Alors que le président Emmanuel Macron a annoncé le 9 février un grand plan de financement de l’IA en France, les développements rapides de cette technologie ont déjà le potentiel de se révéler déterminants dans la quête de compétitivité du pays.
Une contribution de Tristan Forest, responsable marketing et développement chez SumUp
Les PME françaises sont-elles en train de prendre le virage de l’intelligence artificielle (IA) ? En novembre 2023, selon Le Lab de Bpifrance, seulement 3 % des entreprises avaient un usage régulier de l’IA générative, et 12 % un usage occasionnel. Un an plus tard, elles sont 31 % à y avoir recours, dont 8 % de façon régulière.
Dans un contexte économique où la productivité et l’efficacité commerciale sont des enjeux clés pour la survie des entreprises, les TPE-PME ont tout intérêt à s’approprier l’intelligence artificielle générative. Longtemps perçue comme un outil au coût prohibitif et réservé aux grands groupes, cette technologie devient aujourd’hui accessible à toutes les structures, y compris les plus petites. Mieux encore, elle peut leur offrir un véritable avantage concurrentiel en optimisant leurs processus de vente et en améliorant leur relation client.
Un atout stratégique pour les petites entreprises
Les TPE et PME sont l’épine dorsale de l’économie française. Elles représentent l’essentiel du tissu économique français, et presque un dixième de notre PIB. Dans un contexte de tension sur leur trésorerie et de difficultés de recrutement, elles manquent souvent de ressources pour structurer efficacement leurs activités commerciales. L’IA générative peut leur permettre de gagner un temps précieux en automatisant certaines tâches à faible valeur ajoutée, notamment la qualification des prospects.
Prenons l’exemple d’une startup française, Pyto, qui propose un agent conversationnel capable de préqualifier les leads en posant des questions clés avant de les transmettre aux commerciaux. Résultat ? Un gain de temps considérable, une réduction du taux d’attrition et une amélioration du taux de conversion. Loin de remplacer l’humain, cette technologie permet aux commerciaux de cesser de consacrer du temps à un questionnaire-type déroulé de façon robotique, pour se concentrer sur leur valeur ajoutée : la négociation et la relation client.
La barrière de la complexité est tombée
Un des freins majeurs à l’adoption de nouvelles technologies par les TPE-PME est la perception de complexité. Pourtant, l’IA est désormais facile à intégrer et à utiliser. Pour un restaurateur, par exemple, configurer un agent conversationnel pour gérer ses réservations n’est pas plus compliqué que d’utiliser une plateforme comme UberEats ou ZenChef. De même, des outils comme Artisan permettent d’automatiser la prospection commerciale en adaptant les messages envoyés aux clients en fonction de leurs besoins et de leur activité sur le web. En supprimant les tâches chronophages, elle permet aux entrepreneurs de se consacrer à ce qu’ils font de mieux : développer leur offre et servir leurs clients.
En automatisant la qualification des prospects, une entreprise peut réduire drastiquement le coût de prise de rendez-vous. Pour une TPE, ces gains de productivité peuvent faire la différence entre une croissance soutenue et une stagnation dangereuse. Au-delà de la question de la concurrence, l’IA répond aussi à un enjeu de trésorerie. Optimiser son cycle de vente, améliorer son taux de conversion et réduire les coûts sont des impératifs pour assurer la pérennité d’une petite entreprise. Adopter l’IA aujourd’hui, c’est se donner les moyens de rester compétitif demain.
Le prochain effet “UberEats” ?
Lorsque les applications de livraison de nourriture sont arrivées, les restaurants qui s’y sont inscrits les premiers ont modifié leur organisation pour satisfaire cette nouvelle demande, et gagné en chiffre d’affaires. L’IA est peut-être le prochain UberEats des TPE-PME : une évolution technologique susceptible de transformer le déroulement des opérations, et qui deviendra incontournable. Ceux qui s’en empareront en premier auront une longueur d’avance sur leurs concurrents. Les outils existent, ils sont accessibles, et leurs bénéfices sont tangibles. La question n’est plus de savoir si l’IA va transformer les petites entreprises, mais comment et à quelle vitesse elles vont s’en emparer.
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