Rechercher

Europe 2025 : interdictions, amendes et restrictions pour les touristes

Europe
Tropea, Italie. Getty Images

Des amendes pour les tongs aux interdictions de fumer sur les plages en passant par la répression du selfie, les règles pour les voyageurs en Europe se durcissent. Voici l’essentiel à savoir avant de partir cet été.

 

Vous partez en Europe cet été ? Réfléchissez-y à deux fois avant d’allumer une cigarette sur la plage ou de vous promener torse nu. En 2025, alors que le tourisme devrait battre des records, de nombreuses destinations durcissent les règles. Interdictions, amendes, restrictions… la liste des comportements sanctionnés s’allonge et peut vous coûter cher.

Certaines mesures frappent fort : interdiction de la musique sur les plages, alcool prohibé dans certains lieux publics, selfies limités dans les villages sur-fréquentés, et même des avertissements pour conduire en tongs, bien que cela ne soit pas formellement illégal.

Ces mesures s’inscrivent dans un mouvement grandissant de résistance au surtourisme, à un moment où les tensions atteignent un point critique. En avril et mai, des manifestations ont éclaté dans toute l’Espagne — de Madrid à Majorque en passant par les Canaries — pour dénoncer l’impact du tourisme de masse. Et ce n’est pas fini : le 15 juin, des groupes d’activistes prévoient des actions coordonnées dans plusieurs pays, avec des manifestations, des grèves dans les aéroports, des blocages de bus touristiques, et plus encore.

Avant de boucler vos valises pour l’escapade européenne de vos rêves, prenez le temps de vous informer sur les règles locales. Voici un aperçu des nouvelles interdictions, des amendes parfois salées, et de ces règles souvent méconnues mais bel et bien appliquées.

 

Espagne

En matière de régulation du tourisme, l’Espagne fait figure de pionnière – et cet été, les règles s’annoncent plus strictes que jamais, surtout sur les plages. Dans de nombreuses stations balnéaires comme Barcelone, les îles Baléares ou la Costa del Sol, fumer sur le sable est désormais interdit, sous peine d’une amende pouvant atteindre 2 000 euros. Réserver un transat puis disparaître pendant des heures ? Cela pourrait aussi vous coûter jusqu’à 250 euros dans certaines régions.

Uriner en public — y compris dans la mer — est également sanctionné dans des villes comme Marbella ou Vigo, avec des amendes allant jusqu’à 750 euros. Mieux vaut aussi surveiller votre tenue : à Malaga et Barcelone, les touristes en maillot de bain hors des plages ont déjà écopé de contraventions.

Et les règles ne s’arrêtent pas une fois les pieds secs. Derrière le volant, la police espagnole peut vous infliger jusqu’à 200 euros d’amende si elle estime que vos tongs ne sont pas adaptées à la conduite.

Enfin, gare aux excès festifs : à Majorque, Ibiza et dans les Canaries, les autorités durcissent le ton face au tourisme de fête. Les tournées de bars et les croisières festives sont désormais interdites dans certains quartiers, et l’ivresse sur la voie publique peut coûter jusqu’à 3 000 euros.

 

Italie

Face à l’afflux massif de visiteurs, les destinations emblématiques italiennes durcissent le ton. C’est particulièrement visible à Venise, qui impose désormais un droit d’entrée aux visiteurs d’un jour : 5 euros en cas de réservation anticipée, et jusqu’à 10 euros pour les arrivées de dernière minute. (Les voyageurs ayant réservé un hébergement sont exemptés.) Ceux qui n’ont pas de preuve de paiement s’exposent à une amende pouvant aller jusqu’à 300 euros. La ville a également interdit les haut-parleurs, les grands groupes de touristes et la baignade dans ses célèbres canaux, sous peine d’une amende de 1 000 euros.

D’autres villes italiennes prennent aussi des mesures contre les incivilités touristiques. À Portofino, une simple pause photo dans certaines zones peut vous coûter jusqu’à 275 euros si elle gêne la circulation. Au lac de Garde, des amendes de 700 euros ont été infligées à des touristes pour des plongeons dans des zones dangereuses. Même un match de foot improvisé un peu trop agité peut valoir 600 euros d’amende.

Le maillot de bain, lui aussi, est dans le viseur : à Sorrente, se promener en tenue de plage hors des lieux prévus peut vous coûter jusqu’à 500 euros.

Enfin, pour préserver leurs sites historiques, certaines villes limitent désormais le nombre de visiteurs. À Pompéi, l’accès sera restreint à 20 000 personnes par jour en 2025. À Rome, le Colisée n’accueillera pas plus de 3 000 visiteurs en simultané. Quant aux reventes frauduleuses de billets, elles sont désormais passibles d’amendes salées : vigilance recommandée au moment de l’achat.

 

France

En France, les autorités appellent de plus en plus les visiteurs à adopter un comportement respectueux. À Paris, par exemple, si un pique-nique avec vin et fromage au bord de la Seine peut sembler idyllique, la consommation d’alcool est interdite dans de nombreux espaces publics. Les contrevenants risquent une amende pouvant aller jusqu’à 135 euros.

Quant au style, mieux vaut rester sobre : sur la Côte d’Azur, plusieurs villes – dont Cannes – interdisent les tenues de plage trop légères en dehors des plages. Se promener en bikini ou torse nu peut vous coûter jusqu’à 38 euros.

 

Grèce

La Grèce renforce ses efforts pour préserver ses sites culturels et ses paysages naturels. Dès cet été, les passagers de croisière débarquant à Santorin ou Mykonos entre juin et septembre devront s’acquitter d’une taxe de 20 euros par personne. Ces îles limitent aussi le nombre de visiteurs : Santorin impose désormais un plafond de 8 000 croisiéristes par jour pour mieux contrôler l’afflux touristique.

Le pays protège aussi ses plages : 70 % des plages publiques doivent rester libres de tout transat. Et attention aux souvenirs naturels : ramasser des coquillages ou des galets est interdit dans de nombreuses régions, avec des amendes pouvant atteindre 1 000 euros.

Sur la terre ferme, certaines règles surprennent. Il est interdit de porter des talons hauts sur les sites archéologiques, au risque d’écoper d’une amende allant jusqu’à 900 euros, pour protéger les vestiges fragiles. À l’Acropole, le nombre de visiteurs est désormais limité à 20 000 par jour, avec des créneaux horaires imposés à l’entrée.

 

Croatie

En Croatie, les autorités durcissent le ton face aux débordements estivaux, en particulier dans les destinations les plus prisées. À Split, il est désormais interdit de se promener en maillot de bain — et a fortiori en sous-vêtements — dans le centre historique, sous peine d’une amende pouvant atteindre 150 euros. À Hvar, les règles sont encore plus strictes : des horaires de tranquillité ont été instaurés et boire de l’alcool dans l’espace public peut vous coûter jusqu’à 600 euros.

À Dubrovnik, l’un des hauts lieux du tourisme en Europe, le maire a lancé une vaste opération de désengorgement. Désormais, seuls deux bateaux de croisière peuvent accoster chaque jour. Les stands de souvenirs ont été fermés, les terrasses réduites et le service de taxi limité. Une série de mesures pensées pour rendre la ville plus paisible, tant pour les habitants que pour les visiteurs.

 

Portugal

Le Portugal durcit lui aussi sa position face aux comportements déplacés, en particulier dans les stations balnéaires très fréquentées comme Albufeira. Se promener en ville en maillot de bain peut vous coûter jusqu’à 1 500 euros — et encore plus en cas de nudité. Des sanctions sont également prévues pour la consommation d’alcool sur la voie publique, les crachats et l’urination en public.

Le bruit est un autre sujet sensible : les enceintes diffusant de la musique à fort volume sont désormais interdites sur de nombreuses plages, avec des amendes pouvant atteindre 36 000 euros. Pour lutter contre les excès nocturnes, certains quartiers restreignent les horaires d’ouverture des bars. À Sintra, face à la pression des habitants, les autorités envisagent de freiner le développement hôtelier afin de préserver le cachet historique de la ville.

 

Pays-Bas

Amsterdam renforce considérablement ses restrictions face au tourisme de masse. La ville mène une campagne explicite baptisée « stay away », visant à décourager les fêtards avec des messages dissuasifs. Fumer du cannabis dans la rue est désormais interdit dans le quartier rouge, les bars ferment plus tôt et les visites de groupes sont davantage encadrées.

Les fêtes en bateau sont elles aussi soumises à de nouvelles règles concernant le bruit et la consommation d’alcool. Par ailleurs, la construction de nouveaux hôtels est interdite, et certains habitants vont jusqu’à intenter des actions en justice contre des boutiques rendues célèbres par TikTok, accusées de contribuer à un afflux de touristes jugé excessif. Le message est clair : respectez la ville, ou abstenez-vous de venir.

 

Autriche

L’Autriche durcit également le ton face au tourisme excessif. À Hallstatt, charmante ville de montagne qui aurait inspiré le film Frozen de Disney, une barrière temporaire « anti-selfie » a été installée pour limiter l’afflux des visiteurs aux points de vue les plus prisés sur le lac.

Autre règle moins connue : si vous envisagez un roadtrip en Autriche, mieux vaut laisser votre dashcam à la maison. En effet, ces caméras embarquées sont largement interdites en raison des strictes lois sur la protection de la vie privée, et leur utilisation peut vous coûter jusqu’à 25 000 euros d’amende.

 

Allemagne

En Allemagne, un comportement agressif au volant peut avoir un prix salé. Insulter ou faire des gestes obscènes, que ce soit envers d’autres conducteurs ou la police, est qualifié de « rage au volant » et peut entraîner des amendes allant jusqu’à 4 000 euros.

Le pays sévit aussi contre les touristes trop bruyants, notamment dans des villes comme Berlin, où les règlements contre le bruit et l’interdiction de consommer de l’alcool en public sont de plus en plus strictement appliqués, en particulier dans les quartiers lassés du tourisme festif. Et attention, chez les piétons, certains comportements peuvent également être sanctionnés.

 

République tchèque

Prague cherche à se défaire de son image de capitale de la fête. Pour cela, la ville a interdit les vélos à bière, restreint le bruit dans les quartiers historiques et durcit le contrôle des tournées de bars, de la consommation d’alcool en public, ainsi que des enterrements de vie de garçon ou de jeune fille trop bruyants. Les bars peuvent même être sanctionnés s’ils servent des touristes déjà en état d’ébriété.

 

Chypre

Une règle surprenante règne à Chypre : il est strictement interdit de manger ou boire au volant, même simplement s’hydrater avec une bouteille d’eau. Enfreindre cette loi peut vous coûter une amende de 85 euros. Cette mesure vise à réduire les distractions au volant, et la police locale veille à son application rigoureuse.

 

Islande

L’Islande, soucieuse de préserver ses paysages fragiles, interdit formellement la conduite hors route. Les contrevenants s’exposent à des amendes pouvant atteindre 500 000 ISK (environ 3 400 euros). Ici, ne pas respecter les règles se paie cher — au sens propre comme au figuré.

 

Suisse

La Suisse cultive son image de pays impeccable en imposant des règles strictes pour protéger son environnement immaculé. Jeter des déchets ou faire du bruit tard dans la nuit dans les lieux publics peut entraîner des sanctions sévères. À Zermatt, ville sans voiture, les véhicules à essence sont interdits pour limiter la pollution, et les taxis électriques sont la norme. Une fois sur place, mieux vaut bien se tenir au courant des règles locales pour éviter de mauvaises surprises.

 

Une contribution de Laura Begley Bloom pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie


Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC