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Préparer son avenir dans un monde dominé par l’IA : mode d’emploi pour les ados

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Préparer son avenir dans un monde dominé par l’IA : mode d’emploi pour les ados. Getty Images

Choisir une filière, décrocher un diplôme, puis trouver un emploi : ce chemin a longtemps assuré la stabilité. Mais pour les adolescents d’aujourd’hui, ce modèle est en train de s’effondrer. Alors que leurs parents ont gravi des échelons dans des secteurs établis depuis des décennies, ces jeunes se préparent à évoluer dans des métiers encore inconnus, à manier des outils inédits, pour résoudre des défis que nous ne pouvons même pas envisager.

 

Prenons un exemple concret : l’intelligence artificielle écrit désormais du code, pose des diagnostics médicaux et crée des œuvres d’art. Parallèlement, de nouveaux métiers émergent chaque mois — ingénieur(e) en prompts, expert(e) en éthique de l’IA, architecte en réalité virtuelle…

Face à cette évolution rapide, les universités peinent à actualiser leurs cursus assez vite pour suivre le rythme. La réponse ne réside pas dans l’accumulation de diplômes, mais dans un empilement stratégique de compétences, qui consiste à combiner délibérément des savoir-faire pour multiplier leur impact.


 

Pourquoi les ados doivent commencer dès maintenant à développer des compétences adaptées à l’ère de l’IA

Un(e) adolescent(e) qui maîtrise le codage, la création graphique et la gestion d’un conseil d’élèves n’est pas seulement polyvalent(e) : il ou elle se prépare à des métiers d’avenir comme l’expérience utilisateur, la stratégie numérique ou la gestion de produits technologiques ; des domaines où cette alliance de compétences techniques, créatives et humaines est particulièrement prisée.

Et ce qui est encore mieux ? Les ados n’ont pas besoin d’attendre l’université ni l’autorisation de quiconque pour se lancer. Ils peuvent commencer dès aujourd’hui, profiter de leur temps et de leur liberté pour expérimenter, apprendre de leurs erreurs, et trouver la combinaison unique de talents qui fera leur force.

 

Ce que signifie maîtriser un éventail de compétences à l’ère de l’IA

Un skill stack (éventail de compétences), c’est un ensemble d’aptitudes qui, combinées, créent une valeur bien supérieure à la somme de leurs parties. Contrairement à une spécialisation unique et étroite, l’éventail de compétences valorise la diversité et la complémentarité des savoir-faire.

Imaginez un(e) ado qui apprend les bases du Python, développe son sens esthétique, et affine ses capacités de communication dans un club de débat. Pris séparément, chaque talent est utile. Mais ensemble, ils ouvrent des portes vers des carrières en recherche utilisateur, design produit ou marketing digital.

À l’ère de l’intelligence artificielle, ce sont les humains qui conservent l’avantage ; lorsqu’ils savent combiner compétences techniques, sens créatif et intelligence relationnelle.

Selon le Forum Économique Mondial, des qualités comme la créativité, la pensée critique ou la résilience feront partie des 10 compétences clés les plus recherchées par les employeurs dans les années à venir.

Les machines savent analyser les données, mais elles ne peuvent pas imaginer des solutions innovantes qui touchent les émotions. Elles maîtrisent le traitement du langage, mais restent incapables de convaincre, d’inspirer ou de bâtir une culture.

 

Pourquoi l’adolescence est le moment idéal pour commencer

Les adolescents vivent une période idéale pour adopter cette nouvelle façon de penser. Ils évoluent dans un cadre où l’expérimentation et l’erreur sont non seulement acceptées, mais aussi formatrices.

De plus, les ressources d’apprentissage gratuites ou peu coûteuses sont facilement accessibles en ligne. Beaucoup développent déjà, souvent sans en avoir conscience, leurs compétences clés à travers leurs loisirs, petits jobs ou activités extrascolaires.

Prenons un exemple concret : Un(e) adolescent(e) qui fait du streaming de jeux vidéo (compétences techniques et gestion de communauté), monte ses vidéos pour les réseaux sociaux (créativité et maîtrise des outils numériques) et anime un serveur Discord (leadership et communication) construit déjà des savoir-faire essentiels pour l’économie numérique.

Ce qu’il ou elle doit désormais cultiver, c’est la conscience de ces acquis : comprendre comment ses passions et expériences actuelles peuvent s’inscrire dans une stratégie globale pour préparer son avenir.

 

Les 5 grandes catégories de compétences clés à l’ère de l’IA

Alors que l’intelligence artificielle transforme nos modes de vie, de travail et d’apprentissage, certaines compétences deviennent essentielles ; non seulement pour s’adapter, mais surtout pour se démarquer. Voici les cinq domaines clés sur lesquels les adolescents peuvent (et doivent) commencer à bâtir leur avenir dès aujourd’hui.

  1. Culture numérique et maîtrise de l’IA

À minima, les jeunes doivent maîtriser le langage du numérique. Pas besoin d’être développeur, mais chacun doit comprendre les fondamentaux de l’IA, des algorithmes et des systèmes de données.

Comment développer cette compétence :

  • Suivre un cours d’initiation au code (Python ou JavaScript, par exemple)
  • Tester des outils no-code pour créer une appli ou un site web
  • Explorer des applications d’IA comme ChatGPT ou Canva pour en saisir les capacités et limites
  1. Pensée critique et éthique face à l’IA

À mesure que la technologie avance, elle soulève des questions complexes sur la vie privée, l’équité et les biais. Ceux qui sauront poser les bonnes questions, remettre en cause les idées reçues et adopter une pensée nuancée auront un réel avantage.

Comment développer cette compétence :

  • Rejoindre un club de débat ou de philosophie
  • S’engager dans une association ou un projet citoyen
  • Étudier et débattre de cas concrets sur l’impact des technologies
  1. Communication humaine, claire et empathique

Peu importe ses avancées, l’IA ne remplacera jamais notre besoin fondamental d’être compris et de comprendre les autres. L’écoute active, la prise de parole, l’écriture persuasive et l’intelligence émotionnelle resteront des atouts majeurs.

Comment développer cette compétence :

  • Pratiquer l’expression orale en public
  • Écrire régulièrement : articles de blog, posts professionnels sur les réseaux, essais personnels…
  • S’entraîner à l’écoute active et à formuler des retours constructifs
  1. Créativité et résolution de problèmes

L’IA peut reproduire des schémas, mais l’humain innove. Imaginer, raconter, concevoir et inventer des solutions inédites : voilà notre force unique.

Comment développer cette compétence :

  • Participer à un atelier de design thinking
  • S’amuser avec des outils créatifs comme Figma, Canva ou Procreate
  • Trouver des solutions originales à des problèmes concrets dans son environnement
  1. Esprit entrepreneurial (même sans créer d’entreprise)

Penser comme un entrepreneur, c’est savoir détecter des opportunités, agir et créer de la valeur à partir de rien. Même sans lancer leur propre boîte, les ados ont tout à gagner à adopter cette posture proactive.

Comment développer cette compétence :

  • Lancer une micro-activité (cours particuliers, revente d’objets, création de contenu…)
  • Participer à un concours d’entrepreneuriat ou à un hackathon
  • Apprendre les bases du budget, du marketing et de l’étude de marché

 

Comment les ados peuvent commencer à acquérir dès aujourd’hui des compétences adaptées à l’ère de l’IA

Se lancer ne doit pas sembler compliqué. Voici quelques pistes concrètes que les adolescents peuvent suivre dès maintenant :

  • Suivre un cours en ligne gratuit cet été. Des plateformes comme Coursera, edX ou Khan Academy proposent des milliers de formations accessibles à tous.
  • Lancer un projet personnel. Créer un blog, démarrer une chaîne YouTube, organiser un nettoyage de quartier… toutes ces initiatives permettent d’apprendre en pratiquant.
  • Rejoindre un club ou un groupe. Qu’il s’agisse de programmation, entrepreneuriat, robotique ou arts, évoluer avec d’autres développe aussi les compétences collaboratives.
  • Trouver un mentor. Se faire accompagner par un professionnel ou un étudiant expérimenté aide à y voir plus clair et à avancer plus vite.
  • Prendre le temps de réfléchir régulièrement. Tenir un journal ou un portfolio pour observer jour après jour l’évolution et l’enrichissement de son éventail de compétences.

 

L’accompagnement des parents et enseignants

Parents et éducateurs jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement des jeunes face à ces nouveaux enjeux. Plutôt que de les orienter vers une voie « sécurisée » unique, ils peuvent :

  • Inviter à se demander « Quels problèmes veux-tu résoudre ? » plutôt que « Que veux-tu faire plus tard ? »
  • Encourager la curiosité et l’expérimentation, même si le chemin paraît chaotique au début
  • Expliquer comment les compétences se croisent et se renforcent mutuellement
  • Valoriser les progrès accomplis plutôt que la seule quête de la perfection

À WIT (Whatever It Takes), organisation que j’ai fondée en 2009, nous avons vu à quel point une initiation précoce au développement de compétences via l’entrepreneuriat renforce la confiance et les capacités des jeunes. Nos diplômés ne se limitent pas à lancer des entreprises : ils deviennent des acteurs capables de s’adapter à tous les défis.

 

L’avenir appartient aux profils hybrides

Dans un monde façonné par l’intelligence artificielle, l’avenir appartiendra à celles et ceux capables d’assembler, faire évoluer et activer leurs compétences avec agilité et créativité. Pour les ados, plus on commence tôt à construire cet éventail de savoir-faire, plus on gagne en liberté et en résilience.

Aujourd’hui, se spécialiser dans un seul domaine en espérant échapper à l’automatisation ne suffit plus. Ce qui fera la différence, c’est la capacité à marier des compétences techniques, créatives, critiques, relationnelles et entrepreneuriales. Un ensemble riche, qui ne concurrence pas l’IA, mais la complète.

La bonne nouvelle ? Les jeunes ont déjà toutes les cartes en main pour construire ce socle. Il suffit d’y mettre de l’intention, de se lancer, et de garder la curiosité en éveil, dans un monde où l’intelligence artificielle est moins une menace qu’un amplificateur du potentiel humain.

 

Une contribution de Sarah Hernholm pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie


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