Le Provençal à l’orée du Cap d’Antibes : une réalisation de prestige tant attendue

Depuis 1977, date de fermeture de ce palace d’antan face à la mer, les Antibois s’étaient habitués à ce chantier abandonné qui a fait l’objet de tant de déclarations, d’articles de presse, qu’ils ne croyaient plus à sa renaissance. Et pourtant, dans une certaine indifférence, comme s’ils ne croyaient pas à cette information, la résidence a enfin reçu son DAACT, sa déclaration attestant l’achèvement et la conformité des travaux. Il faut dire que les quelques locaux vides devant en principe accueillir des commerces au pied de sa façade majestueuse laissent encore une certaine impression de vide.

Près de 50 ans d’attente

L’an prochain, on devrait se remémorer les fastes des Années Folles quand, en 1926, l’homme d’affaire et milliardaire d’affaires américain Frank Jay Gould, très attiré par la France, d’abord en Normandie où il crée un haras, puis sur la Côte d’Azur, s’installe à Juan-les-Pins. Quelques hommes d’affaires avisés de l’époque pressentent l’intérêt que va susciter la Méditerranée pour le tourisme naissant et Frank Jay Gould, qui avait acheté la célèbre villa La Vigie, fit construire l’Hôtel « Le Provençal ». En plein âge d’or de la cité balnéaire, l’établissement incarnait le luxe et recevait les personnalités du monde entier.  Malheureusement, à sa disparition, en 1956, ses héritiers se disputent sa succession et l’hôtel est finalement vendu au joaillier Alexandre Reza. L’Aventure durera encore 20 ans avant que l’hôtel ferme définitivement ses portes pour raisons économiques, en 1976.

En 2006 – il semblerait que le 6 marque la chronologie des lieux -, l’édifice est racheté par l’homme d’affaires britannique Cyril Denis qui envisage déjà le transformer en résidence. La conjoncture économique – encore – mettra fin à ce projet. Il finira par céder le Provençal à un autre milliardaire et philanthrope anglais, John Caudwell, toujours propriétaire du site. En 2019, il lance cet ambitieux chantier de rénovation, aujourd’hui enfin achevé.

Une visite très attractive

Et c’est ainsi, que pendant près de 50 ans, Le Provençal a acquis une réputation dont il se serait bien passé. Il est temps de tirer un trait sur ces décennies pour imaginer un avenir nettement plus radieux pour cet ensemble de qualité dont la visite a vraiment été intéressante. Dans un premier temps, s’agissant de l’extérieur, on ne peut que saluer le respect du bâtiment initial, rénové avec la plus parfaite précision, sous le regard des Bâtiments de France, assurément. On peut alors légitimement s’étonner que les mêmes aient laissé s’édifier, juste en face de cette grande façade lumineuse, et à côte du Belles Rives, hôtel 5 étoiles sorti intact d’un siècle glorieux, un « blockhaus » d’un gris puissant agrémenté d’immenses toiles d’araignée blanches censées représenter des coraux ! 

L’ensemble est majestueux. Et immense ! Pourtant, il ne comprend que 35 résidences. Il faut dire que le plus grand fait à lui seul près de 900 m² avec une vue merveilleuse sur la baie. On trouvera aussi des appartements traversants, d’autres avec jardin ici qualifiés de « villa », des penthouses.  Ils sont proposés à partir de 4,5 millions d’euros (5,27 M$) et jusqu’à 8 millions d’euros (9,36 M$), les appartements phares affichés à partir de 15 millions d’euros (17,56 M$).

Visite guidée dans l’appartement témoin « Ella Fitzgerald »

Nous nous sommes attardés sur l’appartement témoin « Ella Fitzgerald », l’iconique chanteuse américaine qui a résidé dans l’hôtel lors du mythique Festival Jazz-à-Juan et des Années d’or de la Riviera des années 1960.  Cet élégant ensemble comprenant trois chambres couvre une surface de 217 m² aux finitions luxueuses ainsi que 52 m² de terrasses privatives, dont une loggia couverte.  Avec un design à la fois glamour et empreint de caractère, il se pare d’une palette de couleurs éclatante, inspirée par les teintes de la Côte d’Azur : le bleu azur de la mer, l’or des plages et le rose délicat des couchers de soleil méditerranéens. Sa façade sud abrite un vaste double séjour s’ouvrant sur une loggia couverte offrant une vue panoramique sur les jardins paysagers du Provençal, la baie, la Méditerranée. Côté nord, de spacieuses chambres s’ouvrent sur une grande terrasse avec une vue imprenable sur les Alpes. La cuisine, ouverte sur l’espace de vie principal, se distingue par un mobilier en bois finition bronze, des plans de travail en pierre et un îlot central avec bar en marbre. Un couloir assure l’intimité et dessert la suite parentale ainsi que celle pour les invités (Ou les enfants), toutes deux ouvertes sur une vaste terrasse. Chaque suite dispose d’un dressing attenant ainsi que d’une salle de bains luxueusement aménagée en marbre. La troisième chambre, quant à elle, a été convertie en bureau/salon TV intimiste. L’appartement est proposé au prix de 7,75 millions d’euros (9,7 M$ US) soit environ un peu plus de 30 000 € du m².

De vastes et beaux espaces communs  

La résidence accueille également de très beaux espaces communs, éventuellement privatisable (Comme la très belle salle de cinéma par exemple), avec un spa absolument superbe et sa piscine chauffée, ses jacuzzis (Eau froide ou eau chaude) sauna, hammam… Il y a également des salles de soins (Disponibles sur demande). On verra aussi une immense piscine extérieure (30 m de long !), et bien sûr un accès privé et de vastes parkings. Le tout étant sécurisé par une équipe performante, 24 h sur 24, 7/7, avec conciergerie. On attend également l’ouverture d’un restaurant (indépendant), comme celle des commerces qui donnent sur le boulevard.  

John Caudwell, fondateur de la société éponyme en charge du projet grandiose, déclare : « La réhabilitation du Provençal, rénové et transformé, marque un nouveau chapitre dans l’histoire d’Antibes et la renaissance des Années d’or de la Riviera ». On l’espère. Les nombreux et gigantesques travaux entrepris par la région et la ville devraient apporter leur complément au plus vite. Un nouvel Age d’Or ?

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