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Rapport Bothorel : quelles suites pour l’open data ?

DataSources : GettyImages

Si le rapport rendu par le député des Côtes-d’Armor permet de pointer du doigt les faiblesses françaises en matière d’utilisation des données, il ne sera efficace que s’il est suivi d’une prise de conscience forte du gouvernement et d’un portage politique de grande envergure. 

Après près de 250 auditions, Eric Bothorel, député LREM des Côtes-d’Armor, a présenté le 23 décembre dernier son rapport de 215 pages « Pour une politique publique de la donnée » au Premier ministre Jean Castex. Un texte qui met en exergue les enjeux économiques, scientifiques et démocratiques d’une politique de la donnée et recommande la mise en place rapide d’une plus grande ouverture. 

Ce rapport permet dans un premier temps de mettre en lumière des éléments constatés depuis longtemps sur le terrain par les acteurs privés historiques de la data, et plus précisément de l’open data. Il s’agit d’une prise de position courageuse et transparente qui permet de faire l’état des lieux objectif d’un serpent de mer trop souvent laissé au large des agendas de nos élus. 

Acculturer vite, fort et largement 

Le premier enseignement à retenir de cette publication est la nécessité d’acculturer largement, rapidement et profondément toutes les strates de la hiérarchie gouvernementale, de l’agent de terrain au ministre. Il faut que l’open data devienne un cheminement de pensée, un réflexe. Être data centric permet de partager l’information en temps réel et ainsi de comprendre très vite et donc de prendre une décision quasi immédiate. C’est un grand pas en avant que ce discours soit enfin tenu par la puissance publique, elle pourrait devenir la meilleure représentante de ce mouvement.  

Il faut pour cela mettre en place certains moyens, accompagner les acteurs territoriaux, mais également les organismes publics comme la CNIL ou encore Etalab qui participent à la modernisation du service public étatique. Il faut subventionner bien sûr, mais également permettre d’acquérir des compétences, d’attirer les bons profils, de promouvoir les bons outils, ceux qui permettent d’accélérer sur ces sujets de manière efficace sans toutefois transformer les processus existants en usines à gaz. Intégrer l’écosystème privé de la donnée permettra de rester pragmatique et efficace. 

Un puissant levier d’innovation et d’amélioration des services publics 

L’ouverture et le partage massif de données publiques représentent un très puissant levier permettant, à un niveau national, de rester dans la course à l’innovation, d’améliorer rapidement nos services publics, de les rendre plus agiles, mais également d’y remettre du sens et de la transparence. À fortiori en période de crise. 

Pour y parvenir il manque toutefois d’un véritable portage politique fort avec l’implication d’élus référents mobilisés, pour activer et organiser le dialogue au sein de tous les organismes d’Etat. Sans cela, les efforts faits et mis en avant dans le rapport Bothorel resteront à l’état d’initiatives non prioritaires, qui évoluent dans leur coin…

Tout dépend donc de ce que compte faire le gouvernement de cet état des lieux et des recommandations qui l’accompagnent. L’époque que nous traversons a permis de mettre en avant l’intérêt de la circulation de l’information, voyons maintenant ce que la puissance publique compte faire de ce constat. Mais gardons espoir : le cabinet du Premier ministre assure que des mesures seront prises pour mettre en œuvre les recommandations formulées.

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