Voici les deux milliardaires qui soutiennent Zohran Mamdani, candidat à la mairie de New York

Il y a quelques jours, Forbes a examiné les registres financiers de la campagne pour identifier les milliardaires ayant investi des sommes importantes afin de freiner la progression de Mamdani, un socialiste démocrate autoproclamé qui estime que les milliardaires ne devraient pas exister. L’analyse a révélé que 26 milliardaires ou familles milliardaires avaient injecté au total plus de 22 millions de dollars dans la course électorale pour empêcher le député new-yorkais, en tête dans les sondages, d’accéder au poste de maire. Depuis, Mike Bloomberg a ajouté 1,5 million de dollars à un groupe soutenant le rival de Mamdani, l’ancien gouverneur Andrew Cuomo. Mais le plus étonnant reste que, au 27 octobre, au moins deux milliardaires ont choisi de soutenir Mamdani dans sa campagne.

La première est Elizabeth Simons, fille du défunt milliardaire Jim Simons (décédé en 2024), qui partage une fortune de 32,5 milliards de dollars avec sa belle-mère Marilyn et ses deux frères et sœurs. En août, elle a fait un don de 250 000 dollars à New Yorkers For Lower Costs, le principal groupe indépendant soutenant la campagne de Mamdani.

Ce geste s’inscrit dans une longue tradition familiale de dons politiques. Jim Simons, qui avait débuté sa carrière comme décrypteur et professeur de mathématiques avant de fonder le fonds spéculatif Renaissance Technologies en 1982, était une légende de l’investissement, connu pour ses modèles quantitatifs automatisés et le Medallion Fund, son fonds exclusif affichant un rendement annuel moyen de 30 % après frais. À sa mort en avril 2024, sa fortune était estimée à 31,4 milliards de dollars. Il avait également été un donateur démocrate influent, ayant injecté plus de 100 millions de dollars dans les élections fédérales entre 2015 et 2024.

Résidant à Atherton, en Californie, Liz Simons est diplômée en journalisme de l’Université de Californie à Berkeley et en éducation de l’Université de Stanford, avant de se lancer dans l’enseignement. Elle a travaillé dans des classes bilingues espagnol-anglais et dans l’enseignement de l’anglais comme langue étrangère (ESL).

Aujourd’hui, elle est très active dans le monde associatif, siégeant au conseil d’administration de groupes progressistes comme le Marshall Project et la Foundation for a Just Society (fondée par sa sœur Audrey), tout en faisant du bénévolat pour The Beat Within, un magazine créé par et pour les jeunes incarcérés. Elle dirige également la Heising-Simons Foundation, qui a versé près de 1,3 milliard de dollars depuis 2007 à des organisations œuvrant dans les domaines du changement climatique, de l’éducation, des droits humains et des sciences. À l’instar de son père, Liz a signé le Giving Pledge, s’engageant à donner la majeure partie de sa fortune à des œuvres caritatives.

Liz Simons n’en est pas à son premier engagement politique : un examen des archives électorales fédérales montre qu’elle a contribué à hauteur de plus de 25 millions de dollars aux démocrates depuis 2015, dont environ 10 millions pour le cycle électoral de 2024. Cette année, elle a déjà versé près de 900 000 dollars au DCCC et au DSCC, les branches officielles du parti pour les élections à la Chambre des représentants et au Sénat.

Tom Preston-Werner, 45 ans, cofondateur de GitHub, est l’autre milliardaire à soutenir Mamdani. En avril, il a versé 20 000 dollars à New Yorkers For Lower Costs. Résidant également dans la région de la baie de San Francisco, Preston-Werner a lancé la plateforme de développement de logiciels en 2008 et est devenu milliardaire après le rachat de GitHub par Microsoft pour 7,5 milliards de dollars en 2018. Sa fortune est aujourd’hui estimée à environ 1 milliard de dollars, selon Forbes. Il dirige désormais une société de capital-risque, Preston-Werner Ventures.

Contrairement à Liz Simons, Preston-Werner possède un historique de dons politiques plus limité. Selon les registres de la Commission électorale fédérale, lui et sa femme Theresa ont donné environ 2 millions de dollars pour des campagnes fédérales depuis 2019. Sur son blog, il mentionne également des contributions supplémentaires, dont 1 million de dollars pour lutter contre la Covid-19 et 250 000 dollars pour soutenir la justice raciale en 2020. Leur fondation aurait distribué 28 millions de dollars depuis 2019, selon les registres fiscaux. Aucun des deux donateurs n’a répondu aux demandes de commentaires.

Les contributions des deux milliardaires, représentant ensemble environ 10 % des fonds récoltés à ce jour par New Yorkers For Lower Costs, les placent en opposition à un groupe de milliardaires adversaires de Mamdani, comprenant des piliers du Parti démocrate comme Michael Bloomberg et Reed Hastings, ainsi que des alliés de Trump tels que Joe Gebbia et Steve Wynn.

Si Simons et Preston-Werner sont peut-être les seuls milliardaires à soutenir Mamdani, le candidat a également attiré d’autres donateurs notables. Parmi eux, Haroon et Idris Mokhtarzada, deux frères de la région de Washington, cofondateurs de la société de finances personnelles RocketMoney, basée dans le Maryland, et respectivement PDG et directeur technique. Haroon a fait un don de 99 000 dollars, tandis que son frère Idris a contribué 90 000 dollars.

Parmi les autres soutiens connus figurent la star hollywoodienne Jane Fonda, ancienne épouse du milliardaire Ted Turner, résidant en Géorgie, qui a fait un don de 1 000 dollars, ainsi que Cynthia Nixon, actrice new-yorkaise et candidate au poste de gouverneur contre Andrew Cuomo en 2018, qui a versé 5 000 dollars.

En termes de dons directs aux campagnes, limités à 2 100 dollars par personne, Mamdani a reçu moins de fonds privés que Cuomo : 4 millions de dollars contre 5,9 millions. Mais il a compensé ce déficit grâce aux fonds de contrepartie de la ville, qui favorisent les candidats soutenus par un plus grand nombre de donateurs modestes. La campagne de Mamdani a attiré plus de 40 000 contributeurs, avec un don moyen de 98 dollars, le plus faible parmi toutes les campagnes. Cuomo, en comparaison, a mobilisé environ 10 000 donateurs, avec une contribution moyenne de 593 dollars, la deuxième plus élevée.

Un article de Kyle Khan-Mullins pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

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