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Législatives : Hamon, Duflot, Cambadélis… La Fin D’un Monde

Alors que le Parti socialiste et ses alliés ont atteint leur plus bas score historique ce dimanche lors du premier tour des élections législatives, de nombreuses personnalités issues de leurs rangs, comme Benoît Hamon, ancien candidat PS à la présidentielle, ont essuyé une défaite encore plus retentissante en ne parvenant même pas à se qualifier pour le second tour.

La primaire de la droite et du centre avait déjà rebattu les cartes et esquissé le nouveau panorama de la vie politique française. Exit ainsi Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, et Alain Juppé, ex-premier ministre, balayés par la « tornade » Fillon lors de cette consultation. Avant que ce dernier ne disparaisse également du paysage sous les coups de boutoir du Canard enchaîné et ses révélations sur l’emploi présumé fictif de son épouse Pénélope. Avant cela, fait inédit sous la cinquième République, c’est le président sortant, François Hollande, qui renonce, en décembre 2016, à briguer sa propre succession, essoré par cinq ans de pouvoir et décrédibilisé aux yeux de l’opinion. Ce dimanche soir, l’opération « renouvellement » a franchi une nouvelle étape avec l’éviction, dès le premier tour des élections législatives, de personnalités politiques de premier rang qui, privées de leur porte-voix et de leur présence dans les travées du Palais Bourbon, se préparent à une longue traversée du désert. Revue de détail.

Benoît Hamon

L’élection présidentielle a ressemblé à un long chemin de croix, sa tentative de réélection à la députation dans la 11e circonscription des Yvelines a parachevé la débâcle. Auréolé de 6,36% à l’élection présidentielle, Benoît Hamon n’est même pas parvenu à accéder au second tour, devancé par la candidate « La République En Marche ! » mais également – de très peu – par le porte-drapeau des Républicains. «Cela s’est joué à 80 voix, ce n’est pas beaucoup (…) mais c’est insuffisant pour se qualifier au second tour», a déclaré l’ancien candidat depuis son fief de Trappes. Et de poursuivre. « C’est à peu près la situation rencontrée par la totalité des candidats de gauche, et cette saveur amère ce soir, parce que nous échouons près de la qualification, elle n’enlève rien à l’engagement qui sera le mien demain de continuer à me battre pour ces ouvriers, ces employés, ces petits retraités, ces jeunes, ces pauvres ». Prochaine étape pour Benoît Hamon : le 1er juillet prochain où le candidat déchu, accompagné de Yannick Jadot, lancera une « initiative » lors de la tambouille socialiste. Trop tard ?

Jean-Christophe Cambadélis

Le premier secrétaire du Parti socialiste et fer de lance de la formation à la rose pour ces élections législatives fait encore plus pâle figure. Balayé par le vent du renouveau incarné par le jeune secrétaire d’Etat au numérique, Mounir Mahjoubi, celui qui était réélu sans discontinuer depuis 1997 dans la 16e circonscription de Paris, regardera le second tour des élections législatives à la télévision dimanche prochain. Pire, son score catastrophique – troisième avec moins de 10% des suffrages -, derrière Mounir Mahjoubi (37%) et Sarah Legrain, représentante de la France insoumise ( environ 20%), devrait également lui coûter sa place à la tête du Parti socialiste dont il symbolise « à merveille » la déroute.

Cécile Duflot

L’ancienne ministre du Logement de François Hollande qui briguait un second mandat dans la sixième circonscription de Paris a également été éjectée du second tour. Parachutée sur ce territoire en 2012 en vertu de l’accord PS-EELV initié par Martine Aubry au détriment de l’élu de terrain Danièle Hoffman-Rispal qui, après avoir menacé de se présenter face à elle en 2011, rentrera dans le rang pour devenir la suppléante à l’Assemblée de l’ancienne secrétaire nationale d’EELV. Largement devancée par Pierre Person (LREM) cofondateur des Jeunes avec Macron, et Danielle Simonet de la France insoumise, Cécile Duflot ne semble pas, à l’instar de Benoît Hamon, vouloir baisser les bras. Dans un communiqué intitulé « A demain la gauche ! », la députée sortante affirme que « le travail de mobilisation, de réinvention et de dépassement des anciennes frontières partisanes pour construire une force nouvelle (…) commence aujourd’hui ».

Elisabeth Guigou

Le renouvellement des visages n’a pas épargné celle qui représentait la 6e circonscription de Seine-Saint-Denis depuis maintenant 15 ans. Ancienne ministre de la Justice et présidente de la Commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, Elisabeth Guigou ratera sa première rentrée parlementaire depuis 2002. « Merci à tous les militants, électeurs et amis. Une page se tourne. Je suis fière de tout ce que nous avons accompli ensemble », a sobrement déclaré la désormais ancienne élue sur son compte Twitter. Malgré sa longue expérience d’élue de terrain, Elisabeth Guigou est emportée par la vague en Marche!

Henri Guaino

Elu – confortablement – pour la première fois en 2012 dans la 3e circonscription des Yvelines, l’ancienne plume de Nicolas Sarkozy a surpris son monde en venant ferrailler dans la 2e circonscription de Paris où était notamment investie Nathalie Kosciusko-Morizet. Grand mal lui en a pris puisque « l’intrépide Guaino » n’a récolté que 5% des suffrages. S’en suivra un moment de télévision particulièrement épique. Mettant fin à sa carrière politique, « Enfin libre ! », l’ancien député des Yvelines a eu des mots particulièrement virulents à l’égard de ses électeurs. « L’électorat qui a voté aujourd’hui dans la 2e circonscription de Paris (Ve, VIe et une partie du VIIe arrondissement) est à vomir ». Fin de citation.  

ILS SONT EN MAUVAISE POSTURE

Najat Vallaud-Belkacem

L’ancienne ministre de l’éducation est en ballotage (très défavorable) et devra batailler ferme dimanche prochain pour endiguer la vague En Marche !. Avec 16,54% des voix, Najat Vallaud-Belkacem arrive en deuxième position à Villeurbanne, loin derrière l’homme d’affaires Bruno Bonnell, pour La République en marche (36,69 %). « Si les électeurs veulent pouvoir avoir à l’Assemblée nationale une voix qui les défende, il faut se mobiliser dans toutes les circonscriptions où c’est encore possible. C’est le cas dans la nôtre ». Cela s’annonce tout de même très compliqué.

Nicolas Dupont-Aignan

Le président de Debout La France » (DLF) paie-t-il ici son rapprochement avec Marine Le Pen durant l’entre-deux tours de la présidentielle ? Toujours est-il qu’avec 29,75% des voix, le député sortant de la 8e circonscription de l’Essonne n’arrive qu’en deuxième position à l’issue du premier tour, devancé par le candidat estampillé La Répulique en Marche !, Antoine Pavamani, qui recueille, pour sa part, 35,76% des suffrages exprimés. La bataille s’annonce âpre pour l’ancien candidat à la présidentielle qui se priverait d’une « caisse de résonance » non négligeable s’il venait à être éliminé dimanche prochain.

Nathalie Kosciusko-Morizet

Là-aussi la tâche s’annonce ardue pour l’ancienne candidate à la primaire de la droite et du centre qui avait pourtant hérité – a priori – d’une circonscription « en or » pour la droite républicaine, celle de François Fillon. Pourtant avec un score de 18,13%, il faudrait un miracle pour que Nathalie Kosciusko-Morizet arrache le siège de député qui semble promis au candidat en Marche ! Gilles Legendre, lui qui a recueilli près de 42% des suffrages.

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