Au cœur du Vieux-Port de Québec, Vu D’Ici mise sur l’artisanat local, l’écoresponsabilité et le conseil personnalisé pour proposer une alternative durable et humaine à la lunetterie traditionnelle.
Une boutique de quartier où l’expérience est avant tout humaine
Amélie Lafontaine et Andrée Marquis ont toujours eu en commun le désir de transformer le secteur de la lunetterie. Collègues avant de devenir associées, les deux québécoises partagent une passion pour l’artisanat et une volonté d’agir autrement. Amélie est diplômée en sciences politiques, spécialisée en développement durable et gestion de PME. Andrée, opticienne de formation, est venue s’installer à Québec après un parcours en Europe. Face à un marché dominé par les grandes chaînes et les produits importés, elles rêvaient toutes deux d’une boutique à taille humaine, où le conseil prime sur la vente, et où chaque monture a une histoire. En pleine pandémie, alors qu’elles échangent à distance sur l’avenir du métier, leur projet prend forme : une lunetterie de quartier, responsable et chaleureuse, capable d’offrir des produits durables, issus de circuits courts. Le pari est ambitieux, mais leur complémentarité fait la force du duo. L’une connaît parfaitement les enjeux environnementaux, l’autre les besoins optiques. Ensemble, elles créent Vu D’Ici à l’image de leurs valeurs : transparence, proximité, durabilité. Dans cette boutique lumineuse aux jolis meubles chinés, l’accessibilité est aussi primordiale. Quels que soient leur âge et leur condition physique, les habitants du quartier et les personnes de passage prennent plaisir à y découvrir des marques artisanales canadiennes et quelques pépites européennes à la production maîtrisée, à la qualité irréprochable et aux tarifs raisonnables.
Des lunettes responsables pour tous les visages
Chez Vu D’Ici, chaque monture raconte une histoire : celle d’un artisan, d’un matériau, d’un engagement. La boutique collabore avec des producteurs triés sur le volet, comme Fellow Earthlings, dont les lunettes pastel sont fabriquées à la main à partir de matières recyclées sur l’Île-du-Prince-Édouard ou Atelier Ora, sur l’île de Montréal, qui privilégie aussi les circuits courts. Autre coup de cœur venu de Toronto : Rapp Eyewear, qui crée d’élégantes montures en acétate et titane. Amélie et Andrée dénichent également des créateurs européens comme les marques espagnoles Nina Mûr et Proud Eyewear, ou encore la Française Meg Eyewear. Ici, pas de collections genrées : les lunettes sont pensées pour s’adapter à tous les visages. Vue ou solaire, montures prêtes à porter ou personnalisées, chaque client bénéficie d’un accompagnement attentif. « On prend le temps de comprendre les besoins et le quotidien de chaque personne. Ce sont des objets qu’on porte sur le visage toute la journée, il faut qu’ils aient du sens », souligne Amélie Lafontaine. Une attention qui se prolonge même après l’achat, avec un suivi et un service de réparation sur place.
Une croissance résiliente, tournée vers l’avenir
Depuis l’ouverture en octobre 2021, Vu D’Ici avance avec constance et détermination. Pas facile d’ouvrir un commerce en plein contexte de restrictions sanitaires, pourtant la boutique s’est rapidement fait une place auprès d’une clientèle sensible à ses engagements. Andrée et Amélie ont participé dès la première année d’ouverture au salon Manger Santé et Vivre Vert, à Québec, qui leur a permis de faire connaître la marque Vu D’Ici et de consolider sa communauté.
Face à l’inflation et aux tensions sur les approvisionnements, le duo a su faire preuve de résilience sans renoncer à ses valeurs. Rentable dès sa troisième année, la boutique prépare aujourd’hui de nouveaux projets, dont des collaborations locales et une participation au Mondial de l’Optique à Paris en septembre. Pour les fondatrices, il est temps pour les lunettes de vivre leur virage « green » : « On fait attention à ce qu’on porte, ce qu’on mange, aux produits qu’on applique sur sa peau », estime Andrée Marquis, « alors pourquoi ne pas apporter le même soin à nos lunettes ? » Rares sont les lunetteries qui offrent une telle traçabilité sur les artisans derrière chaque création, leurs conditions de travail, l’empreinte carbone des matériaux utilisés et le nombre d’intermédiaires. Vu D’Ici prouve qu’il est possible de conjuguer exigence écologique, accessibilité et ancrage local, sans jamais sacrifier la qualité ni le lien humain. Une autre façon de consommer… et de voir le monde.
Crédit photos : Juan David Molina Velasco
