Tocqueville L’Américain !

Alexis de Tocqueville : le lien entre la vieille Europe et l’Amérique.

 

En Europe, en ce premier 19^ème siècle, les Lumières n’éclairent plus grand monde, la Révolution est passée par là. Au Congrès de Vienne les royautés vieillissantes ont repris du poil de la bête autour du cadavre de Napoléon. Tout recommence espèrent-elles…

Mais l’autorité divine et monarchique est définitivement ringardisée par le trilogisme Liberté, Egalité, Fraternité.

Dans la lignée de Rousseau, Benjamin Constant s’empare de l’Egalité comme moteur du développement social.

Mais Tocqueville comprend lui que sans la Liberté, l’Egalité n’est rien. Il se range du côté des Voltairiens. L’Egalité et la Fraternité ne se feront que par la Liberté de chacun. L’individu libre et responsable révolutionnera le monde.

L’homme de demain est né de l’autre côté de l’Atlantique.

Alexis de Tocqueville a compris que l’Europe n’est plus seule au monde. Sa cousine Américaine s’est libérée de l’Empire Britannique et est aujourd’hui le nouveau relais des Lumières.

Il y fait un séjour d’un an entre 1831 et 1832. Le vent des idées américaines lui fait prendre conscience du « rapetissement universel ».

Comme Voltaire il voyage et s’aère l’esprit. De retour à Paris, il s’oppose au colonialisme, s’affiche anti-esclavagiste et libre-échangiste.

Il rédige son grand œuvre « De la Démocratie en Amérique » entre 1835 et 1840.

Il entre à l’Académie Française la même année, couronnement de son autorité de constitutionnaliste.

Il vote la déchéance de Louis Napoléon Bonaparte le lendemain de son coup d’Etat du 2 décembre 1851. Il est brièvement emprisonné. Il s’éloigne de Paris. Désormais c’est de son manoir de Normandie qu’il regardera tourner le Monde, les yeux rivés vers l’Océan.

Aristocrate moderne, esprit libre, Tocqueville est avec La Fayette le plus beau symbole d’intelligence partagée entre la France et les Etats-Unis d’Amérique.