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Développez votre résilience en surmontant ces trois pièges du leadership

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Leadership. Getty Images

D’après une enquête mondiale menée par PwC, plus de 96 % des organisations ont connu des perturbations ces deux dernières années. La résilience — cette capacité active à anticiper, s’adapter et rebondir face à l’adversité — est devenue une compétence clé, tant pour les entreprises que pour les individus. Crises, bouleversements, pertes : personne n’y échappe.

 

Pour les dirigeants — confirmés ou en devenir — comprendre les mécanismes de la résilience est un véritable levier. Car c’est elle qui permet justement de trouver un passage quand tout semble bloqué. Imaginez ce que cela changerait pour votre carrière ou votre entreprise si, en pleine tempête, vous pouviez activer des ressources insoupçonnées.

La résilience est la clé. Mais encore faut-il savoir l’exploiter pleinement. Trop souvent, trois angles morts viennent freiner son déploiement, aussi bien chez les individus que dans les organisations. Voici comment faire de la résilience un véritable avantage concurrentiel, même quand tout vacille.


 

  1. Loin de nous fragiliser, les épreuves nous fortifient

Le statisticien Nassim Nicholas Taleb a inventé le terme « antifragile » dans son livre Antifragile : Les bienfaits du désordre (2012). Comme l’indique son sous-titre, le désordre ne se contente pas de nous rendre plus résistants : il nous améliore.

Autrement dit, nous ne subissons pas simplement le stress, nous en ressortons renforcés. L’exposition à la volatilité, à l’imprévu, voire au chaos, peut nous faire grandir. C’est un peu comme aller à la salle de sport : ce sont les contraintes qui nous fortifient. Contrairement à une tasse de porcelaine brisée sur du béton, l’humain ne se casse pas sous la pression. Tant que les chocs restent raisonnables, ils nous poussent à progresser.

Vous connaissez sans doute quelqu’un qui a trouvé le bonheur à force de recommencer, un(e) ami(e) licencié(e) qui a su rebondir avec une carrière inattendue, ou une entreprise, voire un pays, qui a surmonté une concurrence soudaine pour sortir grandi.

Quand vous repensez à vos propres épreuves, pertes et défis, rappelez-vous que vous êtes toujours là, debout. Notre principal angle mort, c’est ce moment où la surcharge — ce sentiment d’être dépassé — nous semble insurmontable. Mais la science et l’histoire montrent le contraire : l’adversité ouvre la porte à de nouvelles stratégies d’adaptation. Le stress nous fait puiser dans des forces insoupçonnées. Car nous sommes « antifragiles » : la forme la plus puissante de résilience.

 

  1. La résilience, une force inscrite en nous

David Eagleman, neuroscientifique à Stanford et auteur de Livewired, révèle que notre corps et notre cerveau possèdent une capacité exceptionnelle à se reconstruire après les traumatismes les plus sévères.

Il cite des cas impressionnants : des personnes ayant retrouvé leurs fonctions après un AVC, une cécité, voire une amputation. Dès le premier choc, le cerveau se réorganise, créant de nouvelles connexions neuronales pour compenser ce qui a été perdu.

Cette capacité de « reconfiguration » est inscrite dans notre système. Selon David Eagleman, notre ADN est littéralement câblé pour la résilience et le développement. Même lorsque la vie nous enlève quelque chose, notre nature trouve un chemin pour avancer. Le véritable obstacle, ce sont souvent nos propres croyances limitantes : ces phrases du type « je ne m’en remettrai jamais » ou « il n’y a pas d’issue » qui enferment notre esprit.

Pourtant, la résilience est là, qu’on en ait conscience ou non. Et souvent, quand on dit « je n’ai pas trouvé la solution », il ne manque qu’un mot à cette phrase : « encore ».

 

  1. « C’est comme ça que je suis » : une illusion tenace

La neuroplasticité n’est pas une théorie abstraite : c’est une réalité. Nos cerveaux sont faits pour s’adapter de façon remarquable. Comme le rappelle David Eagleman, ils se réorganisent après un traumatisme ou une difficulté, mais aussi quand on apprend à coder, à inventer un nouvel outil ou à maîtriser une langue étrangère.

Individus comme entreprises peuvent tirer parti de cette incroyable souplesse cérébrale pour dépasser leurs angles morts. Le risque ? Se réfugier derrière des phrases comme « j’ai toujours été comme ça » ou, dans le monde de l’entreprise, « on a toujours fait comme ça ».

Pourtant, la science est claire : aucun comportement n’est figé. Nous évoluons sans cesse, nous nous adaptons en permanence. L’expérience le confirme : l’innovation est toujours possible.

Même si le changement semble difficile, les méthodes de travail en entreprise peuvent évoluer. La nécessité pousse à innover et ceux qui refusent d’évoluer risquent de perdre leur place. Au lieu de s’enfermer dans ses angles morts et de croire qu’on ne peut pas changer, il est temps d’écouter la science : l’adaptabilité est inscrite dans notre nature profonde.

 

La résilience : une force inscrite dans notre ADN

En 2003, lorsque les scientifiques du Human Genome Project ont décodé l’intégralité de notre ADN, ils ont été surpris par sa simplicité relative. L’humain ne possède que 20 000 à 25 000 gènes codant pour des protéines. En comparaison, une puce d’eau en possède environ 30 000. Peut-on alors se demander si l’évolution humaine a été interrompue avant son terme ?

Chez des espèces comme les puces, les lézards, les requins ou les girafes, le code génétique est bien plus dense et figé. Leur fonctionnement repose essentiellement sur l’instinct, ce qui rend leur ADN complexe, mais beaucoup moins flexible.

« Notre ADN n’est pas un plan d’architecte », rappelle le neuroscientifique David Eagleman dans Livewired. « C’est simplement le premier domino qui met la machine en marche. »

La résilience ne se forge pas uniquement par la volonté ou l’effort. Elle est déjà ancrée en nous. Prendre conscience de cette force innée nous rappelle que nous ne sommes jamais vraiment « brisés ». Face aux difficultés, la résilience est une réaction naturelle — à condition de dépasser nos angles morts.

L’être humain est conçu pour s’adapter. Notre génome, volontairement « incomplet », nous offre la liberté d’apprendre, d’explorer et de nous ajuster en permanence à notre environnement. Cette marge de manœuvre laissée par la nature est ce qui nous permet d’élargir sans cesse nos compétences — à condition d’en faire le choix.

Nous ne sommes pas de simples machines d’instincts et de protéines. C’est cette capacité d’expansion constante qui nous a propulsés au sommet de la chaîne alimentaire. Le « système d’exploitation » humain repose sur la résilience : nos expériences, notre aptitude à apprendre et à nous adapter complètent ce puzzle et façonnent notre évolution.

Et ce développement ne s’arrête pas à l’enfance : tout au long de notre vie, notre cerveau continue de réagir aux nouvelles stimulations, d’intégrer l’inconnu, de grandir et de rebondir après chaque échec. Quand on prend du recul sur nos croyances limitantes et nos angles morts, les preuves de notre résilience et de notre potentiel d’évolution sont partout autour de nous.

 

Une contribution de Chris Westfall pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie


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