Climat, santé, inclusion : l’IA fait ses preuves face aux grands défis contemporains

L’intelligence artificielle s’impose aujourd’hui comme une force active qui transforme les industries, stimule les découvertes scientifiques et contribue à relever certains des défis les plus pressants de l’humanité. Face au dérèglement climatique, à la pression énergétique ou à la progression des maladies graves, dont les cancers qui sont désormais la première cause de mortalité prématurée en France selon la Fondation ARC, l’IA ne se limite plus à de simples promesses. Elle commence à produire des effets concrets.

Une contribution par Dongliang Guo, Vice President of International Business, Head of International Products and Solutions, Alibaba Cloud Intelligence

En traitant des volumes massifs de données et en optimisant les prises de décision, elle permet déjà d’affiner les prévisions météorologiques, de faciliter les diagnostics médicaux ou de mieux gérer les ressources naturelles. L’enjeu est désormais de faire de ces avancées des solutions durables, capables de répondre aux besoins d’un monde plus juste et plus durable.

Une gestion plus intelligente des risques et des ressources

La planète subit des bouleversements climatiques de plus en plus marqués. L’année 2024 a d’ailleurs été l’année la plus chaude jamais enregistrée selon le programme Copernicus. Dans ce contexte, l’intelligence artificielle peut être une technologie clé pour optimiser la gestion des ressources naturelles, anticiper les risques et rendre les systèmes de production plus résilients.

L’agriculture en particulier fait face à une pression croissante. Assurer la production alimentaire de manière durable tout en répondant à la demande mondiale reste un défi de taille. En s’appuyant sur la recherche scientifique, l’IA peut être utilisée pour analyser des données génétiques et environnementales complexes afin d’optimiser la sélection des cultures, en veillant à ce que les pratiques agricoles puissent suivre le rythme de la demande mondiale et des pressions climatiques. Cela peut aussi aider les agriculteurs à mieux choisir leurs cultures et leurs méthodes, pour améliorer à la fois la qualité et la durabilité de leurs productions, et à terme assurer un approvisionnement alimentaire plus sûr pour les générations à venir.

Parallèlement, l’IA transforme la manière d’appréhender les phénomènes météorologiques extrêmes et leur impact sur les infrastructures. Les nouveaux modèles météo intelligents offrent par exemple davantage d’anticipation et de précision, pour mieux s’y préparer et limiter leur impact, notamment sur les réseaux d’énergie. Ces outils permettent d’anticiper les conditions météo avec une précision pouvant aller jusqu’à plusieurs jours à l’avance. Ainsi équipées, les pouvoirs publics et les organisations peuvent aussi mieux réagir en cas de catastrophe naturelle, intervenir plus rapidement auprès des populations, optimiser la production d’énergie et réduire leur impact sur l’environnement.

L’IA comme moteur d’innovation pour la santé et la recherche

Un diagnostic précoce est essentiel pour améliorer les chances de survie face au cancer, mais reste souvent coûteux, lent et difficile d’accès pour une grande partie de la population. Grâce aux technologies médicales basées sur l’IA, cela commence toutefois à changer. L’outil PANDA, par exemple, est capable de détecter l’adénocarcinome canalaire du pancréas (PDAC), l’un des cancers les plus meurtriers, en analysant les images médicales avec une précision supérieure à celle des radiologues humains. Il permet ainsi d’augmenter les taux de détection de plus de 34 %. Il est aujourd’hui en cours d’adaptation pour d’autres types de cancer. De son côté, la technologie GRAPE (Gastric Cancer Risk Assessment Procedure with Artificial Intelligence) permet de détecter le cancer gastrique à partir de scanners 3D sans injection. Plus performant que les méthodes classiques, il est capable de repérer des cas précoces auparavant invisibles, ouvrant la voie à un dépistage plus accessible.

L’IA s’avère aussi utile pour la recherche sur les maladies infectieuses. LucaProt, un système d’analyse basé sur le deep learning, a permis d’identifier plus de 160 000 espèces potentielles de virus à ARN, ainsi que 180 supergroupes, apportant de nouvelles données sur leur évolution et leurs modes de transmission. Ces virus, qui évoluent rapidement et franchissent facilement la barrière des espèces, restent difficiles à détecter par des méthodes traditionnelles. Des outils automatisés comme celui-ci permettent ainsi de renforcer la recherche et la surveillance épidémiologique en analysant efficacement de vastes ensembles de données biologiques.

Vers un apprentissage plus personnalisé et inclusif

Au-delà des avancées scientifiques, l’IA peut jouer un rôle important dans l’apprentissage, en apportant des solutions concrètes aux besoins spécifiques des élèves. Elle permet par exemple de mettre en place un système de tutorat intelligent qui accompagne les élèves de manière individualisée, en s’adaptant à leur rythme et à leurs capacités.

Certains outils peuvent aussi faciliter l’accès à la lecture en proposant des fonctionnalités d’audio, de traduction ou de mise en page simplifiée. Cela peut aller jusqu’à la création de livres illustrés personnalisés pour les enfants présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Grâce aux modèles de langage, l’IA peut transformer de simples résumés d’histoires en livres enrichis, combinant illustrations, narration audio et textes adaptables. Des initiatives plus ludiques sont aussi pensées pour aider les enfants à développer leur motricité et leurs compétences sociales dans un environnement interactif.

Conçus pour répondre aux besoins d’enfants ayant des difficultés avec les supports traditionnels, ces technologies offrent une approche pédagogique plus accessible, qui peuvent être utilisées aussi bien par les familles que par les enseignants ou le personnel soignant.

Le véritable indicateur du succès de l’IA ne se mesurera pas à sa seule performance technique, mais à sa capacité à réduire les inégalités, à préserver les ressources naturelles et à améliorer concrètement la qualité de vie. Alors que chercheurs, décideurs, enseignants, agriculteurs ou professionnels de santé multiplient les initiatives pour en étendre les usages, l’intelligence artificielle ne se résume déjà plus à une technologie émergente. Elle s’impose comme un partenaire stratégique pour répondre aux grands défis sociaux et environnementaux, qu’il s’agisse d’anticiper les catastrophes climatiques, d’optimiser les systèmes de santé ou de favoriser une éducation plus inclusive. Son avenir ne dépendra pas uniquement de ce qu’elle permet, mais de la manière dont nous choisirons, collectivement, de l’intégrer de façon éthique, responsable et à grande échelle.

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