Mise à jour – 25 octobre 2025 : Le New York Times a révélé que le donateur anonyme est en réalité Timothy Mellon, discret héritier de la dynastie bancaire Mellon et fidèle soutien de Donald Trump, connu pour avoir dépensé des sommes considérables en faveur du président américain.
Peu de personnes auraient pu signer un chèque d’un tel montant, surtout dans un délai aussi court. Le président avait néanmoins laissé quelques indices : il s’agirait d’un homme américain, décrit comme un patriote, et présenté comme un ami de longue date de Trump.
Qui qu’il soit, il y a fort à parier que son nom figure dans les registres de Forbes, qui recense la fortune des milliardaires (qu’ils recherchent la lumière, comme Trump, ou préfèrent la discrétion, comme semble le faire ce donateur). En parcourant notre liste des grandes fortunes, trois noms se distinguent comme de possibles donateurs. Les représentants de ces trois personnes n’ont pas immédiatement répondu à nos sollicitations concernant ce don.
Stephen Feinberg
Fortune nette : 5 milliards de dollars
Feinberg a laissé une carrière lucrative à Wall Street pour rejoindre l’administration Trump en tant que secrétaire adjoint à la Défense (un poste aujourd’hui désigné secrétaire adjoint à la Guerre) qui le charge de la gestion quotidienne du département. Cette responsabilité opérationnelle peut expliquer pourquoi quelqu’un dans sa position serait tenté d’avancer des fonds s’il estimait l’existence de besoins urgents.
Réputé pour sa discrétion depuis ses années dans le capital-investissement, Feinberg a dirigé une société appelée Cerberus, du nom du chien à trois têtes gardien des enfers (en français : Cerbère). En 2007, s’adressant à des investisseurs, il avait résumé sa philosophie en ces termes : « Nous essayons de nous cacher religieusement. Si quelqu’un chez Cerberus voit sa photo dans le journal et une photo de son appartement, nous ferons plus que le licencier. Nous le tuerons. »
Après une longue carrière d’investisseur, allant des supérettes américaines aux institutions financières japonaises et à l’immobilier allemand, Feinberg s’est recentré sur la défense. Il ne paraît pas opposé au financement de projets publics : la fondation familiale a notamment donné 5 millions de dollars à In-Q-Tel, le fonds de capital-risque créé par la CIA.
Isaac Perlmutter
Fortune nette : 5,2 milliards de dollars
Vétéran de la guerre des Six Jours en 1967, Isaac Perlmutter a émigré aux États-Unis avec seulement 250 dollars en poche. Il a commencé par vendre des jouets dans les rues de Brooklyn, ce qui l’a amené à découvrir l’univers de Marvel. En 1998, il a pris le contrôle du groupe, alors en faillite, après avoir battu Carl Icahn. Onze ans plus tard, il a vendu une participation majoritaire à Disney pour 4 milliards de dollars en numéraire et en actions.
Bien qu’associé à certains des plus grands succès cinématographiques de ces dernières années, Perlmutter a toujours cultivé la discrétion. Pendant longtemps, la seule photo publique de lui provenait d’un reportage réalisé par Forbes en 1985.
Son nom a ensuite croisé celui de Donald Trump. Depuis la campagne de 2016, Perlmutter a versé des dizaines de millions de dollars aux organisations politiques liées à l’ancien président. Durant le premier mandat de Donald Trump, il a dirigé un groupe que ProPublica a surnommé les « dirigeants de l’ombre du département des Anciens Combattants des États-Unis », pour avoir influencé les politiques du département depuis Mar-a-Lago, le club privé du président. La semaine dernière encore, le nom de Perlmutter figurait parmi les donateurs participant au financement de la nouvelle salle de bal de Trump.
Vincent Viola
Fortune nette : 5,7 milliards de dollars
Le cofondateur de Virtu Financial, Vincent Viola, entretient des liens profonds avec l’armée américaine : diplômé des écoles de parachutisme, d’assaut aérien, d’infanterie et de rangers, il a servi comme officier d’infanterie au sein de la 101e division aéroportée et est resté fidèle à cet engagement patriotique tout au long de sa carrière. En tant que président de la Bourse de New York de 2001 à 2004, il a contribué à sa réouverture après les attentats du 11 septembre 2001. Deux ans plus tard, en 2003, il a fondé au sein de son alma mater, West Point, le Combatting Terrorism Center, destiné à mieux comprendre et contrer le terrorisme.
La fortune de Viola provient de Virtu Financial, société de trading électronique qu’il a créée en 2008. Entre janvier 2009 et décembre 2013, Virtu n’a enregistré qu’une seule journée de perte sur 1 238 jours de bourse ; un exploit dans le secteur. L’entreprise est entrée en bourse en 2015. Deux ans plus tard, Donald Trump l’a nommé secrétaire à l’Armée, un poste qu’il a finalement décliné en raison de conflits d’intérêts potentiels. En 2019, Virtu a racheté pour plus de 500 millions de dollars de ses propres actions à Viola, lui assurant une importante liquidité personnelle.
Un article de Dan Alexander pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie
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