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Journée internationale de l’éducation: endiguer « l’infodémie » !

éducation

Quel nouveau monde pour demain ? Alors que nous célébrons chaque année, le 24 janvier, la journée internationale de l’éducation, il est temps de mettre en exergue le rôle primordial de l’éducation dans l’édification de sociétés plus résilientes et la promotion de la paix.


 

Don’t look up !

Symbole de l’année 2021, personne n’a échappé au phénomène Don’t look up. Ce film parodique sur un déni de taille cosmique met en scène deux chercheurs qui échouent à mobiliser l’opinion pour échapper à une catastrophe planétaire. Une satire que beaucoup voient comme une métaphore de notre aveuglement face au changement climatique. Si cette parabole simpliste ne suffira peut-être pas à déclencher un déclic salutaire, elle nous éclaire bien sur les enjeux médiatiques du moment et les rouages de l’infodémie. Ce n’est pas un hasard si le film a déclenché autant de conversations dans le monde entier ; c’est le point de départ pour se poser des questions nouvelles. 

« Don’t Look Up » est un film sur nous, sur notre incapacité à traiter l’information et à en faire quelque chose. Nos cerveaux sont sur-sollicités par un trop plein d’information sur les réseaux sociaux, sur les chaînes d’info… Le film ne fait pas que s’en prendre aux politiques ou aux journalistes, mais il interroge aussi le pouvoir des internautes-citoyens. Tout le monde a son propre fil d’information en continu et l’alimente de nouvelles informations. Connaissez-vous d’ailleurs l’ultracrépidarianisme? C’est un comportement qui consiste à donner son avis sur des sujets pour lesquels nous n’avons pas de compétences. 

 

La médiatisation des bavardages

Nous sommes tous les rouages d’une machine qui nourrit la désinformation. Même ceux qu’on pourrait qualifier de sachants, les scientifiques, en prennent pour leur grade. La pandémie a en effet catalysé un cruel besoin de sciences mais aussi de mieux transmettre l’état des connaissances. La visibilité numérique des voix les plus outrancières, les moins scientifiquement légitimes, doit nous interroger sur notre rapport à l’information pour tous les autres défis à venir. Nous avons en effet assisté aux dérives de ceux qui, avides de lumière ou aveuglés par la peur, ont véhiculé sur les réseaux sociaux des informations erronées ou non-vérifiées, parfois dangereuses, négligeant à dessein tout sens de la nuance.

Journalistes, spécialistes de la communication, scientifiques, politiques… il faut désormais associer toutes les disciplines et croiser les regards pour redonner une dimension à l’information et sortir de la « cacophonie » dans laquelle nous vivons. Ce nouveau mode de relation, plus riche et plus interactif, exige, pour les scientifiques, de se mettre davantage à l’écoute des attentes et des questions de la société ; pour les citoyens, il suppose d’avoir accès à une information de qualité et un niveau d’éducation permettant de comprendre les avancées scientifiques.

 

Une responsabilité collective

Le désintérêt, le déni, le rejet, la colère, la peur… Il faut tirer les leçons de la crise pour renouer le dialogue entre les chercheurs, les journalistes, les politiques et les citoyens, en insufflant dans leurs relations plus de proximité, de confiance et de réciprocité. Cette stratégie repose d’abord sur nous tous.

Selon l’OMS, l’infodémiologie vise à « comprendre le caractère pluridisciplinaire de la gestion des infodémies ; reconnaître des exemples actuels d’infodémie et connaître les outils disponibles pour comprendre, mesurer et combattre le phénomène ; élaborer un programme de recherche en santé publique pour canaliser les efforts et les investissements vers ce nouveau domaine scientifique ; et, enfin, créer une communauté de pratique et de recherche »

 

Apprendre à vivre avec la société de l’information

L’enjeu pour 2022 est de renouer avec la rationalité tant individuellement que collectivement : 

  • Du point de vue des chercheurs : s’adresser à tous et reconnaitre la médiation entre science-société comme une dimension à part entière de l’activité scientifique
  • Du point de vue des journalistes : Sortir des sentiers battus et rabattus, varier et confronter les sources pour nourrir la société de sujets de fond
  • Du point de vue des politiques :  Garder une attitude humble pour résoudre les problèmes à partir d’un diagnostic et des pistes de solutions partagées en amont
  •  Du point de vue des internautes-citoyens : se former pour décrypter l’info et les sources, être capable de les hiérarchiser et les qualifier (officielles, interprétatives, orientées politiquement, complotistes)

 

Nous avons tous à notre disposition des briques pour construire tous ensemble quelque chose de plus grand. L’éducation à l’information n’est pas un frein, mais bien une solution à condition de mieux la prodiguer !

À NOUS D’ECRIRE LA SUITE…

 

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