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L’IA, l’alliée inattendue des PME face aux grands groupes

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Beaucoup tendent à croire que l'intelligence artificielle, technologie perçue comme coûteuse et complexe, ne fera qu'accentuer les inégalités entre les entreprises. On imagine que les grands groupes, grâce à leurs moyens colossaux, vont prendre une avance irrattrapable. Pourtant, en pensant de la sorte, on passe à côté de l'essentiel. Le véritable fossé concurrentiel n'est en effet pas technologique, il est décisionnel.

Un article écrit par Gabriel DABI-SCHWEBEL, fondateur de Décision IA et auteur du livre Décision IA faites de l’IA votre alliée pour mieux décider et valoriser votre entreprise

 

Le piège de l’« IA opérationnelle »

Historiquement, la force des grands groupes réside dans leurs fonctions support qui leur offrent un luxe inaccessible aux plus petits : le temps de penser la stratégie. Le dirigeant de PME, lui, est un homme-orchestre absorbé par l’opérationnel. La fausse piste serait de croire que l’IA n’est qu’un outil de productivité. En s’égarant dans des projets d’« IA Opérationnelle » coûteux pour des gains marginaux, beaucoup de grandes entreprises risquent de manquer la véritable révolution : celle de l’« IA Stratégique ».

 

L’IA comme partenaire stratégique

Cette révolution est accessible à tous. Elle ne réside pas dans des logiciels hors de prix, mais dans l’utilisation des IA génératives pour augmenter la qualité et la rapidité des décisions. L’IA devient alors un « sparring-partner » pour le dirigeant. Loin de remplacer son jugement, elle l’augmente. Il ne s’agit plus d’intelligence artificielle, mais d’« intelligence augmentée ». Pour une PME, l’IA se transforme en un analyste et un consultant disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. La barrière à l’entrée n’est donc plus financière, mais intellectuelle. Le nouvel avantage concurrentiel devient « l’art de la question », une compétence managériale pure.


 

Maîtriser l’art du dialogue avec l’IA

Mais cet art ne s’improvise pas. Pour maîtriser ce dialogue stratégique, il faut suivre une méthode complète. Celle-ci exige d’abord de comprendre son partenaire : connaître ses limites, choisir le bon modèle d’IA et lui fournir un contexte riche, sans lequel aucune réponse n’est pertinente. Le cœur de l’approche consiste ensuite à étirer la pensée de l’IA. Plutôt que de la croire sur parole, il s’agit de la pousser à une réflexion structurée en lui demandant de bâtir des scénarios, d’objectiver les options ou de jouer l’avocat du diable pour tester la robustesse d’un argument.

 

Les rituels de la décision augmentée

Enfin, des rituels comme la « Cadence 4R » (Recevoir, Réfléchir, Réinterroger, Résoudre) permettent de cadrer ce dialogue. Ils garantissent que le dirigeant prenne le temps de la réflexion humaine et s’assure que la décision finale reste la sienne, mais une décision augmentée par la puissance de la machine.

 

Une chance historique pour les PME

L’IA stratégique ne creuse donc pas le fossé ; elle offre une chance historique aux PME agiles de le combler en surpassant les acteurs établis par la qualité et la justesse de leurs décisions. La PME qui réussira demain ne sera pas celle qui aura le plus d’IA, mais celle dont le dirigeant saura le mieux s’en servir. Le véritable enjeu est de devenir un « dirigeant augmenté ».

Car au fond, l’IA ne donne pas le pouvoir aux machines ; elle le rend aux dirigeants qui savent penser.

 


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