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Les entreprises ont tout intérêt à prendre le relais des politiques publiques en matière d’environnement

environnementaleDrone aerial view of beautiful sandy beach with rock cliff.

Alors que l’Agence européenne pour l’environnement puis la Cour des comptes ont épinglé à la mi-mars, respectivement l’UE et la France pour leur impréparation aux conséquences du changement climatique, autant Bruxelles que Paris se montrent hésitantes vis-à-vis des actions à enclencher sur le sujet. D’un côté, l’assouplissement de la directive sur le devoir de vigilance des entreprises (CSDDD) à Bruxelles voté le 15 mars, de l’autre les coupes budgétaires dans les fonds dédiés à la transition environnementale à Paris sont des signaux forts du ralentissement des politiques pour l’environnement. Dans ce contexte, le tissu économique peut-il prendre le relais ?

Une Contribution de Thomas Guyot, co-fondateur de Traace

 

La transition environnementale est un objectif urgent, commun, qui devrait être porté par l’ensemble des parties prenantes, du citoyen au Président de la République, en passant par les organisations publiques, les associations et les entreprises. Malheureusement, elle souffre d’une image négative, selon laquelle elle demanderait des efforts démesurés. En ce qui concerne les entreprises, le montant des amendes prévues par la CSDDD serait notamment un des principaux sujets de négociation, alors que les mêmes montants sont déjà en vigueur, et réellement appliquées, en ce qui concerne par exemple la protection des données personnelles.

Or, la transition environnementale n’est pas seulement une nécessité, c’est aussi une attente forte. De nombreuses entreprises n’ont ainsi pas attendu le Pacte Vert pour l’Europe ou la loi Climat et Résilience pour engager des actions concrètes en faveur de l’environnement. Elles ont su s’emparer du sujet, en commençant par la mesure de leur empreinte carbone, condition sine qua non à tout plan crédible de décarbonation. Elles ont déjà compris que leur stratégie environnementale deviendra à terme un avantage concurrentiel et peuvent reprendre aujourd’hui le flambeau des politiques publiques. L’objectif maintenant est d’étendre cette stratégie à l’ensemble du tissu économique pour des actions environnementales concrètes et ambitieuses.

L’action environnementale : un avantage concurrentiel majeur…

Pour ce faire, il est nécessaire de répondre à deux enjeux. Le premier est celui de prendre conscience des nombreux avantages que les entreprises peuvent tirer de leurs actions environnementales : ce qui est aujourd’hui considéré comme une contrainte peut devenir à terme un vrai avantage concurrentiel. A l’époque où le RGPD a été mis en place, les entreprises qui avaient anticipé son entrée en vigueur ont bénéficié d’une longueur d’avance importante, et ont pu remporter des appels d’offres désertés par ceux qui ne remplissaient plus les exigences légales. De la même façon, les engagements écologiques sont de plus en plus souvent un sujet des nouvelles directives, mais aussi un critère pris en compte par les banques et les investisseurs privés, sans parler de leur impact sur l’image de l’entreprise et sa marque employeur. Intégrer la transition environnementale dans sa stratégie permet de répondre à toutes ces exigences. Enfin, réduire son empreinte carbone, c’est aussi optimiser ses ressources, gage d’efficacité et in fine d’économies.

…et un défi exigeant

Le deuxième enjeu consiste pour les entreprises à faire face au changement. Certes, les nouvelles pratiques peuvent constituer une charge importante pour les entreprises. Tout d’abord, parce que le cerveau humain n’aime pas le changement : il demande un certain temps d’adaptation, la mise en place de nouveaux outils, de nouveaux process, voire une nouvelle organisation au sein de l’entreprise à l’instar des départements RSE qui continuent à prendre une place de plus en plus importante dans les grands groupes. Ensuite, parce que les plans d’action peuvent venir chambouler le statu quo de l’entreprise jusqu’à, parfois, lui demander de repenser intégralement son modèle d’affaires. Des conséquences à la hauteur des enjeux planétaires.

Les entreprises ont su s’adapter à de nombreuses évolutions. Aujourd’hui, face au ralentissement flagrant des politiques publiques, c’est la transition environnementale qui est entre leurs mains. A elles de comprendre que c’est non seulement de l’avenir de la planète mais aussi de leur avenir, à elles, dont il s’agit.


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