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Protection Des Données : Les Meilleures Lois Ont Été Rédigées Avant L’Ère Des Réseaux Sociaux

protection des donnéesGettyImages

Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) voit ses pouvoirs se limiter de plus en plus. Permettre à Facebook de développer la reconnaissance faciale dans toute l’UE, ne pas prendre de mesures significatives contre les violations : il semble que le RGPD ait été plus médiatique qu’autre chose. En effet, même la Commission Européenne, interrogée sur ce qu’elle considère comme les bienfaits apportés par le RGPD, n’a pu trouver de réponse. Au lieu de cela, les quelques lois qui ont accordé un certain degré de protection de la vie privée datent toutes d’avant l’ère des réseaux sociaux, nous rappelant ainsi qu’il est inutile d’essayer d’adopter une loi à ce sujet.

L’Union Européenne a vanté le RGPD comme l’ultime protection contre la surveillance moderne, en faisant de chaque annonce à ce sujet des allégations extravagantes sur la protection absolue du consommateur.

En réalité, c’est tout le contraire qui s’est produit, le RGPD a réduit à néant presque toutes les mesures de protection de la vie privée qui existaient auparavant. Plus particulièrement, après des années d’application en Europe de lois sur la protection de la vie privée qui interdisaient en grande partie la reconnaissance faciale, le RGPD a accordé à Facebook le droit de développer cette technologie dans tout le continent.

Aux États-Unis, une loi de 2008 de l’Illinois, a pris les devants de la bataille biométrique. La Loi sur la protection des renseignements personnels dans le domaine de la biométrie est devenue un rempart essentiel contre les plateformes de réseaux sociaux.

Cette loi a été adoptée il y a plus d’une décennie, à une époque où peu d’entreprises du web déployaient la reconnaissance faciale à l’échelle mondiale. De ce fait, elle n’a pas été confrontée aux problèmes d’intérêts commerciaux.

En effet, à l’heure où les entreprises du web ont pris le train de la biométrie, la loi de l’Illinois a été soumise à d’intenses pressions, des poursuites judiciaires ayant été entamées afin de la faire annuler ou de faire des exceptions et des propositions législatives visant à la compromettre.

Les lois actuelles sur la protection de la vie privée ont peu de chances de rétablir un jour la protection d’autrefois. La collecte, l’extraction et la manipulation de données sont tout simplement trop ancrées dans le tissu même du web.

Nos existences numériques sont tout simplement devenues trop lucratives pour que les gouvernements prennent le risque d’essayer de les protéger de la commercialisation.

Les quelques protections numériques dont nous bénéficierons à l’avenir proviendront de lois qui n’ont pas encore été abrogées. Bientôt, même des lois comme celle de l’Illinois tomberont.

Le RGPD nous rappelle qu’avec la situation de surveillance moderne appelée « web » dans laquelle nous vivons, il n’y aura plus jamais de « vie privée ».

Le RGPD ne symbolise pas une nouvelle ère de protection de la vie privée. Il a fait reculer la protection de la vie privée en introduisant une surveillance et une exploitation des données sur le continent européen qui, jusqu’à présent, avait réussi à préserver ses idéaux en matière de protection de la vie privée.

En rassemblant tout ces éléments, le RGPD nous montre que nos données sont maintenant trop précieuses pour l’économie mondiale pour que les gouvernements nous permettent de conserver le peu de protection que nous avions. Les quelques véritables protections dont nous bénéficions proviennent de lois antérieures à l’économie de la surveillance moderne. Mais elles sont en train d’être rapidement abolies et remplacées par de nouvelles lois comme la loi sur la protection des renseignements personnels, qui promettent le respect de la vie privée, mais qui, en fait, la menace.

En fin de compte, c’est peut-être la Commission Européenne qui a le mieux résumé tout cela. Interrogée cette semaine sur les bienfaits que le RGPD a réellement apportés aux citoyens de l’Union Européenne par rapport à la vie privée dont ils bénéficiaient auparavant, la Commission n’a répondu que par le silence.

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