RS 6 GT : franchement déraisonnable, absolument formidable

Dans la famille Audi, le sigle RS est bien connu des amateurs. J’avais beaucoup aimé la RS3, dans un registre un peu différent en termes de dimensions, me souvenant également avec bonheur de mon précédent périple en RS 6, mais cette version GT m’a fait renouer avec les « vraies » sensations au volant.

La RS 6 tient une place à part dans la gamme de la firme aux anneaux. Un break de course plutôt qu’un break de chasse, nous sommes loin des profils surbaissés des coupés. Pour résumer cette voiture, on dira qu’elle n’est pas pour tout le monde ! Par son prix d’abord : 230 000 € hors options et sans ajouter notre magnifique « taxe carbone » de 70 000 €, une exception européenne que le monde nous envie. Ce n’est pas une voiture pour tout le monde, car il faut en premier lieu aimer la voiture. Cela devient compliqué mais heureusement, les nombreux événements et salons autour des belles automobiles, d’hier et d’aujourd’hui, comme Retromobile à Paris ou Top Marques à Monaco plus récemment, font recettes.

L’idée de l’Audi RS 6 Avant GT remonte au projet d’apprentis, l’Audi RS 6 GTO, concept réalisé en 2020. Douze apprentis apprenant à travailler en tant que mécaniciens en carrosserie et construction de véhicules, mécaniciens automobiles, peintres automobiles et mécaniciens d’outillage ont travaillé pendant six mois avec le soutien d’Audi Design, inspirés de la légendaire voiture de course Audi 90 quattro IMSA GTO de 1989. On comprend mieux son look final, surtout avec le capot et les ailes en carbone ainsi que des jantes de 22 pouces au design distinctif !

Très franchement, j’aurais préféré une autre couleur pour circuler sur la Côte d’Azur, pourtant habituée à toutes les excentricités. De la provocation ? Toujours est-il qu’avec son mélange de teintes : blanc, orange, noir Mythos et gris Nardo, il était difficile de passer inaperçu (la firme propose d’autres coloris : Blanc Arkona, Gris Chronos Métallisé, Brun Madère Métallisé…) Le bruit du V8 4.0 TFSI bi-turbo participait pleinement à la fête et ceux qui ne me voyaient pas pouvaient toujours m’entendre. Malgré ses dimensions, son poids, le plaisir de conduire était vraiment au rendez-vous. Il est clair que ce n’est pas une voiture pour la ville, mais elle se conduit si facilement, et dans un confort très appréciable, surtout avec ses merveilleux sièges baquet, qu’aller à Cannes pendant les « Cannes Séries », n’était pas du tout une corvée.

C’est cependant sur les routes de l’arrière-pays, tout comme sur l’autoroute (bien que sur cette dernière cela devient vite frustrant) que l’on découvrait avec un plaisir (de plus en plus) rare une « vraie » voiture.

Avec ses 630 chevaux (850 Nm entre 2 300 et 4 500 tr/min, 0 à 100 km/h en 3,3 s, à 200 km/h en 10,5 s, 305 km/h), sa boîte de vitesses Tiptronic de série à huit rapports, ses 4 roues motrices, ses différents modes de conduite (Sport, Sport +, Track, …), sa suspension hélicoïdale légère et réglable, son différentiel sport quattro retravaillé sur l’essieu arrière, ses freins carbone, l’expérience de conduite prend une autre allure, même (et surtout !) si on ne se prend pas pour un pilote, ce que je ne suis pas. On oublierait presque qu’il s’agit d’un break avec quatre places confortables et une capacité de chargement hors normes : de 565 à 1 680 litres !

Cette Audi RS 6 Avant GT est dotée du pack design RS plus de série. L’intérieur noir est rehaussé par de nombreux accents de combinaisons de couleurs exclusives rouge et cuivre, les surpiqûres sur le volant, les côtés de la console centrale, l’accoudoir central et les accoudoirs de porte et les tapis de sol avec l’inscription « RS 6 GT ». Les accoudoirs, le tableau de bord, la console centrale, y compris ses côtés et les longerons de portes, sont recouverts de microfibre noire Dinamica. Les incrustations décoratives sont également disponibles en option en fibre de carbone. Pour finir, la console centrale arbore le numéro de série de la voiture en série limitée à 660 exemplaires.

Ce sera à priori la dernière du genre thermique à être produite par Audi. Un dernier galop ?

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