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‘Non Au Burn-Out’, La Bible Du Mieux-Vivre Au Bureau

burn outSource : Getty Images

Le burn-out, nouveau mal universel des salariés, a supplanté ‘le stress’ cette dernière décennie. Un phénomène multifactoriel qui peut prendre racine dans n’importe quel pan de nos vies (privée, professionnelle, scolaire, militante…). Dans son ouvrage ‘Non au Burn-out’, éditions Atlande, l’enseignant spécialiste en prévention, Emmanuel Lair, jette une lumière salutaire sur le sujet et nous donne les réflexes pour faire de chaque jour, un bon jour. Quand retrouver l’équilibre devient urgent.

Comment expliquez-vous l’explosion des burn-out à l’heure où la QVT (Qualité de Vie au Travail) est une thématique pourtant bien intégrée par les entreprises ?

Le stress a toujours été une composante plus ou moins importante du travail. Le burn-out n’en est qu’une expression pathologique correspondant à l’incapacité à gérer ce stress sur une durée prolongée, pour différentes raisons tant personnelles que professionnelles. Si la QVT s’est implantée partout, c’est justement parce que les employeurs ont dû faire face à une « épidémie » de burn-out. Mais la QVT est généralement insuffisante car elle ne remet pas assez en question quatre composantes essentielles du burn-out :

  • Le remplacement d’un encadrement formatif par un « management de contrôle »,
  • Une augmentation de l’écart entre le travail prescrit et le travail réel,
  • L’informatisation qui a entraîné une « infobésité » rendant difficile les habituelles stratégies d’ajustement individuelles,
  • La perte de sens liée à l’hyperspécialisation des tâches. Ce dernier point avait déjà été dénoncé en 1936 par Charlie Chaplin dans « les temps modernes » !

Coup de mou passager ou épuisement avéré. Comment caractériser le burn-out ? Quels signes doivent nous alerter ?

Le burn-out survient généralement après un investissement personnel et affectif important dans l’activité professionnelle, sans en obtenir de satisfaction : les frustrations s’accumulent, le cynisme augmente, la concentration devient plus difficile. Cela aboutit au triptyque désormais bien identifié :

  • un épuisement physique, mental et émotionnel,
  • un désintérêt profond pour le contenu du travail entraînant une perte d’ambition,
  • la dépréciation de ses propres résultats accompagnée de cynisme.

Le déni est typique car la situation est souvent vécue comme un échec. De plus, un burn-out suit souvent un ESA (État de Stress Aigu) : crise d’angoisse ou panique par exemple. Malheureusement, on ne considère que trop rarement cet ‘ESA’ comme un signal d’alerte.

Certains salariés imputent systématiquement la responsabilité à leur employeur. Les germes du burn-out sont-elles nécessairement enracinées dans le travail ?

Encore une fois, le burn-out est multifactoriel. Il peut se révéler dans n’importe quel domaine de la vie et y rester limité : scolaire, familial, sportif, etc… C’est pourquoi l’accord national interprofessionnel sur le stress au travail a défini les états de stress, dont le burn-out fait partie, comme « l’inadéquation » entre ces facteurs internes et externes au salarié :

« Un état de stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes environnementales et la perception de ses ressources pour y faire face. L’individu est capable de gérer à court terme mais a des difficultés lors d’une exposition prolongée.

Différents individus peuvent réagir différemment à des situations similaires et un même individu peut, à différents moments, réagir différemment à des situations similaires. Le stress n’est pas une maladie mais une exposition prolongée au stress peut réduire l’efficacité au travail et causer des problèmes de santé. »

©Emmanuel Lair

Existe-t-il un ‘profil type’ de la personne sujette au burn-out ?

Le burn-out serait favorisé chez les personnes ayant :

  • Une résilience individuelle moins bonne.
  • Des stratégies d’ajustement au stress moins efficaces.
  • Plus d’externalisme (la chance, le hasard, le destin…).
  • Moins d’assertivité.
  • Plus de passivité.
  • Des difficultés dans la gestion des émotions.
  • Une diminution de l’implication émotionnelle.
  • Plus de rationalisation (éventuellement d’obsession ou de rumination).
  • Un manque d’adaptation des ambitions à la réalité.

Ce sont généralement des personnes consciencieuses et qui, au début, aiment leur métier. Je n’ai jamais vu de « Je-m’en-foutiste » faire un burn-out !

Le burn-out, ce n’est pas qu’une problématique d’anonymes. Récemment, la star internationale Rihanna a fait état de son épuisement suite à ses multiples activités et sollicitations tous azimuts. D’autres avant elle avaient médiatisé leur burn-out (Stromae, Guillaume Canet, Kanye West…. Des personnalités pourtant bien accompagnées. Mais alors comment se prémunir efficacement contre le burn-out ?

Personne n’est à l’abri. Rester réaliste et avoir une bonne connaissance de soi et de ses rythmes est essentielle. La technique la plus adaptée pour cela est la ‘Mindfulness’, recommandée par la HAS et d’ailleurs très pratiquée par les entrepreneurs outre-Atlantique. On se doute que les stars, aussi bien accompagnées soient-elles, n’évoluent peut-être pas toujours dans un environnement propice à ce respect de soi-même…

Dans votre ouvrage ‘Non au Burn-out’, éditions Atlande, vous dispensez des conseils pour « devenir maître de son temps », « retrouver l’équilibre » ou « mieux connecter le corps et l’esprit ». Quels sont vos cinq commandements pour bien aborder l’année et garder le cap ?

Dans l’idéal, s’assurer que l’on s’épanouit toujours dans ce qu’on fait reste la meilleure prévention. Plus pragmatiquement, pour être efficace, il faudrait bien plus que cinq commandements ! Plusieurs éléments peuvent cependant « faire la différence » :

1. Savoir s’entourer.

2. Avoir une bonne hygiène de vie avec activité sportive régulière, vrai repas et pratique relaxante.

3. Utiliser son « droit à la déconnexion », article 55 du Titre VI de l’accord national interprofessionnel.

4. Consigner ses difficultés par écrit et se faire superviser par un professionnel.

5. Considérer les baisses de régime et les crises d’angoisse comme des signaux d’alarme.

 

 

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