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Réhabilitons La Fonction De Manager !

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La qualité du manager se pose aujourd’hui derrière la question du mythe de l’entreprise supposée libérée, où tout le monde participe mais personne ne décide, et celle de l’autorité dans les organisations qui est parfois nécessaire mais à laquelle de plus en plus de gens sont rétifs. C’est quoi le management ? Comment cela fonctionne ? Quel est son avenir ?

Nous entendons de plus en plus parler de la fin du manager. Alors qu’on n’en a peut-être jamais eu autant besoin. Reste à savoir sous quelle forme : le management autoritaire (ou directif) ? Le management persuasif ? Le management consultatif ? Le management participatif ?… qui, poussé à son extrême, peut apparaître comme un non-management ? Ce dernier implique en effet d’effacer son ego, au profit des autres, de s’inscrire dans une démarche d’intelligence collective, d’ateliers de « design thinking » pour permettre aux idées d’émerger. Il n’y a pas de recette mais ce qui est sûr aujourd’hui, c’est que le management doit se transformer. D’autant plus que selon une étude Gallup, 91% des collaborateurs ne se sentent pas engagés dans leur entreprise.

Aujourd’hui plus de neuf managers sur dix estiment être des bons managers (étude Hays) alors que dans les faits, on est sans doute plus près des 25%. Le bon manager devient une denrée rare donc extrêmement précieuse. Il faut naviguer entre deux écueils : d’un côté cette idée très française et in fine assez dangereuse selon laquelle le manager est celui qui a la meilleure expertise technique – même si pour acquérir sa légitimité il faut connaître son sujet -, de l’autre la vision idyllique d’un manager-coach… Le manager est d’autant plus important que l’entreprise grossit. Au sein d’une organisation avec une dizaine ou une vingtaine de collaborateurs, le management est assuré par le patron-créateur lui-même. Cela montre bien que le manager est un homme-orchestre qui doit être à la fois un visionnaire et celui qui permet la mise en œuvre tout en laissant la place à l’initiative.

Il faut dire la vérité : le plus difficile à gérer dans une entreprise, ce sont les femmes et les hommes. Le juste équilibre entre QI (Quotient Intellectuel) et rattrapé par le QE (Quotient Emotionnel). Mais c’est aussi le plus passionnant parce que, au-delà d’une vingtaine de salariés, sans manager, il n’y a pas d’organisation, pas de collectif par nature et pas de création de valeur. Et nous avons tous besoin d’être managés. La liberté absolue dans l’entreprise, comme ailleurs, est un fantasme. Clients, banquiers et concurrents seront toujours, par nature, autant d’éléments que nul ne peut contrôler !

Parallèlement, le manager qui ne serait qu’une autorité, qu’un chef, ça marche de moins en moins et c’est de moins en moins accepté. Cela met en lumière un enjeu, presque un défi pour les chefs d’entreprise mais aussi pour tous les salariés, c’est de continuer à donner envie à ceux qui en ont les capacités de devenir managers, d’avoir envie de jouer ce rôle de femme ou d’homme-orchestre qui va permettre à chacun de se réaliser, de développer ses compétences et d’être bien dans l’entreprise.

Bien mieux que n’importe quel Chief Hapiness Officer, c’est au manager par son attitude bienveillante, engageante, encourageante, d’assurer le bien-être des salariés. Mais encore une fois, ce n’est pas facile. Et cela explique peut-être pourquoi selon de récents sondages, de moins en moins de gens dans les organisations, en particulier les jeunes, aspirent à devenir manager. Pour ne pas se faire cataloguer de « chef » ou pire, de « petit chef ». C’est dommage et c’est même préoccupant. Aux dirigeants d’entreprise, RH, écoles et universités d’inventer les moyens de motiver les femmes et les hommes de l’entreprise à devenir managers pour certaines et certains d’entre eux, en veillant à les accompagner, notamment via des formations et du coaching individuel, pour acquérir les savoir-faire et savoir-être (car il faut impérativement les deux) pour devenir de véritables managers. Tout en gardant en tête que le manager, plus qu’un chef, est avant tout le garant de la bonne énergie, efficacité, dynamique et épanouissement du collectif.

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