Rechercher

Vacances d’été 2025 : la slowcation, la tendance qui gagne en popularité

vacances
Vacances. | Source : Getty Images

L’été arrive à grands pas, et il est temps de planifier vos vacances si ce n’est déjà fait. Cependant, le ralentissement économique, les aéroports bondés, les perturbations dans les transports, les vols annulés et les retards, sans oublier les réclamations pour bagages perdus en hausse de 18 %, incitent les vacanciers à repenser la façon dont ils souhaitent passer leurs vacances.

Une nouvelle tendance se dessine : les vacanciers renoncent à la course effrénée pour privilégier des « vacances d’été au ralenti ». Les experts prédisent que l’été 2025 ne sera pas synonyme de camps bondés ou de stations balnéaires lointaines, mais plutôt de matinées tranquilles, de sorties spontanées et d’après-midis improvisés à la maison.

 

Pourquoi la slowcation a le vent en poupe ?

Il y a presque un an jour pour jour, Forbes publiait un article sur les « hushcations », ces vacances prises en cachette par de jeunes employés sans prévenir leur employeur ni révéler leur destination. Ce « mouvement hush » s’est répandu parmi les télétravailleurs à travers les États-Unis, qui cherchaient des stratagèmes sans risque pour concilier télétravail et flexibilité professionnelle.


Aujourd’hui, à l’approche de l’été, les Américains ont atteint leur plus bas niveau en 15 ans en matière de projets de voyage, selon Fortune, qui explique que l’insécurité de l’emploi due aux licenciements en lien avec le DOGE et aux droits de douane bouleverse les projets de vacances pour 2025.

Les Américains se tournent plutôt vers un autre type de congé appelé slowcation (contraction de « slow » et de « vacation », comprenez « vacances au ralenti »). Cet été, les vacanciers fuient les programmes chargés et les projets coûteux, réduisent leurs activités, diminuent leurs dépenses et accordent plus de temps libre à la famille. Cette idée suscite un intérêt croissant, les recherches Google pour les termes « slow summer » ayant augmenté de 30 % au cours du mois dernier.

Ce mouvement contraste fortement avec l’été américain typique, qui tourne souvent autour d’un emploi du temps chargé, rempli de camps, de programmes structurés et de vacances coûteuses. Cette nouvelle tendance estivale va dans le sens de l’évolution des règles du travail, qui passe d’une culture du travail acharné à des micro-retraites et à une plus grande importance accordée à la flexibilité, à la spontanéité et à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

 

La slowcation, c’est quoi ?

Brooks Lape, de Start Your Recovery, décrit les cinq aspects de la slowcation.

#1. Refuser les emplois du temps surchargés

Brooks Lape explique que de nombreux parents limitent désormais les activités organisées à une ou deux par semaine au maximum, contre quatre ou cinq en général pour la plupart des familles. « Les familles créent des journées sans activités, où le seul programme est de ne rien faire, ce qui leur permet de vivre des aventures familiales spontanées ou simplement de se détendre à la maison », explique-t-il. « Ce choix délibéré de ne pas surcharger le programme aide les familles à réduire le stress logistique de l’été tout en créant un espace pour des relations plus profondes. »

#2. Accepter l’ennui

Il y a généralement une période initiale de « désintoxication de l’ennui » de trois à sept jours pendant laquelle les enfants peuvent se plaindre de ne rien avoir à faire. Après cette période de résistance initiale, Brooks Lape constate que l’ennui finit par stimuler la créativité, l’autonomie et l’imagination. Les enfants commencent alors à inventer leurs propres jeux, à redécouvrir des jouets oubliés ou à se lancer dans des projets créatifs. « Nous avons vu des enfants créer des parcours d’obstacles élaborés dans leur jardin, écrire et illustrer leurs propres livres ou inventer des jeux de quartier qui ont évolué au fil des semaines », explique-t-il.

#3. Redécouvrir les jeux de quartier

Brooks Lape observe que les familles établissent des « zones sans technologie », tant en termes de temps que d’espace, afin d’encourager l’exploration en plein air, qu’il s’agisse de balades à vélo au crépuscule, de jeux spontanés dans le jardin ou d’aventures locales. Les enfants renouent ainsi avec les joies de la liberté à proximité de leur domicile. « Beaucoup se mettent en relation avec d’autres familles du quartier pour créer des groupes de jeu informels qui se réunissent régulièrement dans les parcs locaux ou à tour de rôle dans les jardins », note-t-il. « Nous assistons à un regain d’intérêt pour les activités estivales classiques telles que la chasse aux lucioles, l’installation de stands de limonade et l’organisation de jeux sportifs improvisés auxquels participent des enfants d’âges différents. »

#4. Opter pour des loisirs abordables

Au lieu de dépenser sans compter pour des divertissements coûteux, les familles se tournent vers des plaisirs simples : arroser le jardin, faire des glaces maison, aller à la bibliothèque ou se promener dans la nature. « Avec les craintes liées à l’inflation, les familles se lancent dans des “défis d’expériences”, comme essayer de visiter tous les musées, parcs ou aires de jeux aquatiques gratuits de leur région », explique Brooks Lape. « Beaucoup établissent des listes d’activités estivales axées sur des activités gratuites ou peu coûteuses plutôt que sur des sorties coûteuses. On observe un intérêt croissant pour le partage des compétences au sein de la famille, les parents enseignant à leurs enfants des compétences pratiques telles que la cuisine, le jardinage ou la menuiserie de base dans le cadre de projets estivaux. »

#5. Établir des routines flexibles

Plutôt que de s’en tenir à des horaires rigides, Brooks Lape explique que beaucoup adoptent des rythmes quotidiens souples qui laissent place à la spontanéité et permettent de suivre les intérêts de leurs enfants, par exemple une lecture le matin, des jeux en plein air à midi et des activités familiales le soir, tout en restant suffisamment flexibles pour saisir les occasions qui se présentent. Il ajoute que de nombreuses familles mettent en place des « journées oui », où les enfants peuvent prendre les décisions (dans des limites raisonnables), ce qui favorise leur autonomie et crée des expériences mémorables.

 

Les bienfaits de la slowcation pour la santé mentale

Selon Brooks Lape, la slowcation offre aux enfants quelque chose dont ils ont désespérément besoin, mais qu’ils obtiennent rarement dans la culture actuelle axée sur la performance : du temps libre pour jouer, rêver et assimiler leurs expériences. « Lorsque chaque instant est planifié et dirigé par des adultes, les enfants passent à côté d’occasions de développer leur motivation intrinsèque et leur maîtrise de soi. Ils deviennent dépendants de stimuli externes et ont du mal à résoudre des problèmes de manière autonome », conclut-il. « Les bienfaits pour la santé mentale d’un rythme plus lent comprennent une réduction de l’anxiété, un meilleur sommeil, des liens familiaux plus solides et le développement de compétences essentielles pour faire face aux difficultés. »

 

Une contribution de Bryan Robinson pour Forbes US, traduite par Flora Lucas


À lire également : Série d’été | Vacances, j’oublie tout ? La difficile déconnexion des entrepreneurs. Conversation estivale avec Beautylicieuse, reine des réseaux sociaux

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC