur un homologue américain pour gérer la déclaration douanière, la livraison du dernier kilomètre et l’installation. Cela signifie que ces compétiteurs sont aussi clients et fournisseurs. Ils font donc attention de ne pas se marcher sur les pieds et cela crée une structure de marché sous-optimale dans laquelle il y a de nombreux intermédiaires. Troisièmement, il nous était impossible d’utiliser une seule société de transport pour tous nos transports. Un transporteur français ne pouvait pas gérer une expédition de Londres à New York par exemple. Pour chaque route, ou presque, nous devions utiliser un transporteur différent.
Pour y répondre, nous avons voulu développer un guichet unique depuis lequel les acteurs du marché de l’art peuvent calculer de manière instantanée des devis de transport adaptés à la typologie du bien qu’ils veulent expédier. Nous avons aussi « désintermédié » la chaîne de transport ce qui nous permet d’être fondamentalement plus compétitifs que notre concurrence. Nous sommes en mesure d’offrir ces services et ces prix avec la couverture géographique la plus large du marché. Vous pouvez expédier vos colis vers plus de 80 destinations et, chaque mois, nous ajoutons d’ailleurs de nouvelles destinations et des services logistiques additionnels !

 

L’idée est donc de proposer un service entièrement sur mesure adapté à la demande du client ?

Édouard Gouin : Exactement ! Notre rôle est d’assembler la chaîne de valeur logistique la plus adaptée à un certain nombre de contraintes comme l’adresse d’enlèvement, l’adresse de livraison, la typologie des biens et sa fragilité ainsi que la valeur de l’objet. En fonction de ces contraintes-là, nous allons assembler la chaîne la plus adaptée.

 

Pour garantir un service de qualité, vous travaillez avec un réseau de partenaires de confiance ?

Édouard Gouin : C’est en effet une grande partie de notre travail aujourd’hui : nous avons un département entier dédié à cette activité pour sourcer de nouveaux prestataires et surtout les auditer et les tester continuellement. En cas de résultats concluants, nous allons pouvoir les intégrer à notre réseau et leur donner accès à notre plateforme interne pour qu’ils reçoivent automatiquement des transports à effectuer.

 

Vous proposez également d’assurer les œuvres en cas de demande ?

Édouard Gouin : Oui, nous avons bien sûr une option d’assurance pour l’ensemble des transports que nous proposons.

 

L’autre atout de Convelio, c’est également pour son apport technologique et digital.

Édouard Gouin : Convelio a un algorithme unique en son genre. Nous avons été les premiers à proposer un service de devis instantané sur le marché de l’art grâce à cet algorithme et qui dessert aujourd’hui plus de 80 destinations avec une large palette de services logistiques. Nous avons aussi développé la première API du marché qui permet à tous les acteurs du marché de l’art d’afficher des prix de transport instantanés directement sur leur site internet. L’idée étant d’offrir une expérience en ligne similaire à celle proposée sur Amazon où vous pouvez régler votre achat et votre service logistique en même temps. C’est particulièrement important en cette période puisque beaucoup de galeries ont dû fermer et se rabattre sur le système de vente en ligne. Nous avons ainsi eu une grosse accélération pour ce service ces derniers mois.
D’autre part, la démographie liée aux acheteurs est en train d’évoluer. Historiquement, toutes les nouvelles générations ont grandi avec un iPhone dans la poche et s’attendent désormais à une expérience en ligne qui est très différente de celle qu’ils peuvent trouver encore aujourd’hui. Notre objectif est clairement d’accompagner l’ensemble des acteurs du marché de l’art, de l’antiquité et du design et de répondre à tous leurs besoins logistiques en continuant à innover techniquement à l’heure de grands changements non seulement annoncés mais déjà en cours. Notre récent partenariat avec le prestigieux Syndicat National des Antiquaires est une merveilleuse occasion de réaliser cela.

 

Quelle a été l’actualité de Convelio ces derniers mois ?

Édouard Gouin : L’an dernier, nous avons ouvert un bureau à New York qui compte à ce jour 18 salariés. Ce bureau est une grande avancée pour nous : le but est en effet d’être présent dans l’ensemble des hubs du marché de l’art afin d’aider nos clients au mieux. Nous avons aussi passé beaucoup de temps à développer de nouveaux services logistiques et de nouvelles routes dans nos algorithmes. Dans les prochains mois, nous allons continuer à apporter des modifications à cet algorithme pour permettre d’automatiser encore plus la logistique des envois, en Europe, aux États-Unis, mais aussi partout dans le monde !