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Des musées européens restituent des œuvres d’art à leur pays d’origine

MuséesDe nombreux musées se sont engagés à restituer des œuvres d’art à leur pays d’origine. C’est le cas notamment du musée du Quai Branly (ci-dessus) qui a restitué au Bénin une collection de statues en bronze pillée en 1892. | Source : Getty Images

Cette semaine, de nombreux musées et collections privées en Europe ont restitué des œuvres d’art à leur pays d’origine. Désormais, le monde de l’art européen souhaite porter un regard neuf sur les provenances des collections.

 

Le musée du Quai Branly (Paris) a restitué au Bénin une collection de 26 trésors royaux pillés au palais d’Abomey par les forces françaises en 1892. Le président Emmanuel Macron, qui soutient depuis des années le rapatriement des œuvres africaines dans leur pays d’origine, a remis ces œuvres lors d’une cérémonie organisée mercredi 27 octobre au musée du Quai Branly.

L’université de Cambridge a également organisé une cérémonie, mercredi 27 octobre, pour restituer au Nigeria une statue en bronze d’un coq volée par les troupes britanniques en 1897 et exposée dans le réfectoire du Jesus Collegejusqu’en 2016, lorsque les étudiants ont protesté pour demander sa restitution.

Le Victoria and Albert Museum (Londres) a rendu à la Turquie, mardi 26 octobre, une ancienne aiguière en or anatolienne, datant de plus de 4000 ans. Des chercheurs ont découvert que l’objet avait probablement été pillé illégalement dans les années 1980 et sorti clandestinement de Turquie.

Lundi 25 octobre, un collectionneur privé français a restitué une ancienne stèle maya au Guatemala lors d’une cérémonie organisée à Paris. En 2019, les autorités guatémaltèques ont signalé que la stèle était une pièce disparue de Piedras Negras, un site archéologique du nord-ouest du pays, dans les années 1960.

Mardi 26 octobre, un tribunal d’Amsterdam a jugé que le musée Allard Pierson (Amsterdam) devait restituer à l’Ukraine un trésor provenant de Crimée, une région ukrainienne annexée par la Russie en 2014, malgré la pression des autorités russes qui veulent faire appel de la décision.

Au total, 90 % du patrimoine culturel matériel de l’Afrique se trouve aujourd’hui en Occident dans les grandes collections des musées, selon un rapport de 2018 commandé par le gouvernement français.

Tous les musées et autres institutions culturelles ne se précipitent pas pour restituer des objets à leur pays d’origine. Le British Museumde Londres a refusé de restituer certaines de ses pièces les plus remarquables et les plus prisées par les visiteurs, notamment les marbres du Parthénon d’Athènes qui ont été échangés à un noble britannique pendant l’occupation de la Grèce par l’Empire ottoman au début des années 1800. La Grèce soutient que les marbres ont été pris dans des circonstances douteuses et devraient être restitués, mais le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a déclaré que ces œuvres resteraient à Londres et qu’elles avaient été « acquises légalement… en vertu des lois de l’époque. » Le British Museum a également déclaré avoir l’intention de conserver la célèbre pierre de Rosette, qui a été trouvée en Égypte par des soldats français pendant la campagne napoléonienne. Depuis des décennies, l’Égypte réclame également le retour du buste emblématique de l’ancienne reine égyptienne Néfertiti, actuellement exposé au Neues Museum de Berlin. Les autorités égyptiennes affirment que le buste a été sorti illégalement du pays par un archéologue allemand en 1913, ce que les autorités allemandes nient.

Ces dernières années, la demande de restitution d’œuvres d’art à l’histoire douteuse s’est généralisée. Les experts attribuent ce mouvement aux progrès des techniques de recherche et au regain d’intérêt pour les œuvres pillées par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Ce mouvement s’explique également par le regain d’intérêt du public pour la question du racisme et du colonialisme dans le monde de l’art, intérêt relancé l’année dernière après les manifestations Black Lives Matter.

 

Article traduit de Forbes US – Auteure : Carlie Porterfield

<<< À lire également : La Mission Universaliste Du Musée Du Louvre Abu Dhabi >>>

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