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Parents et indépendants, une aventure (im)possible ?

indépendantThe mature father (in his 40s) helps his daughter by giving her a helping hand (a little push)

Être parent n’est pas chose aisée, mais l’être en étant indépendant l’est encore moins ! Entre le manque d’accompagnement de l’État et la difficulté à structurer un quotidien qui s’articule autour des enfants ainsi que de son activité, la parentalité est un challenge qui ne peut être surmonté qu’à l’aide d’une organisation bien précise. Une rigueur qui permettra d’éviter certains écueils.

Une contribution de Laetitia Routaboul, Présidente Fondatrice de Link Consulting

 

Un projet qui s’anticipe

Si l’arrivée inopinée d’un enfant peut être bienvenue, elle est davantage source de stress pour les indépendants. Pour ces derniers, la parentalité est un projet qui s’anticipe. Dans quelles conditions accueillir l’enfant ? La rémunération perçue pendant le congé maternité/paternité sera-t-elle suffisante pour subvenir aux besoins du foyer ? Quel statut choisir pour être mieux couvert financièrement ? Être parent est-il compatible avec son activité d’indépendant ? Autant de questions à se poser pour construire sereinement son projet de famille.

Une démarche d’autant plus impérative que les indépendants doivent le plus souvent aller dénicher par eux-mêmes toutes les informations nécessaires à un tel projet. A ce titre, l’accompagnement de l’État manque véritablement de clarté. Et même si les indépendants ont l’habitude de cette forme d’autonomie, on ne peut que regretter l’absence de démarches simplifiées auprès de l’administration. La multiplicité des statuts n’est d’ailleurs pas pour faciliter un tel projet tant il existe des conditions et des droits spécifiques plus ou moins adaptés à la parentalité. Il est donc essentiel de faire un état des lieux global des avantages de chaque statut pour choisir celui qui rentrera le plus en adéquation avec l’envie d’être parents.

 

Une couverture financière inégale

Aborder la question financière est un sujet aussi bien épineux que pris au piège entre une définition peu claire de ce qu’est un indépendant et une forme de favoritisme envers le salariat faisant de l’ombre aux autres façons d’exercer une activité. Disons-le clairement, la couverture financière d’un congé maternité/paternité pour les indépendants n’est pas suffisante. Quand un salarié a droit à un complément de salaire de la part de son employeur, un indépendant ne peut pas compter sur un dispositif similaire à moins de disposer d’une prévoyance qui est également couteuse.

Ce plafond de verre en matière de couverture financière est difficilement acceptable au vu du montant, souvent important, des cotisations des indépendants. Un cas de figure qui oblige de facto à reprendre bien plus vite son activité pour éviter des pertes conséquentes sur l’année. Sans être fataliste, la gestion financière de la parentalité des indépendants ne pourra réellement s’améliorer que si la société dans sa globalité leur apporte une reconnaissance à la hauteur de la popularité croissante du statut.

 

Bien s’organiser pour ne pas sous-traiter sa parentalité

La gestion du quotidien est probablement le défi le plus difficile à relever pour les indépendants tant il nécessite une organisation quasi militaire. Jongler en permanence entre son activité et son rôle de parent peut vite induire une charge mentale très lourde à porter au quotidien. Ce mode de vie unique doit être optimisé pour profiter au mieux de sa parentalité tout en développant son activité. Cela commence par la mise en place d’un agenda très précis de la journée associé à une répartition des tâches équitable. Une telle structure est nécessaire même si, soyons clairs, rares sont les moments où il est possible de lâcher prise.

Aussi est-il tentant de déléguer un maximum de tâches afin de s’alléger un peu mais cette démarche peut vite conduire à des dérives. A vouloir trop déléguer, il y a un risque de sous-traiter sa parentalité et donc de passer moins de temps avec son enfant. L’indépendance est un choix comme l’est également la parentalité. Assumer ses choix et les potentielles frustrations engendrées permet ainsi de ne pas éprouver de regrets à long terme. Être indépendant est une formidable occasion de passer plus de temps avec son enfant lors de ses premiers mois. Une flexibilité unique qui génère certes du stress mais peut être source de bonheur quand elle est correctement appréhendée.

 


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