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La virtualisation du PC en entreprise 

PCSource : GettyImages

La vague du Cloud PC ne cesse de s’amplifier. Annoncée par les grands cabinets, amorcée par les géants de tech et dopée par quelques pure players innovants (dont plusieurs français), elle s’apprête à emporter le bon vieux PC physique de “rouille et d’OS” au profit de services dans le Cloud qui offrent, via une simple connexion internet, un poste de travail éternel, sécurisé, toujours à jour et à l’abri des pannes matérielles.

C’est une révolution imminente, aussi inexorable que celle qui a vu nos périphériques de stockage être remplacés par des services en ligne de type Drive ou Dropbox sous l’essor des technologies SaaS. C’est surtout le sens de l’histoire à l’heure du travail hybride, de la lutte contre l’obsolescence matérielle et de la cybercriminalité croissante. Ainsi, selon Gartner, le marché des services cloud de poste de travail virtuel a explosé de 68% en 2021 à plus de 2 milliards de dollars et devrait dépasser les 3 milliards de dollars en 2023.

Usages, expérience utilisateur, technos et start-ups … tout semble prêt. Mais, les entreprises le sont-elles également ? Dans un vieux pays révolutionnaire comme la France, nous savons qu’il ne suffit pas de démettre l’ancien régime pour garantir l’avènement des promesses de changement. 

La substitution d’un objet physique (et statutaire) remis cérémonieusement à un cadre à son arrivée par un service immatériel est évidemment un progrès. De l’avis des grandes entreprises l’ayant expérimenté, la virtualisation apporte des gains immédiats en matière d’organisation (notamment en mobilité) de performance (moins de coûts et moins de panne), de sécurité (plus de failles liées à l’utilisateur) et d’environnement (prolongation de la durée de vie des appareils). Mais l’enjeu principal est souvent ailleurs : passer aux Cloud PC, c’est faire l’apprentissage des pratiques de l’économie de la fonctionnalité, jugée indispensable par tous les experts du climat.

En effet, avec le véhicule de fonction et le téléphone, le PC est l’objet le plus individuel que l’entreprise puisse fournir à un collaborateur.  Mais dans le cas d’un Cloud PC, les organisations peuvent sortir du fonctionnement unitaire “un modèle-un abonnement-un utilisateur” et pour explorer des modes de partages plus performants comme la mutualisation de la puissance de calcul, la gestion de tranches horaires ou l’allocation en temps réel des ressources selon les enjeux métiers.

Cette approche permet d’assurer une économie de moyens tout en fournissant à chacun la ressource idéale pour son besoin à l’instant T. Schématiquement, un Cloud PC bien géré est une camionnette qui apparaît devant votre hangar à l’arrivée du conducteur pour disparaître à l’issue de la livraison ou être activé sur un autre parcours.  Avec une gouvernance efficace et des outils transparents, elle assure à l’entreprise une parfaite agilité, d’énormes gains de productivité et un bénéfice environnemental. Enjeu opérationnel à première vue, la virtualisation est donc un vrai sujet de transformation et nous prépare aux défis de la sobriété maîtrisée.

Cette mutation est aujourd’hui une opportunité réservée à certaines grandes entreprises mais elle sera demain une nécessité pour tous. Selon l’ADEME dans son rapport prospectif “Vers une économie de la fonctionnalité à haute valeur environnementale et sociale”, nous sommes aujourd’hui à l’époque des pionniers mais la sobriété va s’imposer comme un référentiel dès 2026. A cette date, on risque de distinguer trois types d’entreprise : celles qui se sont préparées pour atteindre l’excellence, celles qui devront s’en remettre pieds et poings liés aux règles de gestion des GAFAM et celles … qui se verront décrochées sur un sujet loin d’être anecdotique.

 

Tribune rédigée par Loïc Poujol, Directeur associé chez Weytop.

 

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