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La start-up Firestorm Labs lance l’impression 3D de drones militaires sur le front ukrainien

FirestormLe drone Tempest de la start-up Firestorm Labs. Firestorm Labs

La start-up Firestorm Labs, basée à San Diego, a pour ambition de révolutionner la production de drones militaires en utilisant l’impression 3D sur le front ukrainien. Elle a discrètement levé 12 millions de dollars (10,9 millions d’euros) auprès de sociétés telles que Lockheed Martin et a obtenu des contrats du Pentagone pour développer une usine de fabrication de drones de la taille d’un conteneur d’expédition, appelée xCell et capable de produire des drones de guerre en moins d’une journée.

Un article de Thomas Brewster pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

 

Alors que la guerre entre l’Ukraine et la Russie fait rage, Ian Muceus, ingénieur en défense et en impression 3D, s’est rendu à Kiev en février. Fasciné par le rôle crucial des drones dans la défense du pays, sa visite sur le terrain visait à comprendre la production en série de ces dispositifs, une expérience qui a ensuite inspiré la création de sa start-up soutenue par le Pentagone : Firestorm Labs.

En décembre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé des plans visant à produire des dizaines de milliers de drones chaque mois et, plus récemment, une toute nouvelle aile de l’armée dédiée à ces engins. Alors que l’invasion russe entre dans sa troisième année, l’Ukraine pourrait devenir un terrain d’essai vital pour le nouveau projet de Firestorm : une usine de la taille d’un conteneur d’expédition capable de fabriquer des drones de guerre en moins d’une journée, nommée xCell. Firestorm affirme que cette unité est conçue pour être rapidement déployée sur les zones de conflit afin de produire des drones spécifiques à une mission ou de convertir rapidement des systèmes plus anciens pour les adapter à une opération donnée. La technologie imprime le châssis du drone, qui peut être rapidement équipé de systèmes préconfigurés, de moteurs et de charges utiles. « Il est possible d’apporter des modifications en quelques heures ou quelques jours au lieu de plusieurs semaines », explique Dan Magy, cofondateur et PDG de Firestorm.

Firestorm a récemment ouvert une usine de 140 mètres carrés à San Diego, dédiée à l’impression 3D de drones et à la fabrication d’unités xCell capables de reproduire ce processus sur le champ de bataille. M. Magy s’attend à ce que l’usine produise plus de 500 machines sans pilote par mois. Firestorm estime que les guerres du futur nécessiteront 10 000 drones par mois. « Je pense que ce sera la quantité nécessaire, malheureusement, au vu de la situation en Ukraine », a déclaré M. Muceus à Forbes.

Pour atteindre cette échelle, Firestorm mobilise des fonds de capital-risque. Dans le cadre de tours d’investissement non divulgués précédemment, la société a réuni 12,5 millions de dollars (11,4 millions d’euros) de financement, dont 3 millions de dollars (2,7 millions d’euros) provenant de Lockheed Martin Ventures, l’entreprise principale dans le cadre de deux transactions en 2023. L’entreprise prévoit d’utiliser cet argent pour accélérer la production de xCell et de deux drones qui peuvent être imprimés en 3D en moins d’une journée : le Tempest de 24 kilos et El Nino de 4,5 kilos, conçus pour des sorties plus clandestines.

 

Le défi de l’impression 3D pour la production massive de drones

La grande question est de déterminer de manière réaliste la quantité de drones que Firestorm peut produire. Eveline Buchatskiy, associée directrice de la société de capital-risque D3 de Kiev, qui soutient l’armée ukrainienne, a déclaré à Forbes qu’elle n’avait pas encore vu de technologie d’impression 3D qui soit « compétitive pour une production à grande échelle ». « Mais la décentralisation des installations de production pourrait être bénéfique dans une guerre où les entreprises de drones ont été directement visées par les frappes russes », a-t-elle ajouté. Des stations d’impression 3D petites et disparates pourraient réduire les risques qu’une source essentielle de production de drones soit anéantie par une seule frappe russe.

« Disposer d’une gigafactory comme Tesla, avec les avantages associés des unités d’échelle, est tout simplement irréalisable », a déclaré Mme Buchatskiy à Forbes. « Nous espérons certainement une meilleure technologie d’impression 3D, mais nous ne savons pas si elle arrivera assez tôt pour avoir un impact dans cette guerre. »

 

Le soutien du Pentagone

Firestorm n’a pas encore décroché de contrats publics en Ukraine, mais elle a trouvé des partisans au sein du Pentagone. En novembre 2023, elle a conclu avec le département de la Défense des États-Unis un contrat d’une valeur de 3,8 millions de dollars (3,48 millions d’euros) pour la conception et la fabrication d’un drone Tempest modifié. Un contrat de 1,3 million de dollars (1,19 million d’euros) conclu en septembre avec l’armée de l’air finance la création d’une unité xCell capable de produire des drones à longue portée. L’entreprise est également l’un des nombreux contractants d’un vaste contrat de 46 milliards de dollars (42,1 milliards d’euros) appelé « Eglin Wide Agile Acquisition Contract », qui a été mis en place pour rendre l’acquisition d’armes pour le département de la Défense des États-Unis plus rapide et plus agile, bien que Firestorm n’ait pas encore reçu d’attribution.

M. Magy a déclaré à Forbes que Firestorm espérait produire toutes sortes de drones pour le Pentagone et ses alliés, en particulier ceux qui peuvent continuer à fonctionner dans des environnements où les signaux sont encombrés et où les pilotes peuvent perdre la connexion à leurs appareils – un problème que, selon les rapports de Forbes, le ministère de la Défense et l’ancien chef de Google, Eric Schmidt, ont essayé de résoudre par le biais d’une myriade d’investissements et d’entreprises.

Chad McCoy, cofondateur de Third et ancien chef du Commandement des opérations spéciales conjointes de l’armée de l’air, affirme que les drones de l’entreprise sont déjà plus performants que ceux de la concurrence pour éviter la détection radar, ajoutant : « Nous allons pouvoir lancer des centaines de drones dans des espaces où, traditionnellement, les systèmes sans pilote n’auraient pas été envisagés ».

 


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