Face à l’obsolescence accélérée des compétences et à la montée des incertitudes, une révolution silencieuse est en marche : celle d’un développement professionnel personnalisé, continu et accessible à tous grâce à l’IA. Dans cette tribune, Boris Allanic, Area VP Southern Europe & LATAM de CoachHub, partage son analyse : pourquoi la compétence est devenue la nouvelle monnaie du travail, et comment l’IA permet enfin d’en faire un levier d’équité, de performance et de transformation pour toutes les entreprises.
Une contribution de Boris Allanic, Area VP Southern Europe & APAC de CoachHub
Pendant des décennies, les organisations ont réservé les initiatives de développement des compétences à une minorité. Les dirigeants, les talents à haut potentiel, les happy few… Catégories qui, dans la plupart des cas, avaient déjà reçu un enseignement académique d’excellence. Creusant toujours plus l’écart avec le reste des équipes, qui avançait avec des démarches moins individualisées, à l’instinct, et sans accompagnement structurant. Ce modèle appartient au passé.
Car une révolution est en marche : celle d’un développement professionnel personnalisé, continu et accessible à tous. Une révolution rendue possible par l’intelligence artificielle, qui transforme en profondeur notre rapport à l’apprentissage. Grâce à elle, chaque collaborateur peut désormais bénéficier d’un accompagnement adapté à son contexte, à son rythme, à ses besoins. L’IA démocratise l’accès aux compétences, avec un impact sans précédent sur la performance, la fidélisation, l’inclusion.
Et cette révolution arrive au moment où les entreprises en ont le plus besoin. Le monde du travail n’a jamais été aussi complexe, mouvant, incertain. Dans un environnement BANI (brittle, anxious, non-linear, incomprehensible), la compétence n’est plus un bonus RH : c’est le socle de la transformation des organisations.
Les compétences, nouveau capital stratégique, et profondément humain
J’observe au quotidien une mutation majeure : le glissement des compétences techniques vers des compétences humaines et adaptatives. En 2024, notre plateforme a enregistré des milliers de demandes de coaching portant sur l’équilibre personnel, l’authenticité, la collaboration, la communication ou encore la régulation émotionnelle. Autrement dit : des soft skills… qui sont en réalité les vraies hard skills de demain.
Ces compétences ne s’usent pas. Elles se renforcent. Et elles deviennent critiques pour évoluer dans des contextes instables. En 2025, trois compétences émergeront comme prioritaires :
• L’agilité, pour faire face à l’accélération des transformations.
• L’intelligence émotionnelle, pour construire des relations de confiance.
• La pensée critique, pour trier, décider, arbitrer dans un monde saturé d’informations.
Cette demande croissante n’est pas le fruit du hasard. C’est la traduction concrète d’une prise de conscience : le diplôme ne garantit plus l’employabilité, ni la pertinence d’un profil. Ce qui compte désormais, c’est la capacité à apprendre, à s’adapter, à collaborer et à décider. C’est ce que révèle notre baromètre 2025, qui établit une cartographie inédite des compétences réellement recherchées par les collaborateurs – avec des différences marquées selon les générations, les genres, les niveaux de séniorité.
Et c’est ici que l’intelligence artificielle joue un rôle crucial. Contrairement aux idées reçues, l’IA ne déshumanise pas l’apprentissage : elle le personnalise, le rend accessible, mesurable, scalable. Une IA de coaching bien conçue peut analyser un contexte, adapter son discours, proposer des exercices ciblés, détecter des signaux faibles… et ainsi offrir un accompagnement sur mesure à chaque salarié, quel que soit son poste.
En s’appuyant sur des standards éprouvés, l’IA permet une démocratisation sans précédent de la montée en compétences, tout en renforçant l’impact humain du coaching. C’est un partenaire, pas un substitut.
Vers une entreprise où chacun peut apprendre, évoluer, s’épanouir
L’avenir du travail appartient aux entreprises qui auront su investir dans les compétences. Pas celles qui offrent le plus de formations en ligne, mais celles qui créent une culture où l’apprentissage est intégré au quotidien. Pas celles qui forment une élite, mais celles qui accompagnent tout le monde.
Le modèle “skills-based” ne repose plus sur l’intuition, mais sur les données. Il ne s’appuie plus sur les diplômes, mais sur les preuves de compétence. Il ne se contente pas de répondre à une pénurie de talents, il transforme l’organisation en écosystème d’apprentissage vivant.
Demain, ce sont les entreprises qui auront fait ce pari de l’humain – soutenu par la technologie – qui tireront leur épingle du jeu. Parce qu’elles auront compris une chose essentielle : dans un monde en transition, la compétence est la seule certitude.
À lire également : Pourquoi les entreprises peinent-elles encore à former leurs équipes au travail à distance ?

Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits