Avec des revenus estimés à 104 millions de dollars, Karim Benzema occupe la 8e place du classement des sportifs les mieux payés au monde de Forbes. Il s’agit du seul Français figurant dans ce top 10.
Il est l’un des joueurs français qui a le plus marqué l’histoire du football au XXIe siècle. Et accessoirement l’une des plus grosses fortunes du sport français et à l’international. En près de 20 ans de carrière, le natif de Bron, en région lyonnaise, a accumulé un patrimoine estimé à plus 70 millions d’euros. Ses revenus avoisinent les 104 millions dollars, lui permettant d’atteindre la 8e place du classement des sportifs les mieux payés au monde de Forbes, derrière Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo. À cette fortune s’ajoute un style de vie luxueux assumé, que le joueur exhibe régulièrement sur les réseaux sociaux. Forbes retrace l’itinéraire d’un surdoué du ballon rond.
De la banlieue lyonnaise au sommet du football mondial
Repéré très jeune du côté de Bron, Karim Benzema intègre le centre de formation de l’Olympique Lyonnais à dix ans. Son sens du but et ses qualités techniques impressionnent très vite ses premiers entraineurs qui lui imaginent déjà un grand avenir. Le jeune joueur fait également partie de l’équipe de France de moins de 17 ans, championne d’Europe en 2004, en compagnie d’un autre lyonnais, un certain Hatem Ben Arfa. À cette époque, le meneur de jeu est considéré comme un plus grand espoir que l’attaquant. Un débat refermé depuis.
Peu de temps après, le joueur d’origine algérienne intègre l’équipe première du grand Olympique lyonnais, composé de star comme Juninho, Florent Malouda ou Chris. Benzema fait d’abord profil bas. Mais il observe, il apprend. Et surtout, il marque. En 2008, il est sacré meilleur joueur du championnat de France. L’Europe commence à le regarder autrement. Un an plus tard, Madrid l’appelle. Il a 21 ans, et il signe pour 35 millions d’euros. Une somme colossale pour l’époque, mais qui ne l’impressionne pas. Pas plus que les projecteurs du Santiago Bernabéu. Pourtant, tout ne se passe pas comme prévu.
L’ombre de Ronaldo, la lumière du Ballon d’Or… et des millions
Dans la capitale espagnole, Benzema découvre la solitude, la pression et une exigence impitoyable. Il est jeune, étranger, un peu introverti. Les critiques pleuvent. Trop lent, pas assez impliqué, pas au niveau. À l’époque, certains journalistes espagnols vont jusqu’à le surnommer “le fantôme”. Mais lui se tait. Il travaille. Il s’accroche. Et il reste.
Dans l’ombre de Cristiano Ronaldo, Benzema devient peu à peu une pièce maîtresse. Celui qui crée, qui compense, qui sacrifie. Il est l’attaquant qui joue contre son instinct pour faire briller les autres. En 2022, après le départ de Cristiano Ronaldo, Benzema réalise sa meilleure saison : 44 buts, une Ligue des champions magistrale et enfin… le Ballon d’Or, à 34 ans. Avec le Real Madrid, il aura empilé les titres : cinq Ligues des Champions, quatre championnats d’Espagne, des dizaines de trophées.
Et des dizaines de millions. En parallèle, ses revenus explosent. À Madrid, son salaire annuel passe progressivement de 6 à plus de 20 millions d’euros lors de sa dernière année. Il signe également des contrats publicitaires avec Adidas, Hyundai ou Bwin. Son image, gérée avec rigueur, devient une marque mondiale rentable.
Businessman discret, empire solide
Karim Benzema ne se contente pas d’encaisser des chèques : il investit. Outre les villas luxueuses qu’il possède à Madrid, Dubaï ou Bron, il s’est lancé dans l’immobilier, la restauration et les marques personnelles. Il développe sa propre ligne de parfums, investit dans les cryptomonnaies, et possède des voitures de collection estimées à plusieurs millions d’euros.
En 2023, il franchit un cap inédit pour un joueur français en signant un contrat pharaonique avec le club saoudien d’Al-Ittihad, estimé à 200 millions d’euros sur deux ans. Il devient, le temps d’un été, l’un des sportifs les mieux payés de la planète. Une consécration financière autant que sportive, qui illustre la nouvelle géographie du football mondial, attiré par les pétrodollars du Golfe.
Fractures, rédemption et fin de règne
Mais le parcours de Benzema ne se résume pas à la lumière. Il est aussi ponctué de zones d’ombre. Écarté pendant plusieurs années de l’équipe de France à la suite de l’affaire de la sextape de Mathieu Valbuena, Benzema vit un exil douloureux des Bleus, entre 2015 et 2021. Cette mise à l’écart, très médiatisée, le prive notamment de l’Euro 2016 en France et du sacre mondial de 2018 en Russie.
Son retour en équipe de France, en 2021, est salué par la presse et les supporters. Plus mature, plus fort que jamais, il brille à l’Euro, mais les Bleus chutent prématurément. En 2022, une blessure de dernière minute le prive du Mondial au Qatar. Benzema, frustré, annonce dans la foulée sa retraite internationale. Il quitte les Bleus avec 37 buts en 97 sélections et un sentiment d’inachevé.
À 37 ans, alors qu’il évolue en Arabie saoudite dans un championnat moins médiatisé, Benzema n’a plus rien à prouver. Sa trajectoire, faite de sommets inégalés et de fractures brutales, incarne à elle seule la grandeur et la complexité du sport moderne. De Bron à Riyad, du rejet à la consécration, Karim Benzema aura été, quoi qu’on en dise, un nom qui pèse aussi lourd sur le terrain que dans les bilans financiers du football mondial.
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