Passions de milliardaires | Yachts, voitures, palaces : les incontournables

On mesure difficilement la capacité financière d’un milliardaire, même si la dénomination laisse présager quelques “possibilités”. On est loin des prétentions d’un gagnant du loto, voire même de l’EuroMillions, même si, à une échelle moindre, certaines envies sont les mêmes, certaines passions également. 

Un extrait du dossier “Passions de milliardaires” issu du numéro 30 – printemps 2025, de Forbes France

Il y a un domaine qui est commun à tous ceux qui un jour en ont les moyens, c’est l’automobile qui permet souvent de réaliser un rêve de gosse. Les fameux gagnants du Loto seront limités par leur gain, mais se précipiteront quand même chez le concessionnaire d’une grande marque, Ferrari ayant souvent la préférence, même si les chiffres annoncés les laissent déjà rêveurs. Pour un milliardaire, la question ne se pose pas dans les mêmes termes, car lui, en général, « veut » acquérir toutes les supercars du moment et son choix se pose sur les séries ultra limitées, comme Pagani par exemple, qui va bientôt proposer sa Pagani Utopia en roadster au prix de 3 720 000 €. Un chiffre qui n’arrête pas beaucoup les amateurs car la firme a produit 54 voitures à ce prix en 2024. Bugatti, bien sûr, le premier modèle – qui vous sera livré seulement dans une quinzaine de mois ! – vous sera facturé 3 840 000 € (sans option… qu’il faudra payer à la commande).

Rêve de milliardaire, la fameuse « Voiture noire » de Bugatti, commandée expressément par un client qui souhaitait « son » modèle, a été acquise pour plus de 11 millions, et revendue il n’y a pas très longtemps pour 3 millions de plus : une « occasion » garantie. Rolls, bien entendu, même si ce n’est forcément pas la plus chère mais assurément la plus symbolique. Cette dernière affirmation vaut pour le catalogue « lambda » de la firme anglaise, mais deux ou trois modèles du constructeur interpellent : la Rolls-Royce Sweptail, 11 400 000 €, la Rolls-Royce Boat Tail, seulement 3 exemplaires, 23 millions pièce, la Rose noire Droptail, censée être la plus chère au monde : 25 millions ! Sans oublier la très tendance Rimac Nevera 100 % électrique, tout juste présentée à The I.C.E Saint-Moritz : tous les exemplaires sont déjà vendus (2 millions d’euros). Quant à la Koenigsegg CCXR Trevita, cette hypercar ultra exclusive de 1 018 ch, atteignant 410 km/h, ne vaut que 4,8 millions. Une petite dernière… pour la route : La Mercedes Benz Maybach Exelero, avec son V12 biturbo de 5,9 litres ne coûte « que » 8 millions.

Une hypercar neuve ou une voiture de collection ?

Dans ce domaine, la rareté prévaut et l’offre est malgré tout importante, qu’importe la super taxe de 70 000 € (80 000 € l’an prochain, 90 000 la suivante !). Et si les voitures neuves ne suffisent pas, on peut à loisir piocher dans le catalogue des vendeurs de voitures de collection. Le 5 février dernier, l’hôtel The Peninsula Paris recevait la finale du prix The Peninsula Classics Best of the Best Award 2024 avec un plateau final exceptionnel réunissant l’élite de l’élite composée de trois voitures italiennes : l’Alfa Romeo 8C 2300 Spider de 1939, déjà distinguée au Concours d’élégance Villa d’Este 2024, une Ferrari 335 S de 1957, ainsi qu’une Ferrari 250 LM de 1964 (la gagnante !) adjugée à 34 880 000 € lors d’une vente RM Sotheby’s à Paris au salon Retromobile. Lors de ce même événement, la société Artcurial a dispersé de son côté la collection de Paul-Émile B : pas moins de 400 voitures pour ce (riche) passionné ! À propos d’enchères, un record vient d’être établi par la fondation de l’Indianapolis Motor Speedway Museum avec la Mercedes Monza (W196R) pilotée par Stirling Moss et Juan Manuel Fangio en F1 en 1954. Après être restée 65 ans dans un musée, elle a trouvé preneur à 51 I55 000 € ! La passion a un prix !

Le paradoxe des palaces

Il y a un sacré paradoxe dans ce domaine quand les gens fortunés recherchent avant tout la confidentialité et la sécurité, mais veulent absolument qu’on les voit arriver avec leur belle voiture que les voituriers s’empresseront de garer « devant » l’établissement, en signe extérieur de richesse.

La destination prévaut dans le choix des hôtels de luxe. Rien n’est plus différent d’un hôtel à l’autre, d’une ville à une autre. Pour la Côte d’Azur, terre de prédilection des milliardaires, choisira-t-on de s’abriter derrière les hautes grilles de l’hôtel du Cap Eden Roc, palace exceptionnel et référence ultime, derrière celles du Cap Estel à Eze, propriété d’exception qui flirte avec la mer (optez pour la suite de 445 m² avec ses quatre chambres et son salon dominant la mer), ou, à partir de juin, l’appartement de « Madame » (Jeanne Augier) au Negresco, suite exceptionnelle de 400 m² auxquels s’ajoutent trois terrasses pour 200 m² supplémentaires sur la célèbre Promenade des Anglais.

Saint-Tropez ? Là encore, tout est différent selon que l’on penche pour le Byblos, là où Mike Jagger s’est marié et où toutes les stars du monde viennent faire la fête aux Caves du Roy, ou l’exclusivité sereine des Airelles Messardière, palace récemment refait. Tout a bien changé cependant dans la cité du Bailli quand les portables et les réseaux sociaux ont modifié la donne. Difficile dès lors de passer inaperçu et les plus fortunés préfèrent souvent s’abriter dans une propriété d’exception, une de celles proposées à la vente ou à la location, à prix d’or, par les grands noms de l’immobilier : Barnes, Taylor, Zingraf… Le Cap d’Antibes, le Cap-Ferrat, Cannes Californie… Alors que le marché de l’immobilier connaît une crise sévère, notamment dans le neuf, ces propriétés échappent totalement au marasme ambiant.

Monaco, terre d’exception

Que dire alors dans ce domaine, comme dans tous les domaines, de Monaco ? Bien sûr, les milliardaires s’y rendent en hélicoptère depuis l’aéroport de Nice où ils ont laissé leur jet. Certains sont venus découvrir l’appartement acquis dans le nouveau quartier gagné sur la mer, Mareterra. Le prix du mètre carré y est actuellement le plus cher au monde avec des chiffres annoncés entre 120 et 150 000 euros/m², et tout est déjà quasiment vendu ! D’autres réservent une Diamond Suite à l’hôtel de Paris (60 000 € la nuit). Ensuite, selon son statut de « membership », on peut aller jouer dans une des salles privées du casino avec un accès privé à l’abri des regards. Il y a plusieurs niveaux selon le niveau du joueur, en clair son compte en banque…

Dans tous les cas de figure, que ce soit à l’hôtel ou dans une villa, le mode de vie peut s’avérer totalement inimaginable quand un majordome, ou toute une brigade est capable de répondre à « toutes » les envies. Et à en croire les concierges d’hôtel, les régisseurs de domaine et les fameux majordomes, la demande n’a pas de limite, même s’ils savent rester discrets sur le sujet.

Hors normes, les yachts et les jets privés

Il y a vraiment deux domaines qui surclassent tous les autres : les yachts et les jets privés. Pour les yachts, le Monaco Yacht show, tous les ans en octobre sur le port Hercule, comme tous les ports de la région, à commencer par celui d’Antibes avec son quai spécial dédié aux plus grosses unités et portant justement le nom de « quai des milliardaires », démontre son engouement pour ces navires dont la construction et les aménagements dépassent l’imagination la plus débridée. À un million d’euros le mètre linéaire, le calcul est vite fait pour ces unités qui vont au-delà de 70 m pour les plus petits de la classe megayachts, ces derniers pouvant atteindre plus de 160 m : faites le calcul. Et quand on sait que le même yacht coûte par an en entretien environ 15 à 20 % de sa valeur, c’est-à-dire le prix du bateau tous les 5 ou 6 ans… c’est sans commentaires ! Et il faut ensuite mettre du carburant, remplir les frigos, la cave…

Le deuxième domaine est relatif aux jets privés. Si vous ne pilotez pas vous-même votre jet, comme John Travolta qui possède plusieurs avions privés dont un Boeing 707 (ancien), un Bombardier Challenger ou un Eclipse Aviation EA500 plus petit, vous apprécierez le confort de voyage d’un « micro-jet d’affaires », les facilités d’enregistrement et de contrôle, avec salle d’attente privée.

Les propositions sont multiples, à commencer par notre référence nationale et les différents Falcon de chez Dassault. Un Falcon 6X, pouvant embarquer jusqu’à 16 personnes, vous emmènera dans n’importe quelle ville à 10 000 km, un Falcon 8X, un peu plus grand, a avec un rayon d’action de 11 900 km, ou bien encore la version 10X, jusqu’à 19 passagers et 13 890 km d’autonomie… mais vous pouvez les aménager pour deux personnes seulement ! Comme pour les yachts, si l’achat est déjà important, en moyenne entre 50 et 100 millions d’euros, l’entretien, le kérosène, le pilote et son second, l’hôtesse ou le steward, ou les deux, les taxes aéroportuaires, font sérieusement grimper l’addition. On peut aussi en louer un. Nice-Paris (Le Bourget) en Heavy Jet en 1 h 15 pour 13 900 € (hors taxes)…

Quand on possède son yacht, son jet, son loft à Londres, son appartement à Dubaï, à Miami, à Paris, un château dans le Périgord, une collection de voitures, de la plus ancienne à la plus récente, que manque-t-il ? Une collection d’art, de timbres, de vins ou d’alcools rares, portant tous le millésime de votre année de naissance, par exemple… Certains se lancent même dans des collections de squelettes de dinosaures !

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