Prospérer, c’est briser les tabous sur l’utilisation de l’IA au travail

L’intelligence artificielle s’intègre dans nos lieux de travail à une vitesse folle. Si elle suscite un enthousiasme légitime pour ses promesses de productivité et d’efficacité, elle demeure pourtant un sujet presque tabou dans de nombreuses organisations. Ces dernières l’utilisent, mais n’en parlent pas, qu’elle soit prudente ou inconsciente, son omission devient un frein à l’innovation et un véritable risque de sécurité pour les données de l’entreprise.

Une contribution de David Parry Jones, Chief Revenue Officer chez DeepL

Ce phénomène porte un nom, celui du Shadow AI et décrit cet usage parallèle et non encadré d’outils technologiques sans validation de conformité et de cybersécurité par l’entreprise. En l’absence de dialogue autour de ces outils IT, les entreprises s’exposent à un risque croissant de Shadow AI et à une prolifération de l’utilisation de l’IA notamment pour la traduction automatique, la génération de contenu ou comme assistant rédactionnel.

Le Shadow AI : symptôme d’un tabou

L’utilisation de l’IA dans le milieu professionnel est un sujet parfois évité. Pourtant, 4 collaborateurs sur 5, et ce, quelque soit leur niveau, utilisent spontanément au travail des outils d’IA pour gagner en efficacité, automatiser leurs tâches ou pallier certaines limites organisationnelles. Cette habitude, bien qu’elle témoigne d’une volonté de montée en efficacité, échappe encore trop souvent à toute validation de la direction ou des équipes IT.

Le Shadow AI ne doit pas être perçu comme une simple imprudence individuelle car il est révélateur d’un décalage profond entre les besoins des collaborateurs et la capacité des organisations à structurer une réponse. D’un côté, les dirigeants évitent le sujet par crainte d’ouvrir une boîte de Pandore où se mêlent incertitudes réglementaires, questions éthiques et sécuritaires. De l’autre, les collaborateurs avancent seuls, expérimentent et comblent le vide avec des solutions personnelles non sécurisées.

Ce phénomène, qui est risqué, fragilise également la confiance entre les collaborateurs, la direction de l’entreprise et ses parties prenantes. C’est précisément cette confiance qu’il faut restaurer, non pas en interdisant ou en bridant l’usage de l’IA, mais en le structurant et en accompagnant son utilisation.

L’IA n’est pas une menace, mais un levier stratégique

Le tabou qui entoure l’utilisation de l’IA en entreprise est souvent sous-estimé : ce n’est pas tant sa présence qui pose problème, mais plutôt son utilisation à titre individuel pour accélérer la réalisation d’une tâche. Cette gêne est symptomatique d’une incertitude, voire d’un désengagement collectif face à une transformation pourtant inévitable. Plutôt que de repousser les discussions autour de son adoption, il est essentiel de favoriser un dialogue ouvert entre les collaborateurs et les équipes IT afin d’identifier les outils adaptés à adopter, et ainsi éviter tout risque en matière de sécurité des données.

En réalité, l’IA n’est pas une menace, la dangerosité réside dans l’absence de cadre. Lorsqu’elle est pilotée avec rigueur et intégrée dans une stratégie globale, elle devient un formidable levier d’innovation, un accélérateur de performance et un outil de montée en compétence pour les équipes. Une tendance qui s’observe notamment à travers une étude de DeepL dans laquelle 76 % des managers interrogés déclarent que l’usage de l’IA, notamment linguistique, leur a permis d’accroître de manière significative la productivité de leur collaborateur. Prenons ainsi l’exemple des outils de traduction basés sur l’IA. Faire appel à ce type de solution en entreprise peut à la fois simplifier le travail des collaborateurs en automatisant certaines tâches et en leur faisant gagner du temps, mais aussi les aider à se sentir plus à l’aise pour échanger avec des collaborateurs parlant une autre langue.

Les leviers pour intégrer l’IA de manière efficace

Briser le tabou de l’IA, c’est l’intégrer dans les échanges quotidiens, créer des espaces de discussion entre les équipes et mettre à disposition des cas d’usages pour encourager le retour d’expériences des collaborateurs. Faire de l’IA un sujet ouvert et régulier dans les discussions permet de renforcer votre positionnement face à l’innovation, tout en renforçant votre rôle de guide face à ces transitions numériques.

Parmi les leviers efficaces :

• Définir une stratégie claire d’intégration de l’IA;
• Mettre en place une gouvernance de l’IA pour débattre des outils à utiliser et de leurs limites ;
• Officialiser les outils IA qui ont émergé spontanément dans les équipes et qui semblent utiles à une organisation ;
• Investir dans la formation pour que chaque collaborateur comprenne les avantages et les risques liés à l’utilisation de l’IA.

L’IA est désormais un véritable sujet de gouvernance à part entière, qui doit être porté collectivement et sans complexe. En structurant son usage, en formant les équipes, en instaurant des cadres clairs d’utilisation et des espaces de discussion, les entreprises peuvent transformer un usage individuel, non contrôlé, en un levier collectif de performance.

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