Une étude de Grand View Research estime que le marché mondial de l’implant dentaire va connaître une croissance continue. Il était de 3,3 milliards d’euros en 2016, et devrait approcher les 6 milliards d’euros en 2024. Dans le même temps, les industriels du secteur ont poursuivi le développement d’offres complètes d’équipements pour cabinets dentaires, avec des investissements accrus dans la CFAO (conception et fabrication assistées par ordinateur) et l’imagerie. C’est la stratégie qu’a suivie, avec succès, la PME française Biotech Dental, aujourd’hui leader hexagonal dans le domaine. Les précisions de son PDG, Philippe Veran.

 

Comment le secteur français de l’implantologie dentaire se positionne-t-il par rapport à la concurrence mondiale ?

Effectivement, face aux entreprises françaises du secteur, l’essentiel de nos concurrents restent les multinationales américaines et suisses. Elles sont anciennes, possèdent un historique et des moyens considérables, et vont donc imposer leur présence auprès des universités ou lors des grands congrès pour préserver leurs positions. Cela n’empêche pas toutefois les sociétés hexagonales d’être actives, à l’image de Biotech Dental, qui est devenue la première entreprise française du secteur.

 

Justement, quelles sont les armes qui permettent aux fabricants français de venir concurrencer ces mastodontes internationaux ?

Stratégiquement, l’un des moyens de contrer cette force de frappe est de devenir, en quelque sorte, un guichet unique pour nos clients. Cela veut dire aller plus loin que la seule implantologie et offrir des produits et services autres, notamment en matière d’équipement. Cela peut concerner, par exemple, l’imagerie. L’extension de l’offre permet ainsi de toucher beaucoup de clients, hors de notre cible ultra-spécialisée.  Au-delà des seuls implantologues, l’entreprise s’adresse alors aux omnipraticiens qui pratiquent aussi bien l’implantologie, que l’orthodontie, les soins classiques… C’est exactement la stratégie qu’a mise en place Biotech Dental qui, en matière d’imagerie, propose une solution numérique. Cela nous a permis d’élargir nos bases. A contrario, je dirais que les sociétés qui n’ont pas pris le virage de la diversification souffrent aujourd’hui davantage.

 

Quelle place l’innovation joue-t-elle chez Biotech Dental  ?

Elle est essentielle. C’est ce focus sur l’innovation, présent dès notre création, qui nous a permis, il y a 10 ans, de prendre le virage de la diversification de l’offre. Nous avons sans cesse renforcé nos capacités en matière de R&D, tout en imaginant à quoi va ressembler la dentisterie du futur, beaucoup plus réactive, précise et propre. Cela nous a conduits, par exemple, à concevoir un scanner intra-oral. Il permet de prendre des empreintes dentaires de façon numérique. L’image sera ensuite traitée grâce aux logiciels que nous avons développés pour la réalisation de prothèses et d’appareils sur-mesure via l’utilisation d’imprimantes 3D.

 

Qu’en est-il de vos ambitions à l’international ?

Nous avons un projet d’extension aux Etats-Unis qui doit se réaliser via une opération de croissance externe. C’est un projet que nous n’abandonnons pas, mais il est certain que la crise de Covid-19 a pour effet de le retarder. Le processus aurait dû aboutir au mois de mai. Il sera, probablement, repoussé jusqu’au début de l’année 2021.