Faits marquants
- Des responsables de haut rang des départements du Trésor et de l’Éducation ont discuté de cette proposition avec des acteurs du secteur financier, et envisageraient de faire appel à une banque ou à un cabinet externe pour évaluer la valeur du portefeuille, rapporte Politico, citant trois sources proches du dossier.
- Ces échanges surviennent alors que l’administration Trump a déjà supprimé plusieurs protections accordées aux emprunteurs, notamment en réactivant le recouvrement des prêts étudiants en défaut, suspendu durant la pandémie de Covid-19. Des experts redoutent que, si la dette passait entre des mains privées, les emprunteurs ne bénéficient plus de la même clémence que celle du gouvernement fédéral.
- Selon des experts cités par Politico, les investisseurs privés ne seraient sans doute pas enclins à payer davantage que la valeur nominale des prêts, ceux-ci étant adossés à des prérogatives dont le marché privé ne dispose pas — comme un délai illimité pour le recouvrement et l’immunité face aux poursuites judiciaires.
- Parallèlement, le gouvernement fédéral poursuit ses efforts pour réduire la taille et les missions du département de l’Éducation des États-Unis, actuellement chargé de la gestion du portefeuille de prêts étudiants. En signant un décret prévoyant la fermeture de l’agence, Donald Trump a justifié sa décision en affirmant que « le département de l’Éducation n’est pas une banque et doit rendre ses fonctions financières à une entité mieux équipée pour servir les étudiants américains ».
- Le décret confie également à la Small Business Administration (SBA) la gestion du portefeuille fédéral de prêts étudiants, un transfert qui devra toutefois obtenir l’aval du Congrès.
- L’administration Trump n’a pas démenti envisager la vente d’une partie de ce portefeuille. Un haut responsable, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a indiqué à Politico que la Maison-Blanche « s’engageait à examiner tous les aspects du portefeuille fédéral de prêts étudiants », avant d’ajouter : « Contrairement à l’administration précédente, nous nous concentrons sur la santé à long terme de ce portefeuille, dans l’intérêt des étudiants comme des contribuables. »
Critique principale
« Je ne vois vraiment pas comment les contribuables pourraient sortir gagnants dans cette affaire », a déclaré Preston Cooper, chercheur senior au think tank American Enterprise Institute, à Politico. « Je pense que le scénario le plus probable est que les contribuables obtiennent moins que la valeur réelle des prêts. »
À surveiller
Selon Politico, la loi sur l’enseignement supérieur (Higher Education Act) n’autorise le département de l’Éducation à vendre des prêts étudiants fédéraux qu’après consultation du département du Trésor, et uniquement si l’opération ne représente aucun coût pour les contribuables.
Tangente
L’administration Trump a également envisagé de vendre une partie de sa dette étudiante à des investisseurs privés pendant le premier mandat de Trump et a engagé le cabinet de conseil McKinsey & Company pour évaluer cette possibilité, ont rapporté plusieurs médias à l’époque.
Contexte clé
L’administration Trump a annulé plusieurs mesures de remise de prêts étudiants mises en place sous Biden. En plus de reprendre les recouvrements suspendus pendant la pandémie, la loi « One Big Beautiful Bill Act » de Trump a abaissé les plafonds d’emprunt pour les études supérieures pour les Américains à faibles et moyens revenus, supprimé plusieurs programmes d’emprunt et mis en place de nouvelles conditions d’éligibilité pour le programme Pell Grant destiné aux étudiants à faibles revenus. Les programmes de report de paiement pour difficultés économiques ont également été supprimés.
L’administration Trump a annulé plusieurs mesures d’allègement de la dette étudiante mises en place sous l’ère Biden. En plus d’avoir relancé les procédures de recouvrement suspendues pendant la pandémie, la loi « One Big Beautiful Bill Act » a réduit les plafonds d’emprunt pour les études supérieures pour les Américains à faibles et moyens revenus, supprimé plusieurs programmes d’emprunt et mis en place de nouvelles conditions d’éligibilité pour le programme Pell Grant destiné aux étudiants à faibles revenus. Les dispositifs de report de paiement pour difficultés économiques ont également été supprimés.
Un article de Sara Dorn pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

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